Elle a du mal à retenir ses larmes. Aux côtés de sa coéquipière Dana Evans face à la presse, Isabelle Harrison dénonce le « sectarisme et le racisme » sur les réseaux sociaux subis par les joueuses du Chicago Sky cette saison.
« Je n’ai jamais connu autant de haine et de harcèlement pendant toute la saison. Cela me rend émotive. C’est difficile parce que ça n’aurait jamais dû se passer comme ça. Vous voulez juste jouer au basket. Si c’est en ligne, c’est en ligne. Mais aujourd’hui, on se fait piéger. Je dois constamment bloquer des gens qui racontent des histoires sur nous », dénonce la remplaçante.
Difficile dans ce contexte « de se concentrer sur le basket » pour une équipe qui a terminé à une modeste 10e place, à deux victoires des playoffs (13 victoires – 27 défaites). Son discours rejoint celui déjà tenu par sa jeune coéquipière Angel Reese, qui avait parlé de « racisme » de la part de certains fans, notamment ceux de Caitlin Clark, en plus d’être victime de « menaces de mort ».
« Je vais être honnête, c’était difficile. Vraiment difficile. Nous sommes des professionnelles. On sait qu’on peut jouer, mais quand vous avez des gens qui vous critiquent constamment et qui sont censés être nos supporters, j’ai le sensation de prendre une petite gifle. C’était vraiment écœurant », dénonce aussi Dana Evans, persuadée qu’elle sera « bien meilleure mentalement » la saison prochaine grâce à ça.
Une prise de conscience attendue
Ce sentiment est sans doute beaucoup lié au fait que le championnat féminin n’a jamais autant attiré l’attention qu’aujourd’hui. Plus de personnes intéressées et donc plus de dérives potentielles en ligne ou dans les salles.
« J’apprécie les nouveaux visages, mais si cela s’accompagne de haine, de sectarisme et de racisme, avec même des gens me ressemblant qui me dénigrent… Gardez cela hors ligne parce que c’est tellement blessant, vous ne savez pas à quel point cela affecte les gens. C’est quelque chose dont beaucoup de nouveaux fans devraient être conscients », juge Isabelle Harrison.
Celle-ci, qui ne veut pas que cette malveillance ait des répercussions « dans le vestiaire », tente de prendre ses distances avec ces discours de haine. « Même en étant à l’écart, cela arrive encore. Je reçois aussi beaucoup de soutien, mais quand on reçoit autant de négativité et qu’on a un travail à faire… Il faut juste faire abstraction de tout cela. » « Si vous voulez soutenir le Sky, soutenez le Sky », réclame-t-elle enfin.