Michael Porter Jr. a beau être rookie, cela ne l’empêche pas de l’ouvrir. À l’issue de la défaite de sa formation face aux Clippers, lors du Game 4, le joueur de 22 ans n’a pas hésité à afficher toute sa frustration quant à son implication offensive.
Il faut tout de même noter que l’intéressé a effectué une entrée en jeu spectaculaire en première période. Alors que son équipe patinait en attaque, il a apporté le coup de jus nécessaire pour ramener sa formation dans la partie.
Arrêter d’être « prévisible »
Incisif en pénétration, adroit sur le « catch-and-shoot » derrière l’arc et n’hésitant pas à prendre sa chance en première intention de loin, le jeune ailier-fort a inscrit 15 points avec un minimum de déchets (5/6). La suite ? Pas un point marqué dans le second acte et seulement une double tentative ratée près du cercle, face à Ivica Zubac.
Un journaliste lui demande après la rencontre si les Clippers s’étaient adaptés à lui après la pause. « Je n’ai pas touché le ballon, ils n’ont rien fait de différent », tranche Michael Porter Jr. Pour ce dernier, ce sont bien les choix de coaching qui ont expliqué sa seconde période quasi fantôme.
« Cela dépend vraiment des systèmes appelés et des coaches, de décider dans les mains de qui ils veulent mettre le ballon. On a continué à jouer avec (Nikola) Jokic et Mal (Murray), ce sont deux joueurs incroyables, il n’y a rien à redire. Mais je crois simplement que pour battre cette équipe, on doit impliquer plus de joueurs, faire tourner le ballon un peu mieux. On ne peut pas être prévisible contre cette équipe. »
Cette nuit, Nikola Jokic et Jamal Murray ont tiré respectivement à 23 et 15 reprises, contre 8 tentatives pour Michael Porter Jr. Tous les autres joueurs ont shooté, et marqué, moins. Cette répartition des tirs était sensiblement la même qu’au premier tour, avec davantage de tirs pour l’homme en feu, Jamal Murray. Mais l’attaque des Nuggets reposait principalement sur les « pick and roll » ou « pop » entre les deux leaders.
Implication plus collective
« Si je dois rester sur le parquet à jouer beaucoup de minutes, » reprend Michael Porter Jr, « je pense que je dois l’exprimer. Je vais probablement en parler avec les coaches, leur dire ce que je vois sur le terrain. Je leur dirai simplement ‘Écoutez, ils savent ce qu’on fait’. On a beaucoup de joueurs qui savent jouer au basket et scorer. On doit faire participer d’autres gars. »
Lui le premier donc. Paradoxalement, malgré sa non-implication offensive et un placement défensif pas toujours à la hauteur, Michael Porter Jr. a disposé de son plus gros temps de jeu depuis le début des playoffs (34 minutes). Pour son coach Mike Malone, son effacement en seconde période est lié à la défense adverse.
« La balle lui arrivait dans les mains en première mi-temps. On était sur une attaque avec beaucoup de circulation, où vous faites confiance à la passe et à vos coéquipiers. En seconde période, forcément, ils l’avaient repéré. C’est une très bonne équipe défensive, ils changent beaucoup en défense. Ils ont été physiques avec nous et nous ont parfois sortis de notre attaque. (Porter) a fait de bonnes choses, 15 points et 6 rebonds. Mais ouais, c’est l’un de ces joueurs pour qui on doit trouver des tirs ouverts. »
Il n’est sans doute pas le seul frustré de l’équipe après ce match. L’équipe a dû se contenter de 85 points inscrits, là où elle en scorait 110 en moyenne face au Jazz. Ce n’est évidemment pas le même adversaire et le même tempo…
« Nous sommes une trop bonne équipe pour marquer aussi peu de points, » lâche Michael Porter Jr. « On a l’impression que sur deux derniers matchs, on s’est tiré une balle dans le pied. Il faut leur donner du mérite. Ils sont arrivés avec un bon plan de match, mais ce n’est pas une bonne sensation, quand vous avez l’impression de vous battre contre vous-même. »