Est-ce que les Lakers ont cédé à cette tentation du « Moreyball » qui consiste à s’appuyer sur les « analytics » pour chercher la plus grande efficacité aux tirs ? En l’occurrence, il s’agit de délaisser le tir à mi-distance pour se concentrer uniquement sur le 3-points et les paniers près du cercle, et dans ces playoffs, les Lakers marquent 70% de leurs points dans la raquette. Aucune équipe ne fait mieux.
Samedi, un journaliste a fait remarquer à Frank Vogel que la priorité des Lakers semble être de chercher la ligne des lancers-francs. Premier élément de réponse de l’ancien coach des Pacers.
« On enseigne à nos joueurs d’attaquer le cercle, et si c’est bouché, on pense à l’extra-pass » rappelle Frank Vogel. « Évidemment, le lancer-franc reste le tir avec le plus haut pourcentage, et si vous pouvez attaquer le cercle, vous avez un bon angle de vue, qu’il s’agisse d’aller chercher un lay up avec de grandes chances de marquer ou de récupérer une faute. C’est toujours la priorité. Mais on ne veut pas que les gars forcent, et c’est pour ça qu’on leur apprend à chercher l’extra-pass lorsque c’est bouché. »
En 11 matches de playoffs, LeBron n’a inscrit que 4% de ses points à mi-distance
Mais cette réponse n’a pas convaincu les médias qui l’interrogeaient, et un confrère est revenu à la charge en évoquant LeBron James.
Dans ces playoffs, le quadruple MVP délaisse complètement le tir à mi-distance pour se contenter de shoots à 3-points et de paniers dans la peinture. Après 11 matches de playoffs, le « King » n’a inscrit que 4% de ses points à mi-distance ! Est-ce voulu ? « C’est clairement un intérêt lié au coaching. On souhaite que l’état d’esprit de notre équipe sur la sélection de tirs soit basé sur les analytics. Vous savez, les priorités sont dans cet ordre : le lancer-franc en 1, le lay up ou le dunk en 2, le 3-points dans le corner en 3, le 3-points classique en 4, le shoot à mi-distance n’arrive qu’en 5e position. »
Sauf qu’il ne faut pas non plus se comporter comme un robot et ne pas tenir compte des circonstances. Si on est seul, à mi-distance, il faut prendre le tir !
« Mais s’ils sont démarqués, je ne dirai jamais à mes joueurs de ne pas prendre un tir à mi-distance » prévient Frank Vogel. « Pour moi, la règle numéro 1 des analytics, c’est de savoir si on est démarqué ou pas. Et ça concerne les shoots près du cercle, à 3-points et à mi-distance. Je choisirai toujours un shoot démarqué quelle que soit la zone sur le terrain, et ce qu’on travaille, c’est de trouver des shoots ouverts. »