« Les choses sont totalement différentes. Je suis différent. » C’est Draymond Green qui parle. Est-ce vraiment le cas, alors qu’il s’est encore chauffé récemment, face aux Pistons, et demeure assez nerveux quand le ton monte ici ou là. On peut penser à son attitude face à Zach Edey, par exemple.
Mais pour Steve Kerr, son joueur a véritablement gagné en sagesse. Il constate que face à Memphis, début janvier, alors que Jaren Jackson Jr. le dominait en enchaînant les paniers, il a su rester zen. Ce qui n’est pas rien chez lui.
« Il a été très bon pour garder son calme. C’est frustrant pour Draymond. Il prend vraiment les choses à cœur, les émotions sont fortes chez lui. Donc qu’il reste dans le droit chemin, ce fut important dans notre victoire », expliquait alors le coach de Golden State.
Il avait perdu le contrôle sur ses émotions
Il faut se souvenir que la saison passée, le quadruple champion a plus que dépassé les bornes. Deux fois, à cause de gestes dangereux, il a été suspendu. D’abord en étranglant Rudy Gobert en plein mois de novembre 2023. Puis avec son coup au visage de Jusuf Nurkic un mois après, mi-décembre.
« Je n’étais pas dans le match ce soir-là. Je ne voulais pas être là, je n’avais pas l’impression d’être là », se souvient l’intérieur dans un long article d’ESPN. « Mon corps était là, mais pas mon esprit. Mes émotions n’y étaient pas. J’étais absent. J’étais là parce qu’il fallait être là. Je n’avais aucune envie de jouer, d’être sur le parquet. J’étais là sans être là. »
Il est ainsi suspendu pendant cinq matches lors du premier épisode, puis jusqu’à nouvel ordre après le match contre Portland. Il manquera 12 rencontres et reviendra le 15 janvier 2024. Cette très mauvaise séquence peut se résumer par les mots du joueur : « Il y a un temps pour ça mais on ne peut pas dépasser les bornes tout le temps. J’étais en train de vaciller et c’était déplaisant. »
Pendant cette seconde période de suspension, on le sait, Draymond Green a travaillé avec la NBA. Il y eut une discussion importante avec Adam Silver et surtout des réunions régulières, via Zoom. Pour parler avec lui, on retrouvait Mike Dunleavy Jr. et Rick Celebrini, GM et responsable médical des Warriors, son agent Rich Paul, mais aussi, côté NBA, Kathy Behrens, présidente de la responsabilité sociale et des programmes pour les joueurs, ainsi que David Weiss, chargé de la santé des joueurs.
Même s’il y a des têtes connues pour lui, le joueur n’est pas à l’aise lors des deux premières réunions, ayant davantage l’impression d’être au tribunal que dans un temps de discussions censé l’aider.
Des réunions qui se transforment en thérapie
Tout changera lors du troisième rendez-vous, avec un Draymond Green plus loquace sur ses expériences, sur ses pensées. Dès lors, avoir une réunion une fois par semaine devient agréable, pour parler, plutôt qu’un boulet au pied pour faire plaisir à la NBA.
« La dernière chose qu’on veut, quand on participe à ces réunions, c’est dire qu’on a merdé sur ça ou ça. On veut surtout être épargné et dire ce qu’on a fait », explique le joueur. « Ce que j’ai découvert lors des ces réunions, c’est qu’on devient responsable mais aussi que c’est une séance de thérapie. J’ai commencé à parler de certaines choses que j’ai vécues avec mon thérapeute. »
Comme le résultat fut positif et qu’il avait retrouvé les parquets sans fauter, la ligue a décidé de mettre fin à ces réunions. Mais Draymond Green n’était pas d’accord : lui qui était réticent au début voulait désormais continuer. Il y a donc eu six réunions de plus après le All-Star Game 2024, dont la dernière fut en octobre dernier.
« Ces moments furent thérapeutiques pour moi. Ça m’a aidé et j’ai adoré. Mon objectif, c’est de faire ces réunions jusqu’à la fin de ma carrière car c’est incroyable », annonce-t-il, lui qui était également suivi par un psychologue depuis deux ans. Là aussi un processus difficile au départ, mais bénéfique à l’arrivée. Il en consulte désormais deux, ainsi qu’un psychologue du sport.
