Profil
Poste : Arrière
Taille : 1m96
Poids : 88kg
Équipe : Wisconsin Badgers (conférence Big Ten)
Stats 2021/22 : 19.7 points (42.7%, 30.6% à 3-points), 8.2 rebonds, 2.1 passes, 1.2 interception
Présentation
Quelle ascension pour Johnny Davis. Après une première année discrète mais encourageante sur le campus de Madison (7 points en 24.3 minutes), au sein d’une équipe largement composée de « senior », le natif du Wisconsin a franchi un cap au cours de sa saison « sophomore ».
Fort de son expérience internationale couronnée d’or avec les Etats-Unis, au Mondial U19 l’été dernier, il est devenu titulaire (34.2 minutes), et leader offensif de l’équipe de Greg Gard, au cours de cette deuxième année universitaire.
Nommé meilleur joueur de la saison en conférence Big Ten, il s’est imposé comme un des meilleurs arrières du pays, et un des joueurs les électrisants du circuit NCAA. Dans son sillage, Wisconsin a terminé l’exercice à la première place de la conférence, avant de s’incliner, un peu à la surprise générale, dès le second tour de la « March Madness », face à Iowa State.
En l’espace d’une saison, Johnny Davis a surtout changé de dimension, passant de jeune joueur à potentiel l’an passé, à « lottery pick » unanime cette année.
POINTS FORTS
– Une palette offensive complète
En attaque, Johnny Davis sait tout faire. Bien sûr, son efficacité fluctue selon les types de tirs, mais la panoplie offensive du joueur, à seulement 20 ans, est assez impressionnante.
Procédons dans l’ordre : d’abord l’attaque du cercle. Pour l’heure, il est plus à l’aise quand il peut opérer près du cercle qu’au large. La saison passée, dans l’attaque des Badgers centrée autour de lui, il s’est montré efficace dans ce domaine, en convertissant 61% de ses tirs pris au cercle. Bien qu’il ne soit pas un énorme athlète qui finit au-dessus du cercle, comme Shaedon Sharpe ou Jaden Ivey peuvent l’être, sur le même poste, Johnny Davis demeure un finisseur fiable. Même si, face aux meilleurs pivots dans la protection du cercle en NBA, type Rudy Gobert, Clint Capela, Mitchell Robinson ou Robert Williams III, il devra évidemment s’adapter.
Ensuite, à mi-distance. C’est le terrain de jeu de l’arrière, là où il a fait le plus de dégâts au cours de la saison NCAA écoulée, malgré une efficacité étonnamment moyenne (35%). Pas le plus rapide, pas le plus puissant ni le plus percutant avec son dribble pour aller au cercle, Johnny Davis compense avec une grande aisance à mi-distance. Avec une mécanique de tir compacte et qui se déclenche haut, il est difficile à contrer. Arrière plutôt « old-school », il apprécie aussi de jouer au poste bas, où il peut s’élever pour un tir ou attaquer le cercle. La présence des pivots protecteurs de cercle en NBA devrait le pousser à plus souvent pencher vers la première option.
Enfin, le tir extérieur. C’est le tir le moins naturel pour Johnny Davis, et sans grande surprise le moins efficace de sa panoplie (30.6% de réussite). Mais l’arrière sait tirer derrière l’arc. En NBA, il sera intéressant d’observer ses choix : s’ouvrira-t-il davantage au tir extérieur, ou jouera-t-il la carte de sécurité à mi-distance ?
Dans l’ensemble, Johnny Davis est donc un attaquant fiable, qui apportera de la pression sur le cercle et quelques paniers à mi-distance dès ses débuts. Sa performance majeure de la saison : un énorme carton à 37 points et 14 rebonds, face à Purdue et Jaden Ivey, son « rival » dans la conférence Big Ten.
– Un aspirateur à rebonds
Le ratio taille/rebonds affiché par Johnny Davis la saison passée est assez épatant : à « seulement » 1m96 dans la raquette, il s’est pourtant emparé de 8.2 rebonds par match, la plus haute moyenne de toute son équipe ! Boule d’énergie, il compense son manque de verticalité par une grande combativité, et ça paye.
Une bonne chose pour sa projection chez les pros, même si la transition de la NCAA à la NBA (et ses défenseurs largement plus athlétiques qu’à l’université) lui demandera forcément une adaptation.
– Un défenseur coriace
Même si ses statistiques sont assez modestes et pourraient laisser paraitre le contraire (0.7 contre, 1.2 interceptions, 2 fautes), il ne faut pas se méprendre : Johnny Davis est un très bon défenseur. Comme on l’a déjà dit, il n’est pas très aérien, donc il n’a pas beaucoup de contres à son actif. Prudent, il intercepte peu.
Mais l’impression visuelle laissée par le joueur cette saison est celle d’un arrière concentré en défense, qui fléchit bien sur ses appuis, et sait mettre son corps en opposition pour encaisser le contact sans exploser. Collectivement, pas trop de soucis à se faire non plus : il sait se placer, notamment sur les aides, et devrait facilement s’en sortir face aux bancs adverse en début de carrière.
La seule crainte légitime quant à sa défense à l’échelon supérieur : que son manque d’explosivité et de qualités athlétiques l’handicape verticalement face aux grands ailiers, et latéralement face aux arrières très rapides.
Pour le reste, l’ancien Badger présente des certitudes très rassurantes, qui feront de lui un joueur utile de ce côté du terrain dès le premier jour.
POINTS FAIBLES
– L’efficacité à 3-points
On l’a évoqué plus haut : Johnny Davis sait tirer à 3-points. La nuance, c’est qu’il ne sait pas encore le faire avec efficacité. Avec seulement 30.6% de réussite sur pratiquement 4 tentatives par match derrière l’arc cette saison, il n’a clairement pas brillé.
Tant qu’il ne prouve pas qu’il peut faire grimper ce pourcentage, il ne sera pas respecté derrière l’arc par ses pairs en NBA.
Interrogé à ce sujet durant le Combine, l’arrière assure qu’il peut faire mieux. « Ces pourcentages ne représentent pas mon jeu. J’aurais pu faire bien mieux sur la ligne des lancers-francs, et surtout à 3-points. Vers la fin de la saison, j’ai pris beaucoup plus de tirs contestés. Les défenses ont commencé à me contester davantage, à cause de mon succès du début de la saison. »
En réalité, le cas de Johnny Davis n’est pas forcément inquiétant. Premièrement, car un tir extérieur se travaille à l’entrainement, tout simplement. Deuxièmement, car il va changer de contexte collectif : si sa sélection de tirs n’était pas toujours optimale, il faut quand même prendre en compte le fait qu’il était au centre de tous les schémas défensifs des équipes adverses. En NBA, il ne sera plus l’épicentre de l’attaque. Il sera entouré d’un ou plusieurs créateurs et pourra donc plus confortablement se rendre dans ses « spots ».
S’il conserve le même volume de tirs que l’an passé, on devrait observer une réelle progression de son pourcentage de réussite.
Comparaison
Brandon Roy ou Khris Middleton, pour le profil de scoreur « old school » létal à mi-distance, malgré des qualités athlétiques qui en font plutôt un joueur « terrien ».
Pronostic
Seconde moitié de « lottery », peut être choisi n’importe où entre la 7e et la 14e position.