Pour la première fois de l’histoire de la NBA, les quatre équipes avec l’avantage du terrain ont lâché le Game 1 de leurs demi-finales de conférence. Cleveland, Boston, Oklahoma City et Minnesota ont ainsi tous perdu à la maison face à Indiana, New York, Denver et Golden State, les Cavaliers s’inclinant même lors du Game 2…
Un concours de circonstances… mais également la marque d’une tendance plus profonde, où l’avantage du terrain semble de moins en moins crucial, que ce soit en saison régulière ou en playoffs.
Un taux de victoires à domicile en chute
Alors que les franchises NBA gagnaient ainsi plus de 70% de leurs matchs joués à domicile dans les années 1950, avec un pic à 74.6% en 1950/51, ce taux baisse depuis et semble s’être stabilisé autour de 54.4% depuis quelques saisons, malgré une petite remontée (58%) lors de la campagne 2022/23.
On estime ainsi que l’avantage du terrain « offre » entre 3 et 5 points à l’équipe qui reçoit, avec plusieurs facteurs qui peuvent rentrer en jeu : le support psychologique offert par les fans, le confort de jouer à domicile et d’éviter les voyages, le fait que les arbitres accordent le bénéfice du doute aux équipes qui reçoivent, le fait que les joueurs sont habités aux particularités et bizarreries de leur propre terrain et les différences en termes de repos.
Néanmoins, ces effets semblent de moins en moins efficaces. Depuis le début des playoffs, les équipes qui reçoivent n’ont ainsi remporté que 52% de leurs matchs : 25 victoires pour 23 défaites. Il s’agit du taux le plus faible (en excluant la « bulle » où il n’y avait pas de spectateurs) depuis 1981 (49.1%), soit 44 ans.
Autre phénomène, lié au premier : le fait que les équipes à domicile aient de plus en plus de mal à remporter les Game 7 des séries de playoffs.
Plus de 3-points = moins d’influence des arbitres ?
Avant la « bulle », les équipes à domicile avaient ainsi remporté 106 de leurs 135 septièmes matchs d’une série, soit 78.5% de victoires. Depuis ? 5 victoires pour 9 défaites…
La tendance se confirme donc d’année en année, et plusieurs raisons sont avancées : le fait que le public jouerait de moins en moins son rôle de 6e homme, en étant plus spectateur qu’acteur ; le développement de la technologie et de la préparation des équipes, qui limiteraient les effets négatifs des voyages ; l’importance du 3-points.
Ce dernier point a ainsi été largement étudié, la forte hausse du volume de shoots extérieurs étant (au moins) une partie de l’explication. Car en sortant le combat de la raquette, pour miser de plus en plus sur le tir extérieur, les équipes ont au final limité l’influence… des arbitres, qui sifflent beaucoup moins sur le shoots lointains que sur les tirs près du cercle. Or, plus encore que les joueurs, ce sont les hommes en gris qui seraient le plus influencés par l’atmosphère, et représenteraient donc la principale fluctuation entre les matchs disputés à domicile et à l’extérieur.