Gregg Popovich et Steve Kerr en ont marre de pousser des coups de gueule après chaque tuerie de masse aux Etats-Unis, mais rien ne change, et mercredi soir, un homme a tué 22 personnes dans le Maine. Les joueurs et les coaches NBA ont découvert la nouvelle en sortant du terrain, et notamment Mike Brown.
À son arrivée en conférence de presse, le meilleur coach de l’année a prévenu qu’il n’avait pas le coeur à parler de la victoire de ses Kings sur le Jazz. Il a enlevé ses lunettes, puis passé sa main sur son visage. À la fois ému et dépité.
« La première chose que je voudrais dire, et je ne sais pas tout ce qui s’est passé, car je n’ai pas ce don, mais je sais que notre pays doit faire quelque chose », a-t-il déclaré. « Je trainais ici et quelqu’un m’a dit qu’il y avait eu une fusillade dans le Maine qui a fait 22 morts dans un supermarché. Un foutu supermarché… Si cela ne touche personne, je ne sais plus quoi dire. C’est absolument écœurant et c’est triste. Et c’est triste que nous soyons assis ici et que nous regardions cela se produire encore et encore et encore et que personne ne fasse rien pour y remédier. »
« C’est fini pour notre pays si ça survient encore et encore »
Comme ses mentors aux Spurs et aux Warriors, Mike Brown se sent impuissant. Il sait que la voix d’un coach porte moins que celle d’un politique, ou même d’un grand sportif.
« C’est un triste jour. C’est un triste jour pour notre pays » poursuit-il. « C’est un jour triste dans ce monde, et tant que nous ne déciderons pas de faire quelque chose, les pouvoirs en place, cela va continuer à se produire. Nos enfants ne pourront pas profiter de ce que sont les États-Unis parce que nous ne savons pas comment résoudre un problème qui est juste devant nous. C’est triste. Je compatis avec les familles. Il faut soutenir Adam Silver et les joueurs qui dirigent cette ligue, Chris Paul et LeBron James pour n’en citer que quelques-uns, qui militent et utilisent leur tribune comme il faut, et on espère qu’ils continueront. Mais de toute évidence, cela ne donne pas grand-chose, puisque ça s’est reproduit ce soir, et c’est tout simplement écœurant ».
Pessimiste pour l’avenir de son pays, Mike Brown « n’a même pas envie de parler de basket ». « On a joué un match, et c’était sympa. On a gagné, mais si on ne peut rien faire pour corriger ce problème, c’est fini. C’est fini pour notre pays si ça se produit encore et encore… » conclut-il.