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Interview Will Dawkins : « Nous sommes satisfaits des temps de passage de Bilal Coulibaly »

NBA – En marge de la réception des Wizards à Indianapolis pour Bilal Coulibaly, nous avons pu discuter avec Will Dawkins, le GM de Washington, de la saison du Français.

Will Dawkins, GM des Wizards, évoque Bilal CoulibalyEn retrait, à l’extérieur de la salle où se trouvait la réception des Wizards pour Bilal Coulibaly, Will Dawkins a volontiers cédé les projecteurs à son rookie. Nommé GM des Wizards en juin dernier, le dirigeant a entrepris la reconstruction de la franchise de Washington. Avant-derniers de la conférence Est avec seulement 9 victoires en 54 matchs, les Wizards sont cependant décevants cette saison et leur GM ne s’en cache pas.

Will Dawkins nous a cependant expliqué qu’il est concentré sur le long terme et sur le développement de ses jeunes joueurs, à l’instar de Bilal Coulibaly. Il est revenu avec nous sur la première partie du saison du Français dans le contexte difficile de Washington et sur ses perspectives d’évolution, avant de terminer en nous partageant son analyse de la formation française avant la prochaine Draft.

Will, quelle est votre évaluation de la première partie de saison de Bilal Coulibaly ? Considérez-vous qu’il soit en avance sur vos attentes ?

Nous sommes très contents de son développement mais encore plus de son professionnalisme et de son état d’esprit. À son âge, arriver dans une nouvelle ville, un nouveau pays, avec une nouvelle langue dans un championnat beaucoup plus exigeant, c’est une transition difficile et pourtant il n’a jamais utilisé ce contexte comme une excuse. Donc je suis vraiment fier de la façon dont il a abordé sa première saison. Quand nous l’avons drafté, nous avons dit que nous ne voulions pas mettre de limite ou de plancher à ce qu’il pouvait faire. Nous savions qu’il était talentueux, et nous savions que nous allions lui donner du temps de jeu mais il a mérité toutes ses minutes. On lui fait confiance et on lui donne de plus en plus de responsabilités. Donc, pour répondre, nous sommes satisfaits de ses temps de passage.

Vous parlez d’état d’esprit, est-il encore plus difficile et/ou impressionnant pour un jeune joueur comme Bilal de garder ce bon état d’esprit malgré le manque de victoires ?

Je pense que vous pouvez toujours trouver des excuses pour ne pas progresser si vous êtes dans une équipe qui ne gagne pas beaucoup de matchs, mais ce n’est pas le cas de Bilal. Il attaque chaque match, et si je suis honnête, chaque entrainement comme une opportunité de progresser. Et si vous regardez ses matchs, on lui demande de défendre sur les meilleurs joueurs adverses sur plusieurs positions et il relève le défi sans broncher. Et il fait ses devoirs. Il regarde beaucoup de vidéos et étudie ses adversaires et quand il recroise les mêmes joueurs, vous pouvez voir qu’il ne fait pas les mêmes erreurs. Il progresse petit à petit. Ce sont des signes encourageants, et il en est conscient.

« En particulier, on voudrait qu’il parle davantage, qu’il commence à trouver son style de leadership »

Quels sont vos objectifs pour lui pour la deuxième partie de saison ?

Avec lui, l’objectif de cette fin de saison est de ne pas accepter l’existence du « rookie wall ». C’est un mythe et nous lui avons dit qu’il doit continuer à jouer dur pour enfoncer ce fameux mur. Il a joué une quarantaine de matchs la saison dernière, et cette saison il va en jouer le double. Donc il doit prendre soin de son corps, et également attaquer l’intersaison avec le bon état d’esprit pour pouvoir construire sur la fondation qu’il est en train de mettre en place. C’est un été important pour son développement individuel. En ce qui concerne la fin de saison, je pense qu’il aura un peu plus la balle en main, il aura également plus de responsabilités en défense. En particulier, on voudrait qu’il parle plus, qu’il commence à trouver son style de leadership. S’il arrive à se concentrer sur ces trois aspects, je pense que les 30 derniers matchs seront positifs, peu importe notre bilan collectif.

On entend souvent les coachs NBA expliquer que la transition pour les jeunes, en particulier en défense, est difficile parce qu’ils doivent réapprendre certains principes, même si certains de ces principes sont universels. En quoi est-ce que c’est difficile pour des joueurs internationaux mais également pour des joueurs qui sortent du cursus universitaire plus classique ?

Pour des joueurs aussi jeunes, l’approche qu’on prend est importante parce que vous ne pouvez pas oublier qu’ils viennent d’un contexte totalement différent, avec un style de jeu différent de la NBA. Comme vous le disiez, certains principes sont les mêmes en France, en université, ou ailleurs, mais quand vous arrivez en NBA, la terminologie est différente pour chaque équipe, vous devez apprendre à jouer avec des nouveaux coéquipiers, votre stratégie défensive peut changer de match en match. Donc vous devez connaitre tous ces détails. Quelles sont vos tendances ? Quelles sont celles de vos coéquipiers ? Quelles sont celles des adversaires sur lesquels vous allez défendre dans le contexte de leur système offensif ? Donc ça fait beaucoup de nouvelles choses et les coachs NBA sont excellents pour créer des systèmes qui vont rendre cette tâche encore plus complexe. Donc vous devez faire preuve de patience et aider vos jeunes joueurs avec des enchainements, de répétitions, pour emmagasiner de l’expérience et apprendre le jeu NBA.

