Alors qu’on craignait des blessures et un niveau de jeu moyen après plusieurs mois sans basket, les joueurs NBA nous offrent un spectacle de très bonne qualité depuis la reprise de la saison.
Le GM du Jazz Dennis Lindsey a offert un début de réponse avant-hier en évoquant l’absence de voyages. « Les équipes, notamment les personnes en charge de la santé et de la préparation physique, rapportent qu’avec les voyages en moins, les joueurs se sentent mieux physiquement » décrivait-il dans des propos dont ESPN a trouvé depuis écho chez certains de ses pairs.
Lors d’une visioconférence en août entre Adam Silver et les GM justement, le patron de la ligue avait d’ailleurs confié être impressionné par le niveau de jeu affiché à Disney World, ce à quoi certains des ses interlocuteurs avaient répondu en évoquant ce repos en plus, dû à ces voyages en moins.
Le commissionner réfléchit depuis longtemps à une modification structurelle du calendrier et ce constat né dans la bulle pourrait l’influencer. « On pourrait, comme en baseball, permettre aux équipes de jouer plus de matches dans une même ville, malgré les soucis que cela pose, avant de reprendre l’avion, cela rendrait le spectacle encore plus attrayant » imagine Dennis Lindsey. « Les joueurs se sentent mieux donc on a besoin de les écouter. »
Le sujet tabou de l’écologie
Mais plusieurs questions se posent évidemment. Celle de l’évolution de la pandémie en premier lieu. Celle de l’organisation par rapport aux autres évènements que les salles NBA ont l’habitude d’accueillir, comme les tournées des stars de la musique par exemple. Et puis s’il y a des regroupements par villes, comment les franchises qui quittent leur salle vont elles expliquer ça à leurs fans ou compenser le manque à gagner au niveau de la billetterie ?
Au niveau financier justement, certains GM se demandent à l’inverse ce que pourrait rapporter le fait de potentiellement prolonger la carrière des joueurs, et notamment des stars, en leur économisant des déplacements.
« Économiser des déplacements » est d’ailleurs sans doute l’objectif le plus abordable pour la ligue, un GM évoquant une réduction de 10 ou 20% des kilomètres parcourus en avion comme une avancée notable. En sachant que la moyenne est de 73 280 kilomètres, la plus haute des quatre grands sports américains (7% de plus que la NHL, 36% de plus que la MLB, 441% de plus que la NHL.)
« C’est intéressant et je pense que la question qu’on peut se poser, c’est : est-ce qu’on peut mieux voyager ? » interroge Neil Olshey, président des Blazers, franchise qui s’est classée première ou deuxième tous les ans depuis 2009 au classement de la distance parcourue sur une saison. « On pourrait trouver une manière de construire le calendrier moins désavantageuse pour les équipes côtières comme Portland, Golden State ou Miami, qui font trois ou quatre fois plus de route que certains, avec plus de changements de fuseau horaire. »
Reste une question que personne n’a encore abordée : celle de l’écologie. À l’heure des grands bouleversements climatiques, dans quelle mesure l’impact environnemental de la NBA se justifie-t-il ? Ou comment le compenser ?