Même s’il n’a jamais dirigé une équipe NBA, John Thompson, décédé ce 31 août à l’âge de 78 ans, a profondément marqué la ligue par les joueurs qu’il a formés au fil des années à Georgetown, mais aussi par son action pour la place des noirs dans le sport en particulier, et dans la société en général.
Sur le plan sportif, il a remporté le titre universitaire en 1984 avec Patrick Ewing, puis modelé des stars comme Alonzo Mourning, Dikembe Mutombo, ou Allen Iverson qu’il a« sauvé », expliquait « The Answer » en 2016.
En 27 ans avec les Hoyas (1972-1999), John Thompson s’est imposé comme un des plus grands coaches de l’histoire du basket universitaire. Il est même devenu, en 1984, le premier entraîneur noir à remporter le titre NCAA.
Son empreinte sur le basket américain est grande et Michael Jordan, Grant Hill ou encore Magic Johnson lui ont tous rendu hommage lundi, expliquant que l’aura de John Thompson dépassait le cadre de Georgetown et même de la NCAA. Il était un mentor pour beaucoup de joueurs, et Monty Williams a tenu à lui rendre hommage.
« Il s’est battu pour nous », affirme le coach des Suns, né à Fredericksburg en Virginie donc à quelques kilomètres de l’université de Georgetown, à ESPN. « Je n’en serais pas là sans John Thompson. Il était un héros pour nous. On avait nos parents, on a eu Len Bias. Puis ce dernier est mort. Ensuite, on a eu Thompson. Il a été le premier, avec le coach John Chaney, à dire haut et fort ce qui n’allait pas. Il a appris aux jeunes noirs à croire en eux et les athlètes qu’on était savent qu’il parlait de nous également. »
Né en 1971, l’actuel coach de Phoenix a donc grandi à l’époque où John Thompson était à son sommet, et preuve que l’admiration était forte, plus jeune, il voulait même signer à Georgetown, avant de rejoindre Notre Dame.
Une admiration qui n’a jamais disparu au fil des années et de la carrière de joueur puis de coach de Monty Williams.
« Il a mis ses bras autour de moi, il connaissait mon parcours », se souvient-il, très ému, en racontant une des rencontres avec John Thompson. « Il savait que j’étais un gamin de cette région, que j’étais devenu coach. Il m’a dit des choses qu’il ne disait pas à tout le monde. Lui parler, c’était comme parler à un personnage de la Bible. Il était comme Moïse pour moi. Autour de lui, beaucoup l’appelaient « Big John ». Moi, je n’ai pas pu. Je l’ai toujours appelé Coach Thompson. »