Entre agressions physiques et remarques racistes, l’entraîneur de Wichita State dans de sales draps

Un joueur frappé au visage, un assistant étranglé, des remarques racistes : après six mois d’investigation, et sur la base d’une trentaine de témoignages, Stadium publie une enquête explosive sur Gregg Marshall, l’entraîneur de l’université de Wichita State depuis 2007.

« C’est un malade, une brute » juge un de ses anciens assistants sous couvert d’anonymat. « Il manque de respect aux gens, parle de choses personnelles, de la famille, des petites amies. » Ou des origines : à Isaiah Poor Bear-Chandler, qui a des ancêtres amérindiens, il lui dit de remonter sur son cheval en faisant des « hurlements d’indien ». À Jamie Echenique, qui vient de Colombie, il explique qu’il ferait un bon ramasseur de café…

« Il ne sait pas comment traiter les gens » assure un ancien joueur. « J’avais le sentiment de jouer contre lui, pas pour lui. Il m’a bousillé mentalement. »

Et puis il y a la violence physique, corroborée par de nombreux témoignages, avec l’étranglement de l’ancien assistant Kyle Lindsted durant la saison 2016-2017, et ce coup au visage de Shaquille Morris en octobre 2015, après une faute sur un camarade à l’entraînement. Quelques heures avant l’incident, Morris avait éclaté en sanglot devant son coach en évoquant le cancer qu’on venait de diagnostiquer à sa mère… Le leader de l’époque, Fred VanVleet, avait annoncé que l’équipe ne s’entraînerait pas avant que le coach s’excuse. Ce qu’il avait fait le lendemain.

Dix transferts ces deux dernières années

Seuls Shaquille Morris et un autre ancien joueur, Ty Taylor, ont accepté de voir apparaître leurs noms dans cette enquête car tous les autres ont eu peur des représailles potentielles vu la popularité de Gregg Marshall. Ces deux dernières années, dix joueurs ont demandé leur transfert de la fac, dont sept l’an passé, presque le double de la moyenne nationale. Les sept derniers ont tous expliqué que l’entraîneur était la principale raison de leur départ.

En 2017, c’est sa compagne qui avait fait parler d’elle en se faisant expulser d’un match face à Kentucky. Un journaliste l’avait filmée visiblement alcoolisée dans une vidéo que la NCAA lui avait demandé de retirer.

Wichita State mène désormais l’enquête sur les accusations à l’encontre de son coach, qui avait qualifié l’université pour la « March Madness » sept fois de suite entre 2012 et 2018, atteignant le Final Four en 2013.

« Je suis au courant du fait que l’université a mené des entretiens et j’ai pleinement participé au processus », assure Gregg Marshall. « J’ai hâte que ce soit terminé, car je veux concentrer mon énergie sur l’équipe. » Pas sûr toutefois qu’il puisse dans ces conditions rester à la tête des Shockers…