Drôle d’ambiance pour la présentation de Luca Banchi. Le nouveau coach du Virtus Bologne a eu peu l’occasion d’exprimer aux côtés du propriétaire du club, Massimo Zanetti. Celui-ci s’est plutôt largement attardé sur les raisons qui ont poussé au renvoi du coach précédent, Sergio Scariolo.
« Je considère Sergio Scariolo comme un grand entraîneur. Je l’ai même défendu dans certaines circonstances, lorsque des personnes haut placées dans le club n’étaient pas satisfaites. Mais toute relation a une fin, il s’est passé quelque chose », commence par situer le « roi du café » (Segafredo).
Le dirigeant reproche notamment à son ancien entraîneur ses échanges avec les Raptors et le Real Madrid, « alors qu’il était encore sous contrat avec la Virtus ». Des contacts confirmés par le coach lui-même, en juin dernier, qui avait d’ailleurs affiché sa « gratitude envers Virtus et Toronto pour la compréhension et la souplesse dont ils ont fait preuve au regard des intérêts communs ».
Cette « souplesse » ne ressort pas vraiment du discours de Massimo Zanetti aujourd’hui. « Lorsque Scariolo a rencontré les Raptors et le Real, il nous a traités comme une équipe de deuxième division. La Virtus est l’équipe qui compte le plus grand nombre de supporters en Italie. Je considère mon club comme le plus important du pays. On ne peut pas traiter ce club comme n’importe quel autre », fulmine ainsi le dirigeant.
La gestion de Milos Teodosic et de Marco Bellinelli en question
Ce dernier reproche également au sélectionneur de l’Espagne une certaine hypocrisie, notamment dans sa gestion des vétérans de l’équipe, Milos Teodosic (36 ans) et Marco Bellinelli (37 ans).
« En fin de compte, seul Teodosic est parti. J’avais une très bonne relation avec lui, mais il ne faut pas oublier qu’en octobre de la saison dernière, Scariolo ne voulait pas de Teodosic et de Belinelli parce qu’ils étaient trop vieux pour lui. Il ne les a pas utilisés pendant de nombreux matches. »
Le propriétaire dit avoir dû se « battre pour eux. Heureusement, on a pu prolonger le contrat de Belinelli. Teodosic s’est blessé et n’a pas accepté notre offre de prolongation de contrat. En fin de compte, je pense que c’était la bonne décision pour lui de retourner à Belgrade. Mais malgré son départ, cette équipe est vraiment forte. (Iffe) Lundberg ? Scariolo voulait déjà le faire partir la saison dernière, comment peut-il dire que c’est nous qui avons décidé de l’écarter de l’effectif ? »
Dans le même temps et paradoxalement, Massimo Zanetti rapporte avoir promis, en avril dernier, beaucoup de liberté au coach pour la construction de l’équipe (« Je lui ai dit qu’il aurait pu construire l’équipe comme il le souhaitait. »). Mais les deux parties partaient visiblement de trop loin pour continuer à s’entendre, alors que Bologne a également dû limiter son budget pour satisfaire au « fairplay financier » de l’Euroleague.
« Cela fait six mois que nous sommes traités comme si nous n’avions pas d’argent. Nous avons le deuxième plus gros budget d’Italie. La décision concernant le budget de cette saison a été imposée par l’Euroleague. Ce n’était pas notre décision. Beaucoup de gens ont tendance à oublier que nous investissons également beaucoup d’argent dans le basket-ball féminin », a conclu Massimo Zanetti, extrêmement remonté.