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Des playgrounds de New York aux Finals NBA, l’extraordinaire parcours de Rafer « Skip to my Lou » Alston

NBA – Légende du streetball new-yorkais, le meneur a été un pionnier en parvenant à se faire une carrière en NBA, avec une finale mémorable en point d’orgue face aux Lakers en 2009.

Les passionnés de basket du monde entier qui ont grandi entre la fin des années 90 et le début des années 2000 ont forcément été touchés par le phénomène des mixtapes « And 1 », ces condensés de basket hyper spectaculaire issus de matchs de « streetball » organisés sur tout le territoire américain.

La « hype » avait même incité la marque à organiser des tournois à travers le pays pour recruter les meilleurs streetballers. Parmi les « personnages » les plus mémorables comme « The Professor » ou l’imposant « Escalade », Rafer Alston, alias « Skip to my Lou » avait une place toute particulière, inspirant notamment un certain Jamal Crawford, futur roi du « Shake & Bake ». Par son talent pur d’une part, puis parce qu’il a été un pionnier en la matière, devenant le premier « streetballer » référencé à intégrer la NBA.

« À travers toutes les étapes de ma carrière, la NBA a toujours été le but ultime, depuis l’instant où j’ai découvert le basket. Quand j’étais seul sur les playgrounds, je m’imaginais être Doctor J, Isiah Thomas, Larry Bird ou Magic Johnson », s’est-il rappelé dans un long entretien pour VladTV. « J’ai porté le numéro 11 toute ma vie car je voulais être comme Isiah Thomas. La NBA a toujours été mon truc, et j’ai toujours su jouer au basket dans les règles de l’art. Le streetball, c’est juste ce qu’on faisait à New York, parce que tous les tournois de la ville avaient lieu sur les playgrounds en extérieur. Ce n’est que lorsque je suis allé dans d’autres villes, et d’autres Etats, que j’ai vu que la plupart des tournois avaient lieu en intérieur, même l’été ».

Drafté au second tour en 1998

Malgré son style peu académique, plus proche de celui qui a fait le succès des Harlem Globetrotters que des standards du basket professionnel, le meneur de jeu a su montrer à Fresno City College puis à Fresno State qu’il avait les fondamentaux nécessaires pour évoluer dans la plus grande ligue du monde.

« En 1998, on ne sortait pas d’une année exceptionnelle en tant qu’équipe avec Fresno, mais je tournais à plus de 10 points et environ 7 passes décisives, donc du point de vue du meneur de niveau universitaire, c’était plutôt correct. J’étais dans le lot de ces meneurs dont le talent devrait être reconnu par les scouts NBA. Je suis allé au Draft Combine de Chicago, comme on le fait encore aujourd’hui, et j’ai été choisi par les Bucks en 39e position. C’était un rêve devenu réalité », a-t-il ajouté.

Rafer Alston s’est replongé dans cette fameuse soirée du 24 juin 1998, lorsque sa vie a basculé au moment où les Bucks l’ont sélectionné en 39e position de la Draft.

« J’étais à Los Angeles, dans un bar à Marina Del Rey, Je voulais être seul. J’ai commandé un cheeseburger et un coca, et je me mets devant la télé. Je m’étais inscrit à la Draft dès ma saison junior. Le premier tour passe, et je me dis alors : ‘Oups, j’ai peut-être fait la plus grosse erreur’ et je me mets à penser à un plan B, entre la CBA, parce qu’il n’y avait pas de G-League à l’époque, ou l’étranger. La pub arrive peu après le début du second tour et quand l’antenne reprend, ils reviennent en disant : ‘Pendant ce temps, les Bucks ont choisi Rafer Alston’. Et j’ai juste hurlé de joie », a-t-il poursuivi. « Vous voyez comment peuvent réagir les gens à Marina Del Rey, et les personnes autour de moi commencent à se demander ce qu’il se passe, à me croire ivre. La personne à côté de moi commençait à être agacée, donc j’ai payé ma commande et j’ai payé la sienne pour l’avoir dérangé en lui hurlant à l’oreille. Je suis rentré à l’hôtel, j’ai appelé un ami, et les Bucks m’ont appelé ensuite, et c’est comme ça que s’est déroulé le jour de ma Draft. Je n’étais pas avec ma famille, encore moins dans la Green Room ou dans la salle alors que ça se passe à New York et que je suis originaire de NYC. J’aurais dû y être, même si je n’étais pas assuré d’être au premier tour ».

« Toi et ta carrière basket, vous allez finir comme eux. Ceux qui auraient pu, ceux qui auraient dû… »

Même s’il était encore loin d’être assuré de voir la NBA, Rafer Alston était déjà soulagé d’avoir accompli cette première étape, se distinguant soudainement des autres légendes du streetball new-yorkais.

« Toute ma jeunesse, on m’a parlé des Pee Wee Kirkland, Joe Hammond, Earl Manigault… J’ai appris d’eux, pas seulement en jouant à Rucker Park, mais parce que j’empruntais le même chemin qu’eux. Je n’étais pas aussi impliqué dans le streetball qu’un Pee Wee, loin de là. Mais vu que je n’avais pas été à la hauteur au lycée, le milieu du basket de New York m’avait mis en garde : ‘Toi et ta carrière basket, vous allez finir comme eux. Ceux qui auraient pu, ceux qui auraient dû…’ Même si à New York, on continue de glorifier leurs parcours. À l’époque où j’étais à Rucker Park, je voyais toujours Joe Hammond, on se saluait, parce que les légendes des playgrounds se respectaient entre elles. J’avais grandi dans un environnement qui m’a aidé à comprendre ce qu’ils avaient traversé », a souligné le gamin de « Jamaica Queens », rappelant que Pee Wee Kirkland, également baron de la drogue, avait refusé une proposition de contrat en NBA, du simple fait qu’il gagnait en une journée ce que la NBA pouvait lui offrir sur un mois.

