Est-il vraiment possible de réussir en NBA lorsqu’on mesure moins 1m80 ?
Y a-t-il plus de petits aujourd’hui qu’il y a 20 ans ?
Basket USA se penche sur la question, à travers une analyse historique.
Introduction
En introduction, mettons fin tout de suite à un espoir fou parmi nos lecteurs : cet article ne va pas vous dire comment rentrer dans la grande ligue en ne mesurant que 1m70. Pour cela, pas d’autres solutions que le jeu, le jeu, et la passion.
L’objectif est plutôt d’avoir une idée de la place des « petits » joueurs en NBA à travers l’histoire. Pour cela, nous avons recensé, grâce aux données du site basketball-reference.com, le nombre de joueurs faisant entre 5 pieds et 5 pieds 11 pouces (1m52 à 1m80).
Démarche
Pour étudier l’évolution au fil des années, nous avons ensuite pris en compte le fait que le nombre de franchises au sein de la NBA a évolué (17 équipes à sa création, puis 8 en 1955, et enfin 30 aujourd’hui).
Un bon indicateur est donc de suivre, pour chaque catégorie de joueurs et par saison, le nombre de joueurs par équipes puisque la taille d’un roster n’a que peu varié en 60 ans.
Le graphique suivant présente le résultat.
Les années 1988-2000 : l’âge d’or des petits
A la création de la ligue, les petits sont abondamment représentés, mais leur fraction diminue très vite et dès la saison 1954-55 on n’en trouve plus que « 0,3 » par équipe. Le nombre d’équipes s’étant fortement réduit entre la fin des années 40 et le début des années 50 (de 17 en 1949-50 à 8 en 1954-55), il est fortement probable que les « petits » aient été écrémés en premier.
Mais il est intéressant de constater que leur représentation au sein des franchises NBA ne bouge quasiment pas avant le milieu des années 80. C’est alors l’époque de Spud Webb, Michael Adams, Muggsy Bogues ou Dana Barros un peu plus tard. En 3 saisons (de 1987 à 1989), les franchises drafteront plus de joueurs de moins de 1m80 que durant toutes les années 2000. Clairement, la réussite d’un Muggsy Bogues ou d’un Spud Webb a inspiré les recruteurs, et on peut parler de phénomène de mode.
Les scouts et le staff des franchises, réticents jusque-là à sélectionner des « petits », ouvrent alors les yeux et donnent leur chance à des joueurs « hors norme », avec succès ou pas (qui se souvient de Stan Kimbrough ou Jim Les ?).
La tendance se confirme dans les années 90, et 1995 est la dernière draft généreuse avec les petits : trois joueurs de moins de 1m80 y seront draftés. Seul Damon Stoudamire se fera un nom dans la ligue, tandis que Travis Best deviendra un meneur correct et que Tyus Edney fera les beaux jours du basket européen.
Année 2000 : la décrue
Comme on le devine sur le graphique, les années 2000 marquent le déclin des joueurs les moins grands. Malgré la sélection d’un Speedy Claxton en 2001 et d’un Nate Robinson en 2005, de moins en moins de petits sont présents dans les rosters NBA. Andre Barrett joue 67 matches en 6 ans et visite Chicago, Los Angeles, Toronto, Phoenix, Orlando et Houston. Mike Wilks participe à 233 matchs et fait lui aussi le tour de la ligue. Cependant, les « 5 pieds » restent très fortement minoritaires.
En 2010-11, les illustres représentants de la catégorie sont (officiellement) au nombre de 6 : Earl Boykins (Milwaukee), Sherron Collins (Charlotte, coupé depuis…), Eugene Jeter (Sacramento), Ty Lawson (Denver), Nate Robinson (Oklahoma City) et John Lucas (Chicago). Sur environ 400 joueurs en NBA, cela représente 1,5%…
On l’a vu, difficile d’accéder en NBA si l’on ne mesure pas au moins 1m83 (6 pieds), sachant que la majorité des joueurs s’approche plus facilement des 2m00 .
On le sait, ce qui compte c’est le talent et ce qu’on a dans le ventre. Mais la taille, ça aide…
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