Hall Of Fame : l’émotion d’Iverson, l’humour du Shaq et la simplicité de Ming

C’est fait, Allen Iverson, Shaquille O’Neal et Yao Ming ont rejoint le Panthéon du basket, et sans surprise les deux premiers nommés ont assuré le spectacle avec leur discours.

Côté Iverson, c’est la sincérité et l’émotion qui ont pris le dessus.

« John Thompson m’a sauvé la vie »

Au milieu d’une tonne de remerciements, l’ancien arrière des Sixers a rappelé combien sa carrière tenait du miracle après avoir écopé de cinq ans de prison après une bagarre dans un bowling. Libéré sous conditionnelle après quatre mois, puis innocenté, il avait trouvé en John Thompson, le coach capable de le placer sur le droit chemin.

« Je veux le remercier de m’avoir sauvé la vie. Après cet incident, plus aucune école ne voulait me recruter » a-t-il rappelé. « Ma mère est allée à Georgetown, et elle a supplié John Thompson de me donner une chance, et il l’a fait. »

« Mike, mon idole, mon héros »

Comme il l’avait fait la veille, Iverson a aussi remercié Larry Brown pour « ses critiques constructives », et il est revenu sur son premier duel face à Michael Jordan.

« Je voulais être comme lui, et je me souviens de mon premier match face à lui. Je suis entré sur le terrain et je l’ai regardé. Pour la première fois de ma vie, un humain ne semblait pas vraiment humain. Vous voyez ce que je veux dire ? Je ne sais pas si vous regardez le Chappelle Show, mais il parle d’une anecdote où quelqu’un voit Rick James. C’était comme si je voyais littéralement son aura. C’est comme s’il brillait. Je me suis assis et je me suis dit : « Wow, c’est Michael. Et je le regardais. Je ne pouvais pas m’arrêter de le regarder. je regardais ses chaussures, et je me disais : « Wow, il porte des Jordan ! ». C’était mon Mike, mon idole, mon héros. »

Après avoir remercié les fans des Sixers pour leur fidélité, les coiffeurs et les barbiers, 2Pac, Biggie, Michael Jackson ou encore Redman, il a terminé son speech en remerciant ceux qui n’étaient plus ses amis : « Je suis heureux que vous ayez enlevé votre masque pour que je puisse m’apercevoir que vous étiez nuisible à ma famille ou moi. Je vous apprécie pour ça. »

Sans surprise, le Shaq, très bavard (30 minutes de discours), a fait dans l’humour. Comme lorsqu’il a « remercié » Kobe Bryant.

« C’est un mec qui m’a poussé et m’a aidé à gagner trois titres de suite. Il m’a aussi poussé à quitter l’équipe et à rejoindre le Heat ».

Même humour lorsqu’il raconte sa première discussion avec Yao Ming.

« Pendant des années, je ne lui ai pas parlé. Je pensais qu’il y avait la barrière de la langue. Puis un jour, il m’a dominé avec un fadeaway à la Olajuwon. Je lui ai dit : « Très beau move Yao ! ». Il m’a répondu : « Merci mon frère. » J’ai dit : « Wow, tu parles anglais ? » Et il m’a dit un truc comme « Shaq, tu ne m’as jamais parlé, mais bien sûr que je parle anglais. »

« Je remercie Nick Anderson pour ses lancers ratés »

De l’humour encore lorsqu’il choisit de remercier Nick Anderson, son ancien coéquipier, hélas célèbre pour avoir manqué quatre lancers-francs clutch face aux Rockets en finale NBA…

« J’aimerais remercier Nick pour avoir raté quatre lancers lors de ma première finale NBA. Je déconne Nick… Mais lorsque j’ai commencé à écrire ce speech, je me suis dit que ce serait marrant qu’un mauvais shooteur aux lancers-francs critique un autre mauvais shooteur de lancers-francs. Je me suis dit que j’aurais dû écouter Rick Barry et les shooter à la cuiller. Puis finalement, vous savez quoi, je préfère être un affreux shooteur de lancers-francs qui entre au Hall Of Fame. »

En matière d’humour, Ming est plus fin, et c’est lui qui avait gagné le droit de parler en premier.

« Lorsque j’ai appris que je parlais en premier, j’ai cru à une erreur. Je pensais que cette place était réservée au grand Allen Iverson. Vous savez pourquoi ? Parce que j’avais davantage besoin de m’entraîner que lui… »

Le géant chinois, qui avait refusé d’entrer au Hall Of Fame il y a quelques années car il estimait qu’il ne le méritait pas, a remercié les Rockets pour leur patience, et il s’est souvenu des duels face au Shaq. « Chaque match face à lui me rappelait cette citation : « Ce qui ne tue pas rend plus fort. »

Outre ses trois légendes, ils étaient sept à entrer au Hall Of Fame. Il s’agit de Tom Izzo, le mythique coach de Michigan State, de la joueuse Sheryl Swoopes, du proprio des Bulls Jerry Reinsdorf, et quatre personnalités décédées : Darrell Garretson (arbitre), Cumberland Posey (joueur), John McClendon (coach) et Zelmo Beaty (joueur).