La phrase a fait le tour de la planète basket depuis dimanche : « Celui qui a pondu cette merde devrait être viré ! » C’est signé LeBron James, frustré après la défaite face aux Raptors, et le réveil de sa blessure à la cheville. Comme Mark Cuban et d’autres, le « King » est contre le « play-in ». Tout du moins cette saison puisque l’année dernière, il trouvait ça très bien que des équipes rejoignent la « bulle » pour jouer une place en playoffs…
Quoi qu’il en soit, le message a fait du bruit, et la personne visée se nomme Evan Wasch, vice-président de la NBA chargé des « Basketball Strategy & Analytics », et on lui doit donc la mise en place du « play-in », mais aussi de l’adoption de la « Elam Ending » au All-Star Game. « Évidemment, les retours des joueurs et des équipes sont les bienvenus » a-t-il réagi, via un porte-parole. « Mais, sur la balance, on pense que le tournoi « play-in » offre plus d’avantages que d’inconvénients. »
« Quand vous avez un match de barrage, vous devez traiter chaque match comme un match de playoff »
Des avantages notamment médiatiques puisque selon Evan Wasch, l’audience des matches NBA est en hausse de 25% en avril par rapport à mars, et selon lui, c’est lié au fait que la course aux barrages rend plus passionnante cette période de la saison. Cela dessert des gros bras, comme les Celtics ou les Lakers, qui ne sont pas au mieux, mais ça permet dans le même temps à des formations, comme les Wizards, de rester dans la course malgré une première partie de saison ratée.
« On augmente de manière significative l’intérêt de la compétition en l’ouvrant à un nombre plus large d’équipes qui veulent gagner des places » poursuit-il dans le Washington Post. « L’intention est de donner à davantage d’équipes, de marchés et de fans le sentiment qu’ils jouent pour quelque chose. De ce point de vue, c’est une réussite absolue. »
Et que répond-il à Mark Cuban et Luka Doncic quand ils regrettent qu’un bilan sur 72 matches puisse passer à la trappe sur un ou deux matches de barrage ? Pour lui, c’est justement un moyen de mettre en avant cette saison si particulière. « Quand vous avez un match de barrage, vous devez traiter chaque match comme un match de playoffs. C’est ce que nous avons essayé de créer. Avec le recul, je comprends ceux qui estiment que c’était difficile à mettre en place cette saison en raison des changements imposés par les protocoles de santé difficiles et le calendrier condensé. Le revers de la médaille, c’est que notre saison régulière aurait été dévaluée si nos équipes n’avaient pas eu à s’affronter. »
« L’idée est de revenir à une situation normale, avec une saison de 82 matchs »
Qu’en est-il de l’avenir de ce barrage pour les saisons à venir ? A priori, cela devrait disparaître, mais le sujet sera abordé avec le comité directeur et l’union des joueurs.
« Il y a un enthousiasme général [pour ce play-in au sein de la NBA] », conclut Evan Wasch. « Nous faisons également attention à ne pas être trop optimiste, ou trop pessimiste. Un mois de bonne audience ne prouve pas que c’est gagné… La durée du calendrier est un équilibre entre le basket et l’économie. À court terme, après ces deux années – [qui] ont été incroyablement difficiles, non seulement du point de vue de la santé et de la sécurité, mais aussi du point de vue économique – je pense que l’idée est de revenir à une situation normale, avec une saison de 82 matchs. »
Doit-on en conclure que le barrage sera abandonné ? Réponse pendant l’intersaison.