Comme l’an dernier dans la « bulle » d’Orlando, les choses sérieuses commencent avec un « play-in » de tous les dangers, afin de déterminer le nom des deux derniers qualifiés pour les playoffs, à l’Est comme à l’Ouest.
À l’Est justement, tandis que le duel Celtics/Wizards permettra de connaître le nom de l’équipe qui occupera la 7e place et défiera les Nets, le duel Pacers/Hornets offrira de son côté le nom de l’équipe qui affrontera le perdant de l’autre duel, dans le but de décrocher la 8e place et défier les Sixers.
En clair, Indiana ou Charlotte peuvent voir leur saison se terminer dès la nuit prochaine, en cas de défaite.
À domicile, les coéquipiers de Domantas Sabonis partent en tout cas avec un avantage, sur le papier. Car en réalité, ils se présentent avec une équipe B… Aux hommes de James Borrego de profiter des malheurs adverses, donc, pour créer la surprise à l’extérieur et se donner une chance de retrouver les playoffs, après avoir été dans le Top 8 de leur conférence une bonne partie de la saison.
PRÉSENTATION DES PACERS
Le cinq de départ : M. Brogdon, D. McDermott, J. Holiday, O. Brissett, D. Sabonis.
Le banc : T.J. McConnell, A. Holiday, E. Sumner, J. Sampson, K. Martin, G. Bitadze.
Le coach : N. Bjorkgren.
Auteurs d’un joli début de saison, les Pacers sont peu à peu rentrés dans le rang, malgré les belles saisons individuelles de Malcolm Brogdon, Caris LeVert et Domantas Sabonis. Autrement dit trois joueurs autour desquels est censée construire la franchise, et trois joueurs qui pourraient la rencontre de ce soir. Mais dans le même temps, les blessures ont longtemps rythmé la campagne d’Indiana, qui a vu chacun de ses titulaires être éloigné des terrains pendant une dizaine de matchs, si ce n’est plus. Obligeant ainsi les hommes de Nate Bjorkgren, dont c’était le baptême du feu sur un banc cette année, à ne pouvoir viser mieux que le « play-in » pour atteindre les playoffs…
POINTS FORTS
Le secteur intérieur. Emmenés par leur All-Star Domantas Sabonis, accompagné dans la raquette par le surprenant Oshae Brissett depuis la blessure de Myles Turner, les Pacers risquent de se régaler face aux intérieurs des Hornets. Reste à savoir si le Lituanien, que l’on dit diminué au quadriceps, sera suffisamment en forme physiquement pour poursuivre son chantier dans la peinture, lui qui tourne à quasiment 23 points, 14 rebonds et 11 passes de moyenne (!) en mai. Avec une telle menace sur les postes 4/5, Indiana part en tout cas avec quelques certitudes dans cette confrontation.
L’expérience. Qualifiés chaque année pour les playoffs depuis 2016, sans toutefois jamais franchir l’obstacle du premier tour, les Pacers ont clairement l’habitude de ce genre de matchs au couteau. Une donnée qui pourrait compter pour ce rendez-vous si important, où la saison d’Indiana est tout simplement en jeu. D’autant plus que Charlotte ne peut pas se targuer d’être extrêmement expérimenté, en face.
POINTS FAIBLES
La santé. D’ores et déjà privés de quatre joueurs importants de leur rotation, à savoir Myles Turner, T.J. Warren, Caris LeVert et Jeremy Lamb, les Pacers pourraient également devoir faire sans Malcolm Brogdon, touché aux ischio-jambiers depuis fin avril et pas encore sûr d’être en tenue pour ce « play-in ». Même chose pour Domantas Sabonis, gêné au quadriceps et annoncé en « game-time decision ». En clair, Indiana n’est pas au mieux physiquement et la franchise pourrait payer cher l’absence de ses cadres.
L’apport du banc. En cas d’absence de Malcolm Brogdon, Doug McDermott le remplacera dans le cinq de départ des Pacers. Pas la meilleure des nouvelles pour Indiana, qui manque justement de joueurs d’impact en sortie de banc, capables de tirer leur épingle du jeu au scoring, en particulier à 3-points. Et ce n’est pas toute l’activité du précieux T.J. McConnell qui permettra à Indy de tenir la cadence, si les snipers de Charlotte (Devonte’ Graham – Malik Monk) commencent à monter en température…
PRÉSENTATION DES HORNETS
Le cinq de départ : L. Ball, T. Rozier, J. McDaniels, M. Bridges, P.J. Washington.
Le banc : B. Wanamaker, D. Graham, M. Monk, Ca. Martin, B. Biyombo, V. Carey Jr., C. Zeller.
Le coach : J. Borrego.
Tout est à refaire pour les surprenants et séduisants Hornets, longtemps installés dans le Top 8 de leur conférence, mais qui ont lâché prise sur la toute fin, en raison notamment de leurs cinq défaites de rang pour conclure la saison régulière. La blessure au pied de Gordon Hayward n’a évidemment pas aidé, tout comme les absences de LaMelo Ball (poignet) puis Miles Bridges (Covid-19). Heureusement, contrairement à Gordon Hayward, le duo Ball/Bridges sera bien présent pour épauler Terry Rozier, auteur du meilleur exercice de sa carrière, et aider Charlotte à continuer de rêver des playoffs. Malgré la pression.
