Peut-on perdre un match en shootant 18 fois de plus que son adversaire, tout en dominant au rebond (45 à 38), en réussissant davantage de passes décisives (28 à 23), en perdant moins souvent le ballon (13 à 15) et en étant un poil plus adroit que lui (49% à 48%) ?
Certainement pas il y a quelques décennies mais, dans la NBA d’aujourd’hui, c’est désormais possible. Et les Celtics en ont fait l’amère expérience la nuit dernière, s’inclinant à l’arrivée contre le Jazz, malgré des statistiques à leur avantage dans bien des domaines.
Comment expliquer, dès lors, ce revers de Boston ? Tout simplement parce que Utah dispose d’un jeu équilibré et hautement efficace, basé notamment sur le shoot à 3-points (19/43 contre 10/29 derrière l’arc, la nuit dernière) — le panier le plus rentable du basket — ainsi que sur des tirs à l’intérieur et des lancers-francs (22/24 contre 3/4) — les paniers supposés les plus faciles du basket.
« Si vous m’aviez dit que nous allions prendre 18 tirs de plus [que notre adversaire] dans ce match, je me serais senti plutôt confiant concernant nos chances [de victoire] », avouait justement Brad Stevens pour The Athletic, après la rencontre. « Mais je pense que la qualité de leurs tirs, et surtout leur efficacité, ont joué en leur faveur. Ça a souvent été le cas pour eux cette saison, ils sont les meilleurs de la Ligue à ce niveau. »
La vérité d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui
Contrairement au Jazz, c’est peu dire que les Celtics ne font effectivement pas partie de l’élite NBA à 3-points, cette saison, se classant certes 11e au pourcentage de réussite (37.4%) mais se classant, en revanche, 20e au nombre de tentatives sur 100 possessions (33.5).
Pourtant, sous les ordres de Brad Stevens, Boston avait pris l’habitude de figurer parmi les meilleures équipes de la Ligue dans le domaine. En témoigne cet exercice 2016/17, à l’issue duquel la franchise celte disposait du 3e plus grand nombre de tirs à 3-points tentés derrière l’arc, sur 100 possessions (34.4), ou encore cet exercice 2017/18, où les C’s bénéficiaient du 2e meilleur pourcentage de réussite à 3-points (37.7%).
Mais les temps ont encore changé et l’importance du shoot extérieur s’est davantage renforcée. Et ces statistiques, foncièrement similaires, ne suffisent plus à faire des Celtics une bonne équipe à 3-points, quelques années plus tard. Comme si, finalement, la formation de Brad Stevens avait été dépasser, à l’inverse de franchises comme celle de l’Utah, impressionnante sur le plan offensif cette saison.
« [Le Jazz] est la meilleure équipe de la Ligue lorsqu’il s’agit de prendre la bonne décision, au bon moment », reconnaissait le coach de Boston, après la défaite de ses hommes face à la troupe de Quin Snyder. « Et je l’avais déjà dit quand nous les avions affrontés [dans l’Utah]. Ils sont aussi bons à ce niveau que n’importe quelle équipe que j’ai pu observer, depuis que je suis en NBA. »
Peu de spécialistes à 3-points
Pour redresser la barre dans ce secteur de jeu, les Celtics seraient bien inspirés de compter davantage de purs spécialistes du tir à 3-points dans leurs rangs, ce qui n’est pas nécessairement le cas actuellement, malgré la présence de quelques shooteurs respectables. Et pour ne rien arranger, les C’s ne sont pas les plus dominateurs dans la peinture (46.8 points par match, la 15e meilleure moyenne de NBA).
Ce qui laisse ainsi Danny Ainge avec plusieurs axes de progression potentiels pour son équipe, à l’approche de la « trade deadline ». En attendant d’éventuels changements, Brad Stevens ne cesse de pousser ses joueurs à s’améliorer dans la rapidité de leurs prises de décisions car, avant de se procurer de bons tirs, encore faut-il pouvoir se les créer.
« Il ne s’agit pas d’une volonté profonde de jouer de la sorte », précise le coach de Boston. « C’est juste que pour le moment, nous ne lisons pas le jeu assez rapidement, alors que nous espérons y arriver. Nous espérons en arriver au stade où, lorsque vous recevez la balle et que vous êtes ouvert, vous shootez. Lorsque vous sortez d’un écran et que vous êtes ouvert, vous shootez. Lorsque vous sortez d’un écran et que la défense est agressive, vous lâchez la balle en lisant correctement le jeu. Car ce sont des choses que les meilleurs joueurs de « pick-and-roll » et de « catch-and-shoot » font, au fur et à mesure qu’ils progressent. »
En charge de l’animation du jeu offensif des Celtics, en compagnie de Kemba Walker et Jayson Tatum, Jaylen Brown partage quant à lui le même avis que son entraîneur, estimant que la circulation de balle est essentielle pour la franchise du Massachusetts.