La Draft a donc été un moment particulièrement intense pour lui, même sa sélection au deuxième tour ne lui garantissait rien de concret, peut-être même encore plus qu’aujourd’hui.

« Quand on appelle ton nom, tu revois tous les flashs qui t’ont amené jusque là, toutes les étapes, les hauts et les bas, même si tu es toujours jeune et même si je savais que j’avais encore beaucoup de travail à faire à ce moment là. À l’époque, le deuxième tour ne te garantissait rien financièrement, le salaire devait être de 200-230 000 dollars. À ce moment-là, il te faut encore intégrer l’équipe. Malgré toute cette joie, j’ai dû vite redescendre et me dire, il va falloir y aller et montrer ce que tu sais faire ».

Meneur titulaire en finale NBA face aux Lakers de Kobe Bryant

Joueur de rotation lors de ses premières années à Milwaukee, Rafer Alston donne sa pleine mesure à partir de la saison 2003/04 à Miami puis la saison suivante à Toronto où il devient titulaire. Après près un peu plus de trois belles années à Houston, il est envoyé à Orlando, le Magic étant en besoin urgent de récupérer un poste 1 alors que Jameer Nelson vient de se blesser gravement à l’épaule.

Celui que l’on surnommait alors « Skip to my Lou » s’acclimate parfaitement à l’escouade alors emmenée par le trio Turkoglu-Lewis-Howard, qu’il participe à emmener jusqu’en Finals NBA, en 2009 ! Le Magic se retrouve alors à affronter les Lakers d’un Kobe Bryant alors au sommet de son art et motivé comme jamais à l’idée d’ajouter une nouvelle ligne à son palmarès, un an après avoir échoué au même stade face aux Celtics.

« Comme pour la Draft, c’est un rêve devenu réalité. Quand j’étais plus jeune sur les playgrounds, je me voyais scorer le panier de la victoire en finale NBA au buzzer et être porté en triomphe comme Isiah Thomas l’avait été en 1989 et 1990. Donc je me dis « Waouh, enfin j’y suis ». Et je suis titulaire ! On se retrouve à devoir affronter un des plus grands joueurs de l’histoire avec Kobe Bryant. Il était juste phénoménal. Peu importe la défense qu’on décidait de mettre en place sur lui, que ce soit un, deux ou trois gars, sa volonté de gagner, de remporter un titre et de le faire malgré toutes les circonstances possibles prenait le dessus. Ils avaient aussi beaucoup de taille, avec Kobe, Lamar Odom, Trevor Ariza, et Pau Gasol. Les gens ont sous-estimé à quel point ils étaient grands. C’était l’un des meilleurs moments, de disputer une finale NBA. Le monde entier te regarde. Ils nous ont botté les fesses mais on aurait dû remporter le match où Courtney Lee manque le lay-up au buzzer. Si on avait gagné un match à LA, ça aurait changé la dynamique de la série ».

Le remplaçant de luxe de Jameer Nelson

Particulièrement précieux au cours des différentes séries de playoffs, Rafer Alston s’est notamment distingué en claquant 20 points lors du Game 3, le seul remporté par les Floridiens sur la série.

« Avant le Game 3, Coach Van Gundy me fait venir dans son bureau tôt le matin, me demande comment je vais et me demande de jouer mon jeu… Et je finis à 20 points. Tout le monde devient fou à Orlando et mon téléphone n’arrête pas de sonner. C’est le seul match que nous avons gagné ».

Durant la finale, Stan Van Gundy avait notamment dû gérer la réintroduction de Jameer Nelson, de retour de blessure, dans son roster. Le temps de jeu de Rafer Alston avait alors logiquement diminué, même s’il était resté dans le cinq majeur, sans doute pour retirer un peu de pression à Jameer Nelson, parmi les joueurs majeurs de l’équipe.

« Le coach a simplement réduit mes minutes. Comme à chaque fois qu’on me parle des finales, je réponds juste : ‘Mettez vous à la place du coach et demandes-toi ce que tu aurais fait alors que ton meneur titulaire revient en bonne santé. Qu’aurais-tu fait ?’. Le coach a géré ça de la meilleure façon, et même nous, en tant que coéquipiers de Jameer, on voulait le voir revenir. L’opportunité de jouer une finale NBA ne se présente pas tous les jours. On n’était pas les Celtics de Bob Cousy, tu peux ne jamais y retourner, et nous n’y sommes jamais revenus, que ce soit moi ou Jameer. On voulait le voir jouer. C’est aussi ce qui faisait la beauté de cette équipe, de ce coach et de cette franchise. On voulait que tout le monde participe et essaie d’aller chercher cette bague. Si ça représentait aujourd’hui on aurait agi de la même façon. Et si j’avais été coach, je l’aurais même remis dans le cinq majeur, pour qu’il retrouve du rythme « .

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