Killian Hayes, la passe dans la peau

Considéré comme un des meilleurs créateurs au moment de sa Draft en 2020, Killian Hayes n’a pas déçu de ce point de vue, alors que sa deuxième saison en NBA touche bientôt à sa fin. Si son efficacité à la marque laisse encore clairement à désirer (6.8 points à 35.3% aux tirs la saison dernière, 6.1 points à 36% cette saison), le meneur des Pistons fait en revanche (presque) l’unanimité par ses talents de passeur.

« La plupart de ses passes sont instinctives. C’est ce qui nous avait plu chez lui » explique Dwane Casey. « C’est dans son ADN. C’est un meneur naturel, il lit le jeu, il comprend ce qui se passe autour de lui sur le terrain. Même si j’étais agacé l’autre soir quand il a lancé une passe à une main, je dois reconnaitre qu’il en a converti certaines. On ne veut pas lui enlever ça, ses instincts naturels. »

Killian Hayes, à l’instar d’un LaMelo Ball par exemple, est un vrai créatif… qui prend parfois un peu trop de risque même s’il a beaucoup progressé dans ce domaine (3.2 ballons perdus l’an passé, 1.7 cette saison).

« Il faut comprendre que les joueurs en NBA ont de l’envergure, et que les défenses savent qu’il faut défendre avec les mains en l’air. Donc si un joueur lance une passe à une main, il l’envoie dans les bras des joueurs de 2m15 » lui rappelle son coach.

Pour autant, inutile de changer son jeu, puisque les décisions instinctives, bien que parfois dangereuses, font la force de son « playmaking ». L’idée est plutôt que le « sophomore », tout en restant naturel, affine sa prise de décisions au gré des matches et des différentes couvertures défensives rencontrées.

La séparation avec Cade Cunningham nécessaire

Cette saison, sa moyenne de passes est certes en baisse en comparaison à l’an dernier (4.3 contre 5.3), mais cela ne reflète pas nécessairement une baisse de régime. C’est plutôt la construction de l’effectif des Pistons qui veut cela : l’arrivée de Cade Cunningham dans le cinq majeur a changé la donne. Par sa présence, le premier choix de la Draft 2021, porteur de balle principal en attaque et lui aussi excellent créateur, a ôté le cuir des mains du Français, qui s’est retrouvé davantage dans un rôle de deuxième arrière, un poste pas vraiment naturel pour lui.

Dwane Casey a alors trouvé un compromis et a décidé, en cours de saison, de faire passer l’ancien joueur d’Ulm sur le banc, pour lui permettre d’évoluer à nouveau comme porteur de de balle principal, cette fois du deuxième cinq des Pistons. Depuis, il y a du mieux, le Français retrouve des sensations et son brin de folie bénéfique à l’attaque parfois amorphe des Pistons.

« J’essaie simplement d’être créatif » explique Killian Hayes au sujet de son « playmaking ». « Convertir une passe me procure de la satisfaction, le fait de voir mes coéquipiers marquer. »

Difficile de prédire si Killian Hayes sera un jour un attaquant qui pèse en NBA, même si ça déterminera sans doute sa réussite dans la ligue. Il pourra toutefois toujours s’appuyer sur ses instincts de passeur très développés pour être un joueur sur lequel on peut compter pour fluidifier une attaque, et diriger le jeu.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.