Joueur des Spurs vers la fin de sa carrière puis assistant coach de Gregg Popovich pendant sept ans (de 2012 à 2019) avant de connaître deux expériences à Philadelphie puis Brooklyn, Ime Udoka a connu le coaching à la dure du technicien de San Antonio et s’en est forcément inspiré pour se construire en tant qu’entraîneur.
Après avoir connu deux premiers mois de compétition mouvementés, le nouveau coach de Boston continue de chercher le juste équilibre, essayant de procéder au mieux en fonction de ce qu’il a vécu et des personnalités qui composent son groupe aux Celtics. Dans cette quête de justesse, Ime Udoka s’est notamment rappelé de la façon dont Pop’ pouvait traiter Tim Duncan et ses joueurs majeurs comme Tony Parker et Manu Ginobili.
« C’est sûr qu’il était plus dur avec Tim qu’avec n’importe qui d’autre. On les appelait le couple marié parce qu’une fois par an, ils divorçaient et ne se parlaient plus pendant une semaine », s’est-il remémoré. « Ils se tenaient tête, mais Tim était génial parce qu’il se laissait coacher. Le groupe a suivi le mouvement. Quand vous voyiez Pop s’en prendre à Tim, Manu (Ginobili) ou Tony (Parker), tout le monde s’alignait. Parfois, on voyait Pop s’emporter en séance vidéo, puis on regardait les statistiques et Tim avait 30 points et 17 rebonds ce soir-là. Il cherche à atteindre la perfection. Mais le mérite revient aussi à ces gars, car ce sont des personnes au caractère bien trempé qui se laissent coacher ».
C’est aussi parce qu’il savait être proche de ses cadres que Gregg Popovich pouvait se permettre de leur parler ainsi, et que le trio Parker-Ginobili-Duncan connaissait l’objectif ultime d’excellence qu’il voulait pour eux.
Ne pas ménager les superstars, une règle d’or pour avoir le respect de tout le vestiaire
L’heure est maintenant venue pour Ime Udoka d’essayer d’établir la même connexion avec ses leaders Marcus Smart, Jaylen Brown et Jayson Tatum. À en croire le premier, la relation a été virile mais correcte jusque-là.
« Il n’en est pas encore là, mais je suis sûr que ça viendra, et c’est très bien comme ça », a glissé Marcus Smart. « Au bout du compte, ça part d’un bon sentiment. Ime avait l’habitude de jouer, il le connaît, il ressent et comprend le jeu. C’est toujours un compétiteur dans l’âme. On a déjà eu des différends, mais rien de fou, au point de ne pas se parler (…). On a parfois besoin d’un coach comme ça, qui vous pousse. Même moi, certains jours, on peut avoir la tête à autre chose qu’au basket selon ce que nous traversons dans nos vies et ça peut nous affecter sur le terrain. On a alors besoin de ce petit coup de pouce. Lorsque vous avez un entraîneur qui est prêt à vous responsabiliser, à responsabiliser tout le groupe, et qui tient au respect, ça vous donne juste envie de donner le maximum ».
Passé après Brad Stevens, plutôt adepte de la diplomatie et parfois jugé trop « gentil », Ime Udoka a très vite pensé que les joueurs de Boston avaient besoin d’être coachés avec un peu plus de dureté.
Il lui arrive ainsi d’être intransigeant avec ses leaders, comme lorsqu’il a laissé Marcus Smart sur le banc au match suivant alors que le meneur avait raté l’avion qui emmenait l’équipe à Orlando en pré-saison. Jaylen Brown et Jayson Tatum ne sont pas exempts de tout reproche non plus et prennent régulièrement leurs rappels à l’ordre, peut-être même « plus que les autres », a-t-il souligné. « Parce que leur progression est vitale pour notre équipe, parce qu’ils ont le ballon dans les mains, notre respect et notre confiance pour faire avancer le groupe ».
« Vous perdez parfois le respect du vestiaire lorsque vous ne vous en prenez qu’à certains gars et que vous ne dites rien aux superstars. J’ai déjà vécu et vu ça en tant que joueur et entraîneur. Mon principal objectif est de faire savoir à tout le monde que les chances sont égales dès le premier jour. Ils y sont réceptifs. Nous n’avons pas d’egos ou de personnes qui ont peur de se faire rabaisser par le groupe. C’est comme ça et ils le respectent ».
L’importance de rester soi-même
Ime Udoka cherche toujours le bon dosage en essayant de prendre tous les paramètres en compte, comme l’arrivée d’un nouveau staff à ses côtés, l’installation d’une nouvelle philosophie de jeu, les blessures, le Covid… Il a ainsi plusieurs fois tapé du poing sur la table devant la presse, ce que Brad Stevens ne faisait jamais. « Il y a aussi d’autres moments où il faut savoir prendre du recul, et je l’ai fait aussi », a-t-il ajouté.
Le coach des Celtics entend poursuivre avec cette même ligne de conduite et s’imprégner de son passé au sein des Spurs pour se remémorer qu’au-delà des conflits, des querelles internes, la victoire et l’ivresse du succès savent mettre tout le monde d’accord. À côté de ça, il va aussi tâcher de rester lui-même.
