Il y a désormais plus d’une décennie, nous débattions déjà ensemble de ces records jugés impossibles à battre.
Pourtant, quelques uns sont tombés entre temps, à l’instar des 72 victoires (pour 10 défaites) des Bulls, sur la saison 1995-96, ou des totaux de triple-doubles d’Oscar Robertson : 41 sur une saison (1961-62) et 181 en carrière.
Et les bourreaux de Chicago et du « Big O » ne sont autres que les Warriors de la saison 2015-16 (73 victoires – 9 défaites) et Russell Westbrook (42 triple-doubles en 2016-17, avec pour le moment 184 en carrière).
Preuve que l’impossible peut devenir possible, avec certaines anomalies de ce sport. Mais, même s’il est de coutume de « ne jamais dire jamais », il y a de fortes chances pour que la grande majorité des records listés ci-dessous ne soient bel et bien jamais battus, à l’avenir.
Pour la première partie de cette rétrospective, attardons-nous sur ces records a priori impossibles à dépoussiérer, sur un match.
100 points – Wilt Chamberlain (1962)
Quel record plus iconique dans l’histoire de la ligue que celui établi par Wilt Chamberlain, le 2 mars 1962 ? Alors dans sa troisième saison NBA, le « Big Dipper » avait compilé une invraisemblable ligne de stats, contre les Knicks : 100 points et 25 rebonds, à 36/63 aux tirs et 28/32 aux lancers-francs ! Le tout sans jamais se reposer une seconde (48 minutes), avec 41 et 59 points sur chacune des deux mi-temps.
Depuis, en plus de 50 ans, et malgré l’émergence du tir à 3-points, seuls Wilt Chamberlain, encore lui (72 points, en 1962 ; 73 points, en 1962 ; 70 points, en 1963), David Thompson (73 points, en 1978), David Robinson (71 points, en 1994), Kobe Bryant (81 points, en 2006) et Devin Booker (70 points, en 2017) sont parvenus à atteindre la barre des 70 unités marquées, au cours d’un match.
Sans que personne ne dépasse, dans le même temps, la barre des 30 tirs inscrits lors d’une rencontre, ou celle des 55 points inscrits en une seule mi-temps.
37 points en un seul quart-temps – Klay Thompson (2015)
Un coup de chaud aussi improbable qu’incroyable, signé du « Splash Brother » le moins médiatisé des deux. Le 23 janvier 2015, dans le troisième quart-temps du duel 100% californien entre les Warriors et les Kings, Klay Thompson décide tout simplement de voler la vedette à Stephen Curry, alors en route vers son premier titre de MVP. Et l’arrière All-Star inscrit, ainsi, la bagatelle de 37 points en 12 minutes ! Surtout, il se montre particulièrement adroit, avec un 13/13 aux tirs et un 9/9 à 3-points !
Dans le sillage de son feu-follet, qui éclipse les 33 points en un seul quart-temps de George Gervin (1978) et Carmelo Anthony (2008), Golden State écrase Sacramento. Avec une performance de folie, donc, que seul Kevin Love (34 points en un quart-temps, en 2016) a réussi à approcher, depuis.
55 rebonds – Wilt Chamberlain (1960)
Qui d’autre que l’inévitable Wilt Chamberlain pour posséder le record de rebonds ? Même son illustre rival des Celtics, Bill Russell, qui était d’ailleurs sur le parquet ce soir-là, n’a pas pu faire mieux que le total gargantuesque de 55 rebonds captés par « Wilt the Stilt », le 24 novembre 1960, pour accompagner ses 34 points !
Autant dire que personne ne battra cette marque, puisqu’en dehors de Wilt Chamberlain et Bill Russell, justement, aucun joueur n’a dépassé les 45 rebonds, lors d’un match. Et, depuis la fusion de 1976, entre l’ABA et la NBA, seuls Moses Malone (37, en 1979) et Charles Oakley (35, en 1988) ont récupéré au moins 35 rebonds, au cours d’une rencontre.
