Lors du Game 2 entre Golden State et Memphis, les Warriors avaient produit leurs meilleures séquences offensives lorsqu’ils avaient attaqué le cercle et fait preuve de patience pour trouver un tir ouvert.
Malheureusement, ce genre d’action s’est perdue dans leur précipitation et dans leur envie de marquer le tir à 3-points qui aurait pu faire craquer les Grizzlies. Après la défaite, Steve Kerr, Stephen Curry et Draymond Green fustigeaient la sélection de tirs de leur équipe et la pointaient du doigt comme l’une des raisons principales de leur défaite.
Cette nuit, devant leur public, les Warriors ont été plus rigoureux dans leur agression constante du cercle, mettant à mal une défense de Memphis qui n’a jamais pu trouver des solutions face à ces « drives » incessants.
« On se doit d’être meilleur en un-contre-un, tous autant qu’on est, » expliquait Desmond Bane après la rencontre. « Ils ont bien joué et ils ont une super attaque mais nous devons essayer de limiter les rotations. Contre cette équipe, vous devez multiplier les efforts et ce soir nous avons péché dans ce domaine. »
Une consigne : attaquer le cercle jusqu’à ce que la défense soit déstabilisée
Alors que Memphis est l’équipe la plus prolifique cette saison dans la raquette, dans cette série, ce sont les Warriors qui dominent dans ce domaine (Game 1 : 56-44, Game 2 : 60-42, Game 3 : 62-44). Si les chiffres sont quasiment identiques match après match, la manière était pourtant différente la nuit dernière.
Samedi soir, les Warriors n’avaient pris que 19 tirs à 3-points après trois quart-temps, soit 6 et 9 de moins que lors des deux premiers matchs. La consigne de Steve Kerr était simple : attaquer le cercle, forcer la rotation de la défense jusqu’à ce qu’un bon tir soit disponible. La première mi-temps a cependant été marqué par 14 ballons perdus mais dès que Golden State a rectifié le tir après la pause, l’écart a grimpé car les Grizzlies devaient ensuite attaquer face à une défense en place au lieu de pouvoir attaquer en transition.
« On sait qu’on est une équipe de shooteurs mais si vous n’attaquez pas la raquette et le cercle, vous allez avoir du mal à trouver du rythme, » expliquait Draymond Green. « Ils sont athlétiques, ils sont rapides, ils ont de l’envergure, et face à ce type de défense, vous devez simplifier votre attaque. Faire la passe disponible vers le joueur qui est ouvert, couper dans le dos de leur défense, et laisser le jeu venir à vous, » a ajouté Stephen Curry.
L’impact de Jordan Poole
Le meneur des Warriors a d’ailleurs donné le ton. Alors qu’il cherche souvent son tir à 3-points, cette nuit, Stephen Curry a utilisé ses feintes pour attaquer le cercle, forcer les rotations adverses mais aussi provoquer des fautes. Il a terminé la rencontre à 14 sur 14 aux lancers-francs.
À la différence des années précédentes, les Warriors peuvent désormais continuer à attaquer la défense adverse de la même façon quand Stephen Curry souffle sur le banc en mettant la balle dans les mains de Jordan Poole. Le sixième homme avait abusé du dribble lors du Game 2, et cette nuit il a mis en pratique les conseils du double MVP en étant beaucoup plus incisif pour attaquer les Grizzlies, en particulier Ja Morant et les intérieurs.
« Ce qu’il ajoute à notre attaque est tellement important, » notait Steve Kerr. « On peut lui donner de l’espace et le laisser attaquer. Il peut attaquer sur pick & roll, il peut créer pour les autres, il peut scorer. Dans cette série, il me semble qu’on a un différentiel positif quand Steph est sur le banc. C’est une nouveauté car avant c’était toujours un problème. Ce soir par exemple, alors que Memphis avait gardé ces titulaires pour débuter le dernier quart-temps, Jordan a marqué trois ou quatre paniers de suite pour les garder à distance. C’était un moment clé de notre victoire. »
Quand Golden State fait preuve de patience et enchaine les mouvements offensifs pour trouver le tir souhaité, ils sont extrêmement difficiles à arrêter car la marge de manœuvre pour la défense adverse est infime. Comment Memphis peut s’ajuster et limiter les points dans la raquette sans toutefois « donner » le tir à 3-points aux Warriors ?
« Il faut être capable de sortir fort sur leurs shooteurs ET de protéger le cercle, » insistait Jaren Jackson Jr. après le match. « Ils vous mettent dans des situations difficiles, en particulier pour les intérieurs car si vous êtes en aide et que votre joueur va poser un écran, vous devez sprinter pour switcher ou pour défendre la ligne à 3-points et les forcer à driver pour ne pas leur donner ces tirs à 3-points. C’est une question de choix. On peut donner certains tirs à certains joueurs plutôt que de laisser leurs extérieurs tirer à 3-points. »
« Aujourd’hui, on n’a pas été bon dans ce domaine, » pestait Taylor Jenkins, l’entraineur des Grizzlies. « Ils ont fait des ajustements après le Game 2, à nous de faire pareil. On va faire ce qu’on a fait toute la saison. On va regarder la vidéo demain, ajuster notre plan de jeu, et jouer dur lors du prochain match. »
Arriveront-ils à trouver la solution ? Réponse dans la nuit de lundi à mardi.
Propos recueillis à San Francisco.