Après et avec tout ça, l’ancien défenseur de l’année parvient à mieux gérer ses émotions puisque, depuis, il n’a plus craqué dans des proportions similaires à celles de novembre et décembre 2023.
« Je veux que les gens se disent que c’était une période bien sombre mais qu’il faut regarder ensuite et que j’ai assumé mes responsabilités. Peu importe ce que je pense du moment avec Gobert, avec Nurkic, avec Jordan Poole ou autres, je l’ai pris à bras-le-corps. J’ai pris mes responsabilités et je suis allé de l’avant. C’est ma faute. Je devais être meilleur et j’ai échoué. Nous échouons tous. Mais je ne suis pas un raté », conclut Draymond Green.
Draymond Green | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2012-13 | GOS | 79 | 13 | 32.7 | 20.9 | 81.8 | 0.7 | 2.6 | 3.3 | 0.7 | 2.0 | 0.5 | 0.6 | 0.3 | 2.9 |
2013-14 | GOS | 82 | 22 | 40.7 | 33.3 | 66.7 | 1.0 | 3.9 | 5.0 | 1.9 | 2.8 | 1.2 | 1.1 | 0.9 | 6.2 |
2014-15 | GOS | 79 | 32 | 44.3 | 33.7 | 66.0 | 1.4 | 6.7 | 8.2 | 3.7 | 3.2 | 1.6 | 1.7 | 1.3 | 11.7 |
2015-16 | GOS | 81 | 35 | 49.0 | 38.8 | 69.6 | 1.7 | 7.8 | 9.5 | 7.4 | 3.0 | 1.5 | 3.2 | 1.4 | 14.0 |
2016-17 | GOS | 76 | 33 | 41.8 | 30.8 | 70.9 | 1.3 | 6.6 | 7.9 | 7.0 | 2.9 | 2.0 | 2.4 | 1.4 | 10.2 |
2017-18 | GOS | 70 | 33 | 45.4 | 30.1 | 77.5 | 1.1 | 6.6 | 7.6 | 7.3 | 2.6 | 1.4 | 2.9 | 1.3 | 11.0 |
2018-19 | GOS | 66 | 31 | 44.5 | 28.5 | 69.2 | 0.9 | 6.4 | 7.3 | 6.9 | 3.0 | 1.4 | 2.6 | 1.1 | 7.4 |
2019-20 | GOS | 43 | 28 | 38.9 | 27.9 | 75.9 | 0.5 | 5.7 | 6.2 | 6.2 | 2.6 | 1.4 | 2.3 | 0.8 | 8.0 |
2020-21 | GOS | 63 | 32 | 44.7 | 27.0 | 79.5 | 0.9 | 6.3 | 7.1 | 8.9 | 3.1 | 1.7 | 3.0 | 0.8 | 7.0 |
2021-22 | GOS | 46 | 29 | 52.5 | 29.6 | 65.9 | 1.0 | 6.3 | 7.3 | 7.0 | 3.0 | 1.3 | 3.0 | 1.1 | 7.5 |
2022-23 | GOS | 73 | 32 | 52.7 | 30.5 | 71.3 | 0.9 | 6.3 | 7.2 | 6.8 | 3.1 | 1.0 | 2.8 | 0.8 | 8.5 |
2023-24 | GOS | 55 | 27 | 49.7 | 39.5 | 73.0 | 1.4 | 5.9 | 7.2 | 6.0 | 3.0 | 1.0 | 2.5 | 0.9 | 8.6 |
2024-25 | GOS | 48 | 29 | 42.8 | 32.7 | 67.3 | 1.1 | 5.0 | 6.1 | 5.8 | 3.1 | 1.3 | 2.4 | 1.0 | 9.0 |
Total | 861 | 29 | 45.0 | 32.0 | 71.0 | 1.1 | 5.8 | 6.9 | 5.6 | 2.9 | 1.3 | 2.3 | 1.0 | 8.7 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.