Nation majeure du basket européen des quinze dernières années, et championne du monde en titre, l’Espagne arrivait pourtant presque sur la pointe des pieds à cet EuroBasket. Sergio Rodriguez, Pau et Marc Gasol avaient pris leur retraite après les Jeux Olympiques, et le duo Rubio/Llull avait dû déclarer forfait pour blessures.
Sergio Scariolo a tout de même réussi à concocter un groupe compétitif et l’a bonifié grâce à ses principes de jeu et son exigence. Malgré un petit accroc en phase de groupes face à la Belgique, la Roja a su trouver son rythme de croisière en phases finales pour finir en apothéose face à la France en finale (88-76). Pour autant, le technicien italien est le premier à reconnaître qu’il ne s’attendait pas à un tel succès au regard des forces en présence.
« Honnêtement, non », a-t-il déclaré après avoir enfilé sa quatrième médaille d’or de champion d’Europe. « Vous croyez toujours que vous pouvez faire du bon travail, jouer du bon basket, que votre équipe entre dans une compétition et que son parcours soit plus positif que négatif. Honnêtement, je n’ai jamais vraiment douté. Mais personne ne pouvait s’attendre à ce résultat ».
Fruit du travail et du sérieux de chacun
Comme ça a toujours été le cas, même lorsqu’il dirigeait la précédente génération, Sergio Scariolo a placé le collectif avant les individualités. Et comme on l’a vu sur la finale, c’est par la variété de ses menaces et une défense intense et régulière que l’Espagne a encore réussi à tirer son épingle du jeu.
« J’éprouve une grande satisfaction par rapport au niveau de nos performances sur le tournoi et pour les efforts des gars depuis le premier jour. Au bout du compte, le basket a été généreux envers ceux qui ont vraiment respecté ses valeurs collectives, qui ont passé le ballon, qui ont travaillé très dur à l’entraînement, qui ont défendu sur tous les adversaires, qui se sont entraidés et ont joué pour l’équipe. Ce fut un triomphe pour le basket en tant que sport collectif. Bien sûr, un entraîneur ne peut pas être mécontent de ce style, indépendamment de tout le reste. Nous avons bien joué du début à la fin ».
L’identité collective a en effet primé sur cet EuroBasket. Pendant que les Giannis Antetokounmpo, Nikola Jokic et Luka Doncic ont dû regarder la finale à la télé, les Espagnols ont délivré une leçon de basket collectif, fruit du travail et du sérieux de chacun depuis le début du tournoi.
« Vous devez faire avec ce que vous avez, chaque jour, et le faire bien. C’est tout. Que ce soit s’entraîner, regarder une ou cinq vidéos de scouting, faire le shootaround du matin et assimiler le plan de jeu. Il n’y a pas de secrets, il ne faut sous-estimer aucune petite partie du processus », a ajouté Sergio Scariolo. « L’addition de toutes ces petites bonnes choses mène au succès. Cela a été un énorme succès, mais ça aide toujours à émerger en tant qu’équipe respectable, avec des joueurs qui jouent et travaillent ensemble pour former une identité collective ».