30 jours/30 équipes : Detroit Pistons

La Coupe du monde terminée depuis deux semaines, Basket USA démarre sa traditionnelle présentation, franchise par franchise, de la saison NBA à venir. Comme chaque année, celle-ci prend la forme d’un compte à rebours, des équipes attendues dans les tréfonds du classement à notre favori pour le titre de champion.

Aujourd’hui, c’est au tour des Pistons d’être passés à la loupe. Voilà désormais trois saisons que Detroit n’a plus dépassé les 20 victoires en saison régulière, avec un dernier exercice à 17 succès qui lui a valu le bonnet d’âne de la NBA. Et même si le club n’a pas récupéré le jackpot lors de la Draft (5e choix), le « process » des Pistons a toutefois franchi une nouvelle étape cet été avec la mise en retrait de Dwane Casey et l’arrivée de Monty Williams, recruté à prix d’or après sa riche expérience à Phoenix en quatre années, marquées par une finale NBA en 2021.

Le nouvel homme fort de la franchise du Michigan va ainsi avoir toutes les clés pour tirer le maximum d’un effectif jeune et forcément doté d’une grosse marge de progression.

L’idée sera d’en faire un « Thunder de l’Est » en s’inspirant de la progression de la franchise de l’Oklahoma pour grimper dans la hiérarchie. Pourquoi pas avec un Cade Cunningham dans le rôle de Shai Gilgeous-Alexander, celui qui va montrer la voie, élever le niveau de ses coéquipiers et aider son équipe à gagner quelques matchs de plus. Ce sera tout de même un gros défi et beaucoup de pression pour le meneur, qui revient d’une longue blessure.

À ses côtés, il y aura des rôles de lieutenants à prendre, entre l’arrière Jaden Ivey, l’ailier Bojan Bogdanovic et le quatuor intérieur Stewart – Bagley III – Wiseman – Duren, dont on peut espérer une bonne surprise. Il y aura aussi certainement du très bon à piocher du côté de l’ailier shooteur Joe Harris et du meneur vétéran Monte Morris, recrutés cet été. On attend également beaucoup du rookie Ausar Thompson, 5e choix de la dernière Draft, qui apportera son énergue et son activité des deux côtés du parquet. On pense enfin à Killian Hayes, qui aura lui aussi une (dernière ?) carte à jouer sur les postes arrières dans un organigramme qui reste à définir en sortie de banc.

En espérant que les blessures épargnent Cade Cunningham, c’est maintenant à Monty Williams de faire monter la mayonnaise et d’accompagner ce groupe dans sa progression, comme il avait réussi à le faire dans l’Arizona. Son premier exercice à la tête des Pistons, qui ont misé très gros sur lui, sera également attendu.

LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ

Arrivées : Ausar Thompson, Marcus Sasser, Malcolm Cazalon (two-way), Joe Harris, Monte Morris
Départs : Cory Joseph, RJ Hampton

LE JOUEUR À SUIVRE : CADE CUNNINGHAM

Victime d’une fracture de fatigue au tibia après 12 matchs et moins d’un mois de compétition, Cade Cunningham n’a pas pu confirmer ses débuts prometteurs en NBA. Sa blessure a emporté avec elles tous les espoirs des Pistons qui ont vagabondé jusqu’en avril, dans l’attente d’un retour qui n’est jamais arrivé. Le train Cunningham doit maintenant reprendre sa route afin d’emmener les siens vers des altitudes plus intéressantes.

L’attente sera énorme mais les qualités sont là, le profil de leader sur lequel une franchise peut s’appuyer pour construire une équipe aussi. Il s’agira de faire les bons choix, respecter les bons équilibres, et être clutch lorsque ce sera nécessaire. Comme Shai Gilgeous-Alexandre à Oklahoma City, Cade Cunningham doit incarner le visage de la franhise tout en permettant aux autres de devenir meilleurs. Ce qu’il avait commencé à montrer lors de la deuxième partie de saison de sa campagne rookie.

Cet été, il a visiblement impressionné tout le monde lorsqu’il a joué les « sparring partners » avec Team USA à Las Vegas, dans un rôle « à la Luka Doncic » qui peut être le sien à Detroit. À condition toutefois qu’il affiche des progrès au niveau du tir extérieur, son efficacité dans le domaine n’étant pas folle depuis son arrivée en NBA.

Moyenne d’âge : 24.9 ans
Masse salariale : 135.7 millions de dollars (30e)

LE SCÉNARIO IDÉAL

Les Pistons démarrent sur les chapeaux de roue, emmenés par un Cade Cunningham en pleine forme et revanchard après avoir passé 11 mois loin des terrains. Monty Williams parvient rapidement à créer une bonne alchimie et un collectif se crée autour du jeune meneur, avec de l’alternance entre les jeunes intérieurs qui parviennent à s’illustrer et l’adresse des shooteurs vétérans Joe Harris et Bojan Bogdanovic. Cerise sur le gâteau, Ausar Thompson prend rapidement de grosses responsabilités, contribuant ainsi à la bien meilleure tenue de l’équipe.

Comme le Magic a pu l’être la saison dernière, les Pistons deviennent alors l’équipe « poil à gratter », celle que l’on n’aime pas affronter, qui déjoue les pronostics. La santé des cadres tient la route, et l’épopée se poursuit jusqu’au printemps, à se battre pour arracher une place en play-in. Qu’ils y parviennent ou pas, si les troupes de Monty Williams parviennent à maintenir ce suspense jusqu’à la fin de la saison, celle-ci sera une vraie réussite.

LE PIRE SCÉNARIO

Cade Cunningham est forcément rouillé après avoir été aussi longtemps sur la touche et se retrouve à la peine physiquement. Un retour compliqué qui ralentit également Jaden Ivey, qui redevient aussi brouillon que lors de sa première partie de saison rookie, et le collectif de Monty Williams n’arrive pas à se mettre en place.

Les vétérans Bojan Bogdanovic, Joe Harris et Monte Morris n’arrivent pas à stabiliser l’ensemble, dans un groupe en manque d’équilibre, le duo Cunningham – Ivey monopolisant le ballon et les intentions offensives.

Pour ne rien arranger, Monty Williams rencontre le même problème qu’avec Deandre Ayton et n’arrive pas à maximiser le potentiel du secteur intérieur de Detroit, pourtant bien fourni mais avec quatre joueurs qui se marchent sur les pieds et qui affichent plus leur frustration que leur potentiel. Et comme l’adresse extérieure n’est toujours pas au rendez-vous, c’est encore la soupe à la grimace chez les Pistons…