En maitrise, le Heat fait le break

Et de trois ! Pour la troisième fois dans cette série, et pour la deuxième fois de suite à Miami, le Heat s’est imposé contre New York, s’assurant une avance confortable sur des Knicks loin du compte (3-1).

Car si les hommes de Tom Thibodeau ont clairement mieux joué qu’au Game 3 (ce qui n’était pas bien compliqué, diront les plus taquins), leur niveau de jeu affiché n’a malgré tout pas du tout suffi à inquiéter la troupe de Floride, désormais sûre de ses forces, et victorieuse autoritaire sur son parquet, une nouvelle fois.

C’est notamment encore en attaque que les Knicks ont souffert : 16 pertes de balle (pour 22 point encaissés), et une nouvelle soirée noire derrière l’arc avec un triste 32% de réussite (9/28). Seuls trois joueurs ont dépassé les 10 points, et ce n’était évidemment pas suffisant pour faire vaciller une défense de Miami au point, qui n’avait d’équivalent que la justesse de son attaque, dont l’exécution sobre et efficace a fini par écoeurer les Knicks.

Il n’y a pour le moment pas photo dans cette série, et le Heat a donc logiquement trois balles de match. La première sera à New York mercredi, dans un Madison Square Garden survolté qui voudra porter ses Knicks vers un Game 6…

CE QU’IL FAUT RETENIR

– Le génial parcours en playoffs du Heat en bonne voie de continuer. Battu au premier match du « play-in » par Atlanta, le Heat, paradoxalement, a sauvé sa saison avec cette défaite. Car depuis ce revers, les joueurs de Miami déroulent un basket impressionnant, probablement le meilleur de la conférence Est. Après une leçon de basket donnée aux Bucks, Jimmy Butler et sa bande récidivent contre une équipe de New York dépassée de toutes parts, et la troupe de South Beach a désormais trois balles de match pour boucler la série et rejoindre la finale de conférence. Absolument impressionnant, et on sait déjà que le vainqueur de la série Celtics – Sixers va en baver.

– Les Knicks ne sont pas au niveau du Heat, tout simplement. C’est aussi simple que cela : Miami, de très loin, est la meilleure équipe dans cette série, et New York apparait impuissant, dans tous les domaines. Le « coaching », avec un Tom Thibodeau sévèrement dominé par Erik Spoelstra, l’attaque, avec un monde d’écart entre les deux équipes dans l’exécution sur demi-terrain (16 pertes de balle de New York pour 22 points encaissés sur celles-ci), la défense, avec une équipe de Miami bien plus habile pour identifier les points faibles de l’attaque adverse (le manque de « spacing », en l’occurrence). Enfin, et c’est le plus inquiétant pour New York, on pourrait aussi évoquer l’envie et l’intensité, deux intangibles en playoffs. Deux intangibles mieux maitrisés du côté du Heat alors que ce sont les Knicks qui jouent leur survie ou presque. Le monde à l’envers… Bref, le Heat marche sur cette série jusqu’à maintenant, et le score est logique.

– Les Knicks privés de rebonds offensifs. Énorme point fort de New York durant leur série du premier tour contre Cleveland (et de leur saison régulière, d’ailleurs), le rebond offensif est mieux maitrisé par Miami, dans cette série. Ce Game 4 était d’ailleurs le point culminant des difficultés rencontrées par les Knicks dans ce domaines avec un différentiel de +5 en faveur du Heat (13 à 8). À noter que sur ces 13 rebonds offensifs, les joueurs de Miami en ont capté 7… dans le seul quatrième quart-temps ! Face à une équipe plus physique dans la peinture, les Knicks sont complètement déboussolés.

TOPS/FLOPS

✅ Jimmy Butler et Bam Adebayo. La victoire du Heat est évidemment collective, mais elle est avant tout portée par une nouvelle sortie XXL des deux patrons du Heat, qui ont compilé 50 points, avec 10 passes pour l’ailier et 13 rebonds pour le pivot. Chacun dans leur registre, ils ont dominé leurs « matchups » avec une facilité déconcertante.

✅ Jalen Brunson. Gros match du meneur des Knicks (32 points et 11 passes, qui s’est vaillamment démené mais n’a évidemment pas pu faire la différence à lui seul ou presque. Devenu le détenteur de la deuxième plus longue série de matchs à 20 points ou plus en playoffs sous la tunique de New York, avec une neuvième performance de ce type en autant de matchs dans ces playoffs 2023 (derrière Carmelo Anthony, 12 matchs), « JB » était effectivement trop seul, alors que Julius Randle et RJ Barrett étaient trop sur courant alternatif.

⛔️ Julius Randle. L’ailier-fort de New York a beaucoup mieux joué qu’au Game 3 (20 points, 9 rebonds et 3 passes), mais il n’a pas corrigé ses problèmes défensifs. À vrai dire, il a possiblement fait pire dans ce Game 4, et ce n’est d’ailleurs pas une surprise qu’il ait fini par commettre 6 fautes. Le All-Star des Knicks ne fait pas les « close-outs » à 3-points, et c’est assez troublant à voir, à ce stade de la saison…

⛔️ Le banc des Knicks. C’est un point faible du club depuis le début de la série, mais l’absence d’Immanuel Quickley, touché à la cheville au match précédent, a aggravé les choses. Avec seulement 10 points marqués par leurs remplaçants (contre 32 pour ceux du Heat…), les Knicks ont effectivement souffert durant les minutes sans Jalen Brunson et Julius Randle, et Tom Thibodeau a d’ailleurs été obligé de faire jouer le meneur toute la deuxième mi-temps. Sans « IQ », le « playmaking » a frôlé le néant, sans parler du « spacing » avec un trio Josh Hart – Obi Toppin – Isaiah Hartenstein…

LA SUITE

– Game 5 : dans la nuit de mercredi à jeudi (01h30), à New York.

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.