POINTS FORTS
Le collectif. LaMelo Ball, Terry Rozier, Miles Bridges, P.J. Washington, Devonte’ Graham, Malik Monk… Les Hornets peuvent s’appuyer sur un collectif fourni, avec différents joueurs capables d’apporter régulièrement entre 10 et 20 points. Dans un grand soir, Charlotte peut ainsi faire exploser n’importe quelle défense et dérouler collectivement, si l’ensemble de son collectif est justement à la hauteur. À l’image, finalement, de ce qu’a proposé durant trois quarts-temps la franchise, dimanche soir face aux Wizards, avant de s’écrouler sur la fin.
La fraîcheur physique. James Borrego est connu pour miser sur une rotation large. Parmi les Hornets disponibles pour cette rencontre, seul Terry Rozier (34) dépasse ainsi les 30 minutes de moyenne. Derrière, le temps de jeu est réparti équitablement entre les différents membres de Charlotte, qui ne sont également pas les plus âgés (24.9 ans de moyenne d’âge). Mieux encore, LaMelo Ball et Miles Bridges, qui ont manqué plusieurs matchs ces dernières semaines, arriveront frais pour ce « play-in », tout comme Devonte’ Graham et Malik Monk, sur la touche récemment.
POINTS FAIBLES
L’expérience. Absents des playoffs depuis 2016, les Hornets sont encore en phase d’apprentissage et de reconstruction. Guidés par LaMelo Ball, qui prétend au titre de Rookie de l’année, les hommes de James Borrego manquent clairement d’expérience comparé aux Pacers. En dehors de Gordon Hayward, forfait pour ce match, seuls Terry Rozier, Brad Wanamaker, Bismack Biyombo et Cody Zeller ont ainsi goûté (brièvement) aux joies des playoffs. L’inexpérience des joueurs de Charlotte, qui leur a déjà coûté cher en mai, avec six défaites lors de leurs sept dernières rencontres, pourrait donc faire basculer le sort de ce « play-in ».
Le secteur intérieur. Là où le bât blesse chez les Hornets, c’est assurément dans la raquette. En effet, depuis les départs d’Al Jefferson puis Dwight Howard, la franchise de Michael Jordan n’a jamais pu s’appuyer sur un intérieur de premier plan. Les vaillants soldats Cody Zeller, Bismack Biyombo ou encore P.J. Washington ont eu beau se relayer, ils n’ont jamais su régler les problèmes de Charlotte dans la peinture. Et face à Domantas Sabonis, cette faiblesse pourrait plus que jamais être mise en lumière…
CLÉS DU MATCH
Le visage des Pacers. Joueront, joueront pas ? Telle est la question qui entoure les cas Malcolm Brogdon et Domantas Sabonis, les deux meilleurs joueurs des Pacers. Sans eux, et sans Caris LeVert déjà forfait, ce sera mission impossible. Une grande partie des clés de cette partie réside donc dans la présence de cette doublette, qui ne sera confirmée (ou non) qu’au tout dernier moment.
L’apport des remplaçants. T.J. McConnell, JaKarr Sampson, Kelan Martin et Goga Bitadze d’un côté (voire Aaron Holiday et Edmond Sumner, s’ils sont rétablis). Devonte’ Graham, Brad Wanamaker, Malik Monk, Bismack Biyombo et Cody Zeller de l’autre. Une bataille de bancs équilibrée mais qui peut très vite tourner à l’avantage des Hornets, si les explosifs Devonte’ Graham et Malik Monk prennent confiance et attrapent chaud, en convertissant leurs 3-points. Aux Pacers de limiter la casse et de trouver des solutions, pour ne pas trop souffrir de la comparaison au moment où les joueurs de la « second unit » entrent en jeu.
SAISON RÉGULIÈRE
27 janvier : Charlotte – Indiana (106-116)
29 janvier : Charlotte – Indiana (108-105)
2 avril : Indiana – Charlotte (97-114)
VERDICT
Sur le papier, les Pacers semblent partir avec un léger avantage par rapport aux Hornets, même si l’absence de dernière minute de Caris LeVert chamboule tout. Aussi bien d’un point de vue expérience, que d’un point de vue effectif. À condition, bien sûr, que celui-ci soit à 100%. Ce qui est encore loin d’être gagné puisque Malcolm Brogdon et Domantas Sabonis sont pour le moment annoncés en « game-time decision ». Sauf surprise, le Lituanien devrait néanmoins être en tenue, tandis que le flou reste encore présent autour de la participation à ce match de Malcolm Brogdon.
Même à l’extérieur, Charlotte pourrait donc en profiter pour jouer un mauvais tour à Indiana, malgré l’inexpérience de ses joueurs. Une inexpérience qui les a notamment privés d’une place dans le Top 8, aux dépens des Wizards de Russell Westbrook et Bradley Beal, plus « tueurs » qu’eux dans les moments chauds. À l’image des Grizzlies à l’Ouest, les hommes de James Borrego doivent ainsi encore apprendre à achever leurs adversaires.
Mais la franchise de Michael Jordan se trouve encore au début de ce long processus et, quoi qu’il advienne de ce « play-in », toute l’expérience engrangée lors de cette prometteuse campagne 2020/21 lui sera utile.
Victoire Indiana
HORAIRE
Mardi 18 mai : Pacers – Hornets (00h30)