Si on laisse le cas Bilal Coulibaly de côté, comment analysez-vous la première partie de la saison pour votre équipe qui a débouché sur un changement d’entraineur il y a quelques semaines ?

Nous sommes dans une phase où le bilan victoires/défaites n’est pas notre motivation principale. Cela dit, est-ce que nous pensions avoir plus de victoires en arrivant au All-Star Game ? Évidemment. Malgré tout, j’essaie de mettre l’accent sur les petites victoires. Pouvoir enchainer plusieurs bonnes possessions, l’évolution et la progression des nos joueurs jour après jour. Et nous avons vu beaucoup de progrès individuels depuis le début de saison. C’est positif et maintenant nous devons pouvoir mettre ces progrès au service du collectif. En ce qui concerne le changement d’entraineur, nous avons vu un changement dans l’état d’esprit des joueurs. Ils sont plus responsables, ils sont plus accrocheurs, ils continuent à se battre si nous sommes menés au score plutôt que de laisser filer le match et je pense que nous sommes plus compétitifs chaque soir. Ma priorité est vraiment la façon dont on joue, et la façon dont on communique avec les joueurs. Nous avons progressé sur ces aspects. Donc notre bilan comptable est décevant mais le plus important, c’est le long terme.

« En France, jouer en NBA est devenu un objectif plutôt qu’un simple rêve »

Est-ce difficile de faire passer ce message ça aux joueurs ?

Au début, je pense qu’ils pensaient que c’était juste un discours mais quand ils ont vu la façon dont nous sommes investis dans leur évolution, dans les infrastructures pour les soutenir et la façon dont nous faisons attention aux détails pour chaque joueur, ils ont compris notre vision. Et puis, nous sommes honnêtes. Mike Winger, notre président, et moi-même avons un style de communication très direct. Dès le début, nous avons été clairs avec eux, et notre message n’a pas changé. Et quand vous pouvez avoir des conversations honnêtes avec vos joueurs, je pense que tout le monde se trouve sur la même longueur d’onde.

Vous avez été actifs lors de la « trade deadline ». Pouvez-vous expliquer au fans français comment se déroule le processus qui mène à cette échéance en tant que General Manager d’une franchise NBA ? Quand est-ce que vous commencez à établir votre stratégie ? Quand prenez-vous contact avec vos homologues ? Combien de temps est-ce que ça peut prendre pour se mettre d’accord sur l’architecture d’un transfert ?

C’est une bonne question car souvent notre job est mal compris. Cela dit, évidemment, je ne peux pas dévoiler la façon dont nous approchons ce genre de sujet, mais je peux quand même essayer de décrire les grandes lignes. Il y a beaucoup de conversations avec quasiment toute les équipes de la ligue. Pour la trade deadline, vous commencez à préparer votre approche dès la fin de la free agency, une fois que vous avez votre effectif et que vous pouvez identifier vos forces et vos faiblesses. Vous faites le même exercice d’évaluation pour les autres équipes et vous essayez de trouver leurs failles et les joueurs dans leurs effectifs qui peuvent combler les vôtres. Et puis, dans la foulée, vous envoyez immédiatement vos scouts à la Summer League pour superviser des jeunes joueurs si jamais vous souhaitez transférer un de vos vétérans pour un jeune joueur. Donc c’est toujours dans un coin de votre tête. Et puis quand vous arrivez à une ou deux semaines de la deadline, tout s’accélère et ça peut être assez intense mais c’est vraiment fun. Vous parlez à toutes les autres équipes, tous les GM et leurs assistants se connaissent. On essaie tous de trouver un moyen d’améliorer nos équipes respectives. Évidemment, c’est également une période intense pour les joueurs car leur vie peut changer du jour au lendemain mais ça fait partie du business NBA.

Dernière question, vous avez choisi Bilal Coulibaly lors de la dernière Draft. Il y a un vivier de jeunes joueurs en France qui arrivent dans la prochaine Draft. Pouvez-vous nous expliquer les évolutions que vous avez noté en France, qui nous permettent de produire autant de jeunes talents ?

J’ai passé plusieurs étés à l’étranger pour superviser les compétitions FIBA mais aussi les championnats d’Europe de jeunes, et les équipes de France sont toujours compétitives. La France sait comment former ses joueurs. D’un point de vue du talent, vous restez l’un des meilleurs pays, mais maintenant vous voyez aussi les jeunes joueurs qui ont une opportunité d’avoir un vrai rôle dans des équipes moins fortes de la Betclic Elite et ils sont bien encadrés avec de supers coachs. Et puis le style de jeu a changé. Ça joue plus vite qu’avant. Donc vous voyez ces joueurs, avec plus de responsabilités à un jeune âge, et je pense que ça a beaucoup aidé le développement de leur physique mais également de leur arsenal. La France a toujours fait partie des meilleures nations européennes en ce qui concerne la formation. Et puis maintenant avec les Victor, Bilal, et avant eux Rudy, les jeunes joueurs ont une vision de ce qu’ils peuvent devenir en NBA. Jouer en NBA est devenu un objectif plutôt qu’un simple rêve. Quand vous parlez avec ces jeunes joueurs, ils ne vous disent plus ‘Oh je veux aller en NBA’, maintenant ils vont disent ‘Je vais aller en NBA’, et ça fait une grosse différence.

Propos recueillis à Indianapolis.

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