30 passes décisives – Scott Skiles (1990)
L’un des rares records à la passe à ne pas appartenir à John Stockton ou Magic Johnson. Le 30 décembre 1990, Scott Skiles a tout simplement livré une performance de légende, en délivrant pas moins de 30 passes décisives (pour aller avec ses 22 points et 6 rebonds), dans l’écrasante victoire du Magic, face aux Nuggets.
L’ancien record en la matière, propriété de Kevin Porter (29, en 1978), a donc été dépoussiéré d’un cheveu et, depuis, ils ne sont que quatre à avoir distribué au moins 25 passes, au cours d’un match : John Stockton (28, en 1991), Kevin Johnson (25, en 1994), Jason Kidd (25, en 1996) et Rajon Rondo (25, en 2017).
17 contres – Elmore Smith (1973)
De Kareem Abdul-Jabbar à Hassan Whiteside, en passant par Mark Eaton, Manute Bol, Hakeem Olajuwon, Dikembe Mutombo, David Robinson, Shaquille O’Neal ou encore Shawn Bradley, la NBA a compté d’immenses contreurs dans ses rangs, depuis 1973. Soit l’année depuis laquelle sont comptabilisés les contres. Pour autant, aucun d’eux n’a pu faire mieux que les 17 contres réussis par Elmore Smith, le 28 octobre 1973.
Depuis cette date, lors de laquelle l’ancien pivot des Lakers a marqué l’histoire, ce sont Manute Bol et Shaquille O’Neal qui ont été les plus proches de battre ce record, avec 15 contres chacun : le 25 janvier 1986 et le 26 février 1987 pour le regretté pivot soudanais ; le 20 novembre 1993 pour le « Big Diesel ».
69 minutes – Dale Ellis (1989)
Il a fallu pas moins de cinq prolongations (!) aux Bucks et aux Sonics pour se départager, le 9 novembre 1989. Forcément, les temps de jeu des joueurs des deux équipes ont atteint des sommets, à l’image de celui de Dale Ellis, qui a passé la bagatelle de 69 minutes sur le parquet, sur les 73 possibles !
Pour qu’un tel total soit battu, il faudra donc qu’une rencontre se dispute, au moins, en cinq prolongations, et qu’un joueur ne prenne, au maximum, que trois minutes de repos. Pour information, en dehors de Dale Ellis, un seul autre joueur a dépassé les 65 minutes dans un match : Xavier McDaniel (68 minutes)… également en tenue à l’occasion de ce même Bucks/Sonics.
7 fautes – Carl Bowdler (1999)
Ce record, c’est d’abord celui d’une erreur de décompte des arbitres et des officiels de la table de marque. Le 13 novembre 1999, un « garbage time » entre les Blazers et les Hawks donne effectivement lieu à un improbable manque d’attention du corps arbitral, avec Carl Bowdler qui en profite pour rester en jeu, malgré ses six fautes commises, censées lui valoir une exclusion.
Il faudra finalement une septième et dernière faute au rookie d’Atlanta pour qu’il quitte le terrain pour de bon. Récupérant du même coup ce record, qu’il risque de ne pas abandonner de sitôt. Car, pour être battu, il faudra qu’une franchise ne dispose que de cinq joueurs « valides » et que l’un de ses joueurs soit autorisé à continuer de jouer, après sa sixième faute, pour qu’il y ait toujours 10 joueurs sur le parquet.
6 fautes en 2 minutes 43 – Bubba Wells (1997)
Il n’a fallu que 163 petites secondes à Bubba Wells pour être exclu pour six fautes. Envoyé sur le terrain uniquement pour faire faute intentionnellement sur Dennis Rodman, le 29 décembre 1997, l’arrière des Mavericks a suivi à la lettre les consignes de son coach, pendant 2 minutes 43.
Et même s’il n’a passé qu’une seule saison dans la ligue, Bubba Wells a au moins eu le mérite, ce soir-là, d’inscrire son nom dans les livres d’histoire de la NBA, face aux Bulls.
