Les joueurs le répètent, il n’y a vraiment pas grand-chose à faire dans la « bulle », et cela va faire bientôt trois mois que les Lakers, les Nuggets, le Heat et les Celtics sont sur place. Parmi les activités qui permettent de se changer les idées, il y a le golf. On sait que Doc Rivers y passait beaucoup de temps. J.R Smith, Alex Caruso et Paul Millsap aussi. Éliminés de la course au titre, Garrett Temple, Kyle Lowry et J.J. Barea faisaient aussi partie des plus assidus, contrairement à un LeBron James qui n’a jamais été passionné par ce sport.
Autre joueur qui y passe beaucoup de temps, Andre Iguodala. « Je ne golfe qu’entre les séries. Jamais pendant » prévient-il sur USA Today. « Je me suis blessé à la cheville face aux Bucks, et je ne suis pas sorti pendant cinq jours. J’ai vraiment eu de mauvaises pensées qui m’ont traversé l’esprit. »
Une application pour gérer le planning
Tous les deux membres du comité exécutif du syndicat des joueurs, Garrett Temple et Andre Iguodala avaient insisté auprès de la NBA pour que la « bulle » choisie intègre un ou plusieurs parcours de golf. « En étant dirigeant du syndicat, j’avais appris un peu avant tout le monde qu’on allait à Disney, et Andre et moi voulions être certains que le golf était possible dans la bulle » expliquait en juillet l’arrière des Nets sur Golf.com.
La NBA a accepté, et elle autorise chaque joueur à un créneau d’environ deux heures par jour. Pour l’organisation du planning sur les trois parcours possibles, la NBA a même développé une application qui permet de voir les créneaux disponibles, mais aussi de gérer le transport et le matériel. Pour être tranquilles, certains y vont même « à la fraîche », avant l’entraînement du matin.
À l’instar de son ancien coéquipier Stephen Curry, Andre Iguodala fait partie des meilleurs basketteurs, club en main, avec une carte de 80 sur un 18 trous dont le par est de 72. « Le parcours fait environ 6 400 mètres et c’est une bonne distance. Il y a des pièges à gauche et à droite. J’ai même réussi le par à sept reprises sur 10 trous. »
« Iggy » a réussi à transmettre le virus à Duncan Robinson, Kelly Olynyk et Goran Dragic. « C’est bien sur le plan mental d’avoir autre chose à penser, et j’ai donc demandé à ce qu’on m’envoie des clubs, juste pour essayer quelque chose de nouveau » explique le Slovène, tandis que Duncan Robinson raconte que le « green » est un passage obligé pour Andre Iguodala. « J’en ai discuté avec Andre, et il me disait que les Warriors jouaient énormément au golf. Résultat, il me met toujours la pression car il veut toujours y jouer. Il me dit : ‘Mon gars, on y jouait entre les matches des Finals, et tu ne veux pas aller jouer alors qu’on fait un simple match de saison régulière ?’ »
Matt Thomas, le meilleur golfeur de la « bulle » ?
Le golf permet de se changer les idées, mais aussi de traîner avec des joueurs d’autres équipes, et la série « The Last Dance » montrait d’ailleurs Michael Jordan qui défiait Danny Ainge entre deux matches de playoffs.
Même chose 35 ans plus tard puisque USA Today rapporte ainsi que Kyle Lowry faisait équipe avec Mike Penberthy, membre du staff de Frank Vogel, et qu’ils défiaient tous les deux le tandem Jason Kidd – J.R. Smith. Champion en 2001 avec le Shaq et Kobe Bryant, Mike Penberthy est l’un des meilleurs golfeurs de la « bulle » avec un handicap de 3. « Je joue tous les jours, et j’essaie de jouer le plus possible. La vérité, c’est que Frank Vogel nous encourage à le faire » explique-t-il à USA Today. « Il ne veut pas qu’on devienne fou, et qu’il s’agisse de faire du vélo ou du golf, il veut nous voir dehors. »
Au final, qui est le meilleur d’entre tous, joueurs et coaches compris ? On sait que Doc Rivers votait J.J. Barea, mais Andre Iguodala lui préfère Matt Thomas, le shooteur des Raptors, qui avait déclaré que son duo avec Kyle Lowry était le meilleur de la bulle. « Il a du jeu ! Il doit être handicap 2″ confirme « Iggy ». Mais le meilleur d’entre tous n’est pas un joueur, mais bel et bien Rob Fodor, le spécialiste du tir au Heat, à qui Duncan Robinson doit beaucoup. « C’est sans doute le meilleur golfeur ici » estime Kelly Olynyk. « C’est le meilleur avec qui j’ai joué en tout cas. »
Il faut dire que Rob Fodor rend régulièrement des cartes sous les 70, et même s’il la joue modeste, il a participé à des compétitions semi-pro, et il en a même gagné !
D’ailleurs, c’est vers que lui que les joueurs se tournent pour progresser et choisir le bon matériel. Son seul regret ? Il ne peut pas jouer autant qu’il le souhaite car la NBA a donné la priorité aux joueurs.