« Nous devons faire circuler la balle plus souvent », juge en ce sens l’arrière/ailier. « Ce n’est pas tant une question de mouvement mais plutôt de timing. Nous devons lâcher le ballon plus rapidement. Une demi-seconde peut parfois faire une grande différence. Réussir la bonne action, au bon moment, est quelque chose d’important. Je sais que je me suis amélioré à ce niveau cette saison, et je vais continuer à le faire. Mais nous devons nous améliorer dans ce domaine collectivement. »
Tirs | Rebonds | |||||||||||||
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Joueurs | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Bp | Int | Ct | Fte | Pts |
Jayson Tatum | 72 | 36.4 | 45.2 | 34.3 | 81.4 | 0.7 | 8.0 | 8.7 | 6.0 | 2.9 | 1.1 | 0.5 | 2.2 | 26.8 |
Jaylen Brown | 63 | 34.3 | 46.3 | 32.4 | 76.4 | 1.3 | 4.5 | 5.8 | 4.5 | 2.6 | 1.2 | 0.3 | 2.4 | 22.2 |
Kristaps Porzingis | 42 | 28.8 | 48.3 | 41.2 | 80.9 | 1.6 | 5.1 | 6.8 | 2.1 | 1.3 | 0.7 | 1.5 | 2.8 | 19.5 |
Derrick White | 76 | 33.9 | 44.2 | 38.4 | 83.9 | 0.9 | 3.6 | 4.5 | 4.8 | 1.7 | 0.9 | 1.1 | 1.8 | 16.4 |
Payton Pritchard | 80 | 28.4 | 47.2 | 40.7 | 84.5 | 1.3 | 2.6 | 3.8 | 3.5 | 1.0 | 0.9 | 0.2 | 1.5 | 14.3 |
Jrue Holiday | 62 | 30.6 | 44.3 | 35.3 | 90.9 | 1.2 | 3.0 | 4.3 | 3.9 | 1.2 | 1.1 | 0.4 | 1.6 | 11.1 |
Al Horford | 60 | 27.6 | 42.3 | 36.3 | 89.5 | 1.3 | 4.8 | 6.2 | 2.1 | 0.8 | 0.6 | 0.9 | 1.4 | 9.0 |
Sam Hauser | 71 | 21.7 | 45.1 | 41.6 | 100.0 | 0.6 | 2.5 | 3.2 | 0.9 | 0.3 | 0.6 | 0.2 | 1.2 | 8.5 |
Luke Kornet | 73 | 18.6 | 66.8 | 0.0 | 69.1 | 2.6 | 2.7 | 5.3 | 1.6 | 0.4 | 0.5 | 1.0 | 1.6 | 6.0 |
Neemias Queta | 62 | 13.9 | 65.0 | 0.0 | 75.4 | 1.4 | 2.4 | 3.8 | 0.7 | 0.6 | 0.3 | 0.7 | 1.7 | 5.0 |
Baylor Scheierman | 31 | 12.4 | 35.5 | 31.7 | 75.0 | 0.6 | 1.5 | 2.1 | 1.1 | 0.4 | 0.5 | 0.1 | 0.7 | 3.6 |
Torrey Craig | 17 | 11.8 | 35.6 | 29.0 | 62.5 | 1.1 | 1.7 | 2.8 | 0.7 | 0.5 | 0.4 | 0.6 | 1.1 | 2.7 |
Miles Norris | 3 | 11.6 | 22.2 | 28.6 | 50.0 | 0.7 | 2.3 | 3.0 | 0.0 | 0.0 | 0.7 | 0.3 | 0.0 | 2.3 |
Drew Peterson | 25 | 7.4 | 41.5 | 39.4 | 77.8 | 0.4 | 1.2 | 1.6 | 0.5 | 0.3 | 0.2 | 0.1 | 0.7 | 2.2 |
J.d. Davison | 16 | 5.8 | 35.3 | 22.2 | 71.4 | 0.1 | 0.7 | 0.8 | 0.8 | 0.8 | 0.3 | 0.1 | 0.1 | 2.1 |
Jaden Springer | 26 | 5.4 | 35.3 | 31.6 | 71.4 | 0.2 | 0.8 | 0.9 | 0.4 | 0.2 | 0.5 | 0.0 | 0.7 | 1.7 |
Jordan Walsh | 52 | 7.8 | 36.1 | 27.3 | 58.3 | 0.4 | 0.9 | 1.3 | 0.4 | 0.3 | 0.2 | 0.2 | 0.6 | 1.6 |
Xavier Tillman, Sr. | 33 | 7.0 | 24.5 | 15.6 | 75.0 | 0.3 | 1.0 | 1.3 | 0.2 | 0.4 | 0.3 | 0.2 | 0.5 | 1.0 |