Quadruple-double
Si le triple-double est aujourd’hui devenu monnaie courante, ou presque, en NBA, impossible d’en dire autant du quadruple-double, qui n’a pas été réussi depuis plus d’un quart de siècle. À ce jour, ils ne sont ainsi que quatre à avoir accompli cet exploit : Nate Thurmond (1974), Alvin Robertson (1986), Hakeem Olajuwon (1990) et David Robinson (1994).
Monstres statistiques, les Russell Westbrook, LeBron James, Giannis Antetokounmpo et autres Jason Kidd n’ont jamais été en mesure d’ajouter leur nom à cette prestigieuse liste. Et, depuis 1994, ce sont probablement Clyde Drexler, Mookie Blaylock et Draymond Green qui ont été les plus proches de signer un quadruple-double.
Tandis que l’ailier des Rockets avait compilé 25 points, 10 rebonds, 9 passes et 10 interceptions, le 1er novembre 1996, le meneur des Hawks avait terminé avec 14 points, 8 rebonds, 11 passes et 10 interceptions au compteur, le 14 avril 1998. Quant à l’ailier-fort des Warriors, il avait cumulé 4 points, 11 rebonds, 10 passes et 10 interceptions, le 10 février 2017.
62 046 spectateurs – Hawks/Bulls (1998)
Pour battre un tel record d’affluence, établi le 27 mars 1998, il va sans doute falloir attendre un bon bout de temps, puisque toutes les salles de la ligue comptent aujourd’hui entre 15 000 et 20 000 places assises. Il n’empêche qu’à l’époque, le Georgia Dome d’Atlanta avait accueilli 62 046 personnes, afin d’assister à l’ultime déplacement de Michael Jordan en Géorgie, avant sa seconde retraite sportive.
Ce soir-là, si les Bulls s’étaient tranquillement imposés devant une foule en délire, les Hawks en avaient malgré tout profité pour écrire l’histoire, en attendant la livraison de leur nouvelle enceinte sportive. Et faire, ainsi, mieux que les 61 983 personnes venues assister au match entre les Pistons et les Celtics, le 29 janvier 1988.
44 ans et 224 jours – Kevin Willis (2007)
Quasiment 23 ans après ses débuts dans la ligue, l’inépuisable Kevin Willis est devenu le plus vieux joueur à évoluer en NBA, à l’occasion de l’ultime rencontre de la saison régulière 2006-07. Alors membre des Mavericks, l’ancien intérieur All-Star était entré en jeu à l’âge de 44 ans et 224 jours, le 18 avril 2007. Améliorant une dernière fois ce record, qu’il avait volé quelques jours plus tôt à Robert Parish (43 ans et 232 jours, en 1997).
Depuis, un certain Vince Carter a bien cru pouvoir aller chercher Kevin Willis, mais il a finalement pris sa retraite à 43 ans et 45 jours, en 2020, en raison du Covid-19. Et, parmi les joueurs en activité, Udonis Haslem (41 ans et 90 jours) est le plus à même de déloger Kevin Willis de la première marche du podium. Encore faut-il que l’intérieur du Heat joue toujours, lors de l’exercice 2024-25…
18 ans et 6 jours – Andrew Bynum (2005)
Le plus jeune joueur à disputer un match NBA a placé la barre très, très, haute et ce n’est autre qu’Andrew Bynum, retraité à seulement 26 ans et aujourd’hui âgé de 33 ans. Déjà devenu le plus jeune joueur drafté en NBA, à 17 ans et 249 jours, l’ancien pivot des Lakers avait poursuivi sur sa lancée en entrant en jeu à l’âge de 18 ans et 6 jours, le 2 novembre 2005. Faisant mieux que les 18 ans et 53 jours de Jermaine O’Neal (1996).
À ce jour, le plus jeune joueur présent dans un effectif NBA, celui des Spurs, se nomme Joshua Primo, âgé de 18 ans et 257 jours. Et depuis Andrew Bynum en 2005, c’est le russe Yaroslav Korolev qui a approché le plus ce record de précocité, avec ses 18 ans et 181 jours (en 2005 également).