Comme depuis le début de la compétition, dans laquelle la Serbie avance masquée, la troupe de Svetislav Pesic arrive sur le terrain avec un plan de jeu assez clair. Dans ces premiers instants, elle envoie ainsi Nikola Milutinov travailler poste bas et, alors qu’elle était pourtant l’une des équipes qui « drive » le moins, elle sait qu’elle doit absolument casser le premier rideau canadien pour créer des espaces dans le dos de la défense.
Résultat : un 8-1 alors que Shai Gilgeous-Alexander se fait dans la foulée (enfin ?) siffler une poussette de l’avant-bras, ce qui l’envoie sur le banc avec deux fautes personnelles très rapides.
En défense, la Serbie sait qu’elle doit tenir le jeu direct canadien, car les systèmes adverses sont courts et les renversements de jeu peu fréquents. Avec les jambes des arrières serbes, le pays des Balkans fait ainsi déjouer le Canada, et mène ainsi logiquement (23-15) après les dix premières minutes du match.
Une nouvelle leçon de déstabilisation
Lu Dort et Nickeil Alexander-Walker trouvent la mire de loin pour rapidement recoller, mais le Canada se précipite, et si Kelly Olynyk ramasse des lancers-francs en « vendant » tous les contacts, il est aussi ciblé par l’attaque serbe.
Sur un 3-points de RJ Barrett, le Canada revient bon an mal an à cinq points (38-33) mais Bogdan Bogdanovic dissèque les aides canadiennes et punit chaque retard. En face, Shai Gilgeous-Alexander a lui bien du mal à casser le premier rideau serbe et à obtenir ses spots habituels, et il prend même sa troisième faute personnelle…
Même sanction pour Dillon Brooks, alors que la Serbie a les coups de sifflet, les ballons qui traînent et globalement tout le « momentum ». À la mi-temps, ça fait donc +13 (52-39) pour la troupe serbe, lancée dans une nouvelle leçon de déstabilisation, comme face à la Lituanie au tour précédent.
À la mi-temps, Shai Gilgeous-Alexander ne pointe ainsi qu’à 5 petits points, à 1/4 au tir, 4 passes et 3 fautes. En face, Bogdan Bogdanovic compte déjà 15 points, à 5/6 au tir, plus 3 passes décisives.
Au retour des vestiaires, les mains canadiennes touchent davantage le ballon sur les attaques serbes, mais Dillon Brooks récolte sa quatrième faute face à Bogdan Bogdanovic, et si Nickeil Alexander-Walker inscrit un 3-points, le Canada n’arrive jamais à passer sous les sept points d’écart…
Bogdan Bogdanovic éteint la lumière
Même si c’est moins fluide, la Serbie parvient toujours à trouver quelques brèches, par ses changements de rythme, son alternance de jeu et l’apport de ses « role players » et de ses remplaçants.
Alors que Shai Gilgeous-Alexander a enfin trouvé des espaces et que le Canada a bataillé de longues minutes pour renverser le « momentum », l’écart est toujours de +12 (75-63) à l’entame des dix dernières minutes de la rencontre.
Symbole de l’intensité serbe : Aleksa Avramovic vole directement le ballon à SGA sur la remontée de balle et Jordi Fernandez appelle un temps-mort alors que Marko Guduric et compagnie ont refait passer l’écart à +17 (82-65). Les fixations de Nikola Milutinov empêchent le Canada de recoller et, pour la première fois depuis le début du tournoi, le sélectionneur canadien tape du poing sur la table en demandant à ses hommes de tout donner jusqu’au bout.
Il faut dire qu’il n’y a finalement que dix points d’écart (86-76) à cinq minutes de la fin. Mais c’est le moment choisi par Bogdan Bogdanovic pour enfiler le costume du patron et éteindre la lumière.
Un slalom qui se transforme en layup, un contre et un 3-points dans la foulée. Et voilà le Canada repoussé à +15 (91-76). Les Canadiens sont trop loin et le hold-up s’éloigne, même si l’écart final sera de moins de dix points (95-86). Mais quel match tactique, encore une fois, de la Serbie, qui se hisse donc en finale de la Coupe du monde !
[boxworld boxscore_world_0809_Serbia-Canada]