« Waouh… Si ce n’était pas déjà assez difficile, vous ne rendez pas les choses plus faciles. » Johnny West vient d’arriver au pupitre et de regarder dans son dos. Magic Johnson, Pat Riley, James Worthy, Vlade Divac, Del Harris…
Toutes ces légendes sont présentes sur scène pour rendre hommage à l’un des leurs, Jerry West, décédé en juin dernier à l’âge de 86 ans, pour qui son fils Johnny prend la parole.
« La vérité est que mon père aurait eu du mal à accepter toute cette reconnaissance, il avait l’habitude de ne pas recevoir d’éloges et de n’entendre que des critiques. Mais je suis là aujourd’hui pour dire à quel point il était bon dans ce qu’il faisait. Qu’il le veuille ou non ! », sourit son fils.
Ce dernier rappelle la dimension « historique » du moment : jamais un acteur de la scène basket n’avait été intronisé à trois reprises au sein du Panthéon. Jerry West, « l’ami et mentor » de Michael Cooper, à qui ce dernier doit tant, a fait une première apparition au Hall of Fame en 1980.
Comme joueur évidemment, à la carrière impressionnante : champion NBA en 1972, MVP des Finales 1969, 14 sélections All-Star, 12 fois All-NBA, meilleur marqueur de la ligue en 1970… Puis trente ans plus tard, il était de nouveau intronisé comme membre de la formation américaine envoyée aux Jeux olympiques de Rome 1960. Là où Oscar Robertson, Jerry Lucas et lui avaient remporté l’or.
« Ce jeu et cette ligue, c’étaient sa vie. »
Ce week-end, le dirigeant West était à l’honneur. Son palmarès avec cette casquette est encore plus impressionnant. Il est considéré comme l’architecte de huit titres NBA remportés par les Lakers. On doit notamment au GM de la formation californienne, dans les années 1980 jusqu’à la fin des années 1990, les titres de 1985, 1987, 1988, 2000, 2001 et 2002, car il a été derrière la formation du duo Shaquille O’Neal – Kobe Bryant.
Comme le dit son fils, depuis sa Draft par les Lakers en 1960 (2e choix), Jerry est resté « au premier plan de la NBA pendant plus de six décennies. Ce jeu et cette ligue, c’étaient sa vie. Aussi exigeant qu’il a pu être avec lui, et je ne suis pas sûr que quelqu’un l’ait été autant que mon père, il était aimé par quasiment tout le monde dans le basket. Ce qui est un accomplissement dans un monde où chacun essaye de battre l’autre à plate couture. »
Pour mémoire, Jerry West, devenu par la suite GM des Grizzlies (2002-2007), avant de s’orienter vers un statut de consultant des Warriors (2011-2017) et des Clippers (2017-2024), a été désigné à deux reprises « dirigeant de l’année », à Los Angeles puis à Memphis (1995, 2004).