« Quand tu construis les relations et que tu gagnes des titres, tu peux t’en prendre aux joueurs comme tu veux. Aux Spurs, une fois par an, il pouvait y avoir une cassure pendant 3/4 jours, puis tout revenait dans l’ordre. On savait même que ça allait arriver à certains moments. À la décharge de Pop’, il disait toujours : ‘Je suis comme je suis. J’aimerais être John Wooden, mais ce n’est pas moi’. Vous devez savoir rester qui vous êtes, et notre groupe est très réceptif quand on l’entraîne à la dure », a conclu l’entraîneur.
Reste à espérer que les résultats et les titres suivront…
Tirs | Rebonds | |||||||||||||
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Joueurs | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Bp | Int | Ct | Fte | Pts |
Jayson Tatum | 72 | 36.4 | 45.2 | 34.3 | 81.4 | 0.7 | 8.0 | 8.7 | 6.0 | 2.9 | 1.1 | 0.5 | 2.2 | 26.8 |
Jaylen Brown | 63 | 34.3 | 46.3 | 32.4 | 76.4 | 1.3 | 4.5 | 5.8 | 4.5 | 2.6 | 1.2 | 0.3 | 2.4 | 22.2 |
Kristaps Porzingis | 42 | 28.8 | 48.3 | 41.2 | 80.9 | 1.6 | 5.1 | 6.8 | 2.1 | 1.3 | 0.7 | 1.5 | 2.8 | 19.5 |
Derrick White | 76 | 33.9 | 44.2 | 38.4 | 83.9 | 0.9 | 3.6 | 4.5 | 4.8 | 1.7 | 0.9 | 1.1 | 1.8 | 16.4 |
Payton Pritchard | 80 | 28.4 | 47.2 | 40.7 | 84.5 | 1.3 | 2.6 | 3.8 | 3.5 | 1.0 | 0.9 | 0.2 | 1.5 | 14.3 |
Jrue Holiday | 62 | 30.6 | 44.3 | 35.3 | 90.9 | 1.2 | 3.0 | 4.3 | 3.9 | 1.2 | 1.1 | 0.4 | 1.6 | 11.1 |
Al Horford | 60 | 27.6 | 42.3 | 36.3 | 89.5 | 1.3 | 4.8 | 6.2 | 2.1 | 0.8 | 0.6 | 0.9 | 1.4 | 9.0 |
Sam Hauser | 71 | 21.7 | 45.1 | 41.6 | 100.0 | 0.6 | 2.5 | 3.2 | 0.9 | 0.3 | 0.6 | 0.2 | 1.2 | 8.5 |
Luke Kornet | 73 | 18.6 | 66.8 | 0.0 | 69.1 | 2.6 | 2.7 | 5.3 | 1.6 | 0.4 | 0.5 | 1.0 | 1.6 | 6.0 |
Neemias Queta | 62 | 13.9 | 65.0 | 0.0 | 75.4 | 1.4 | 2.4 | 3.8 | 0.7 | 0.6 | 0.3 | 0.7 | 1.7 | 5.0 |
Baylor Scheierman | 31 | 12.4 | 35.5 | 31.7 | 75.0 | 0.6 | 1.5 | 2.1 | 1.1 | 0.4 | 0.5 | 0.1 | 0.7 | 3.6 |
Torrey Craig | 17 | 11.8 | 35.6 | 29.0 | 62.5 | 1.1 | 1.7 | 2.8 | 0.7 | 0.5 | 0.4 | 0.6 | 1.1 | 2.7 |
Miles Norris | 3 | 11.6 | 22.2 | 28.6 | 50.0 | 0.7 | 2.3 | 3.0 | 0.0 | 0.0 | 0.7 | 0.3 | 0.0 | 2.3 |
Drew Peterson | 25 | 7.4 | 41.5 | 39.4 | 77.8 | 0.4 | 1.2 | 1.6 | 0.5 | 0.3 | 0.2 | 0.1 | 0.7 | 2.2 |
J.d. Davison | 16 | 5.8 | 35.3 | 22.2 | 71.4 | 0.1 | 0.7 | 0.8 | 0.8 | 0.8 | 0.3 | 0.1 | 0.1 | 2.1 |
Jaden Springer | 26 | 5.4 | 35.3 | 31.6 | 71.4 | 0.2 | 0.8 | 0.9 | 0.4 | 0.2 | 0.5 | 0.0 | 0.7 | 1.7 |
Jordan Walsh | 52 | 7.8 | 36.1 | 27.3 | 58.3 | 0.4 | 0.9 | 1.3 | 0.4 | 0.3 | 0.2 | 0.2 | 0.6 | 1.6 |
Xavier Tillman, Sr. | 33 | 7.0 | 24.5 | 15.6 | 75.0 | 0.3 | 1.0 | 1.3 | 0.2 | 0.4 | 0.3 | 0.2 | 0.5 | 1.0 |