Memphis donne la leçon au Jazz

Tyrone Corbin ne change pas de rhétorique:

« Il faut se battre jusqu’au bout. C’est une défaite décevante mais on est encore en course et tant que c’est possible, il ne faut rien lâcher. »

Mais le coach du Jazz ne peut que constater les dégâts. Opposée au détenteur du huitième sésame pour les playoffs, son escouade a pris le bouillon, privée de son meneur Devin Harris après trois minutes.

Dominé dans la raquette malgré le retour de Paul Millsap, le Jazz n’a plus la carrure d’un prétendant, le constat est évident. Il est l’anti-thèse de celui des Grizzlies, plus sereins que jamais, à l’image d’un collectif impeccable: 7 joueurs en double-figure, 50% de réussite dont 40% à trois points, 33 assists et 46 points pour le banc. Au final, la démonstration de Memphis (103-85) laisse Utah toujours derrière, mais aussi Houston et Phoenix.

« Chaque match pour nous est désormais une bataille de playoffs. Il est crucial qu’on soit concentré au maximum car cette dernière place, il faut la défendre.« 

Zach Randolph(19 pts, 13 rbds) résume l’état d’esprit de ses Grizzlies, impressionnants sur leurs deux dernières sorties malgré l’absence de Rudy Gay. Preuve de leur balade lundi soir face aux faiblards Jazzmen, Hammed Haddadi, pivot iranien de bout de banc, s’offre 10 pts en 12 minutes, à l’image d’une outrageuse domination dans la raquette: 40 prises contre 30, 60 points inscrits contre 40 et 14 rebonds offensifs contre 6. Si Memphis s’est promené dans la peinture, c’est avant tout la résultante d’un collectif parfaitement en place. Rudy Gay est sur le carreau, mais la phalange du Tennessee récite sa partition à merveille.

« Une explication de notre réussite actuelle, c’est tout simplement qu’on s’éclate à jouer ensemble. On prend beaucoup de plaisir« , analyse Mike Conley (11 pts, 11 assists), chef d’orchestre d’une équipe qui avec 33 passes sur 45 paniers bat son record d’altruisme.

« Savoir que chaque match mène aux playoffs, pouvoir les sentir, nous apporte une concentration et une excitation qui ressortent le meilleur de nous-mêmes. On n’a pas peur, nous ne sommes effrayés de rien du tout. C’est ce qu’on voulait, c’est ce pour quoi on s’est battu toute la saison donc nous sommes prêts pour le combat et pour assumer. On ne doit pas baisser la tête en pensant aux trois prochains matchs, il faut relever le challenge la tête haute.« 

Mike Conley fait référence aux déplacements à Chicago et Boston, suivis de la réception des Spurs. Houston guette le moindre faux-pas en embuscade.