Tony Parker : « la FIBA ne veut plus que les joueurs NBA viennent à ses compétitions »

Dans une longue interview accordée à L’Equipe, Tony Parker revient sur sa saison et maintient qu’il s’agit sans doute de la dernière chance pour les Spurs de gagner le titre. Toujours partant pour le championnat d’Europe, il ne comprend pourtant pas la FIBA.

Le meneur des Spurs explique ainsi que les calendriers mis en place sont devenus démentiels et pénalisent les joueurs NBA. Volontairement ?

« J’ai l’impression que la FIBA ne veut plus que les joueurs NBA viennent à ses compétitions, » explique-t-il ainsi. « D’abord, pourquoi seuls les deux premiers [champion d’Europe et finaliste] se qualifient pour les JO ? Pourquoi pas les quatre premiers ? Ensuite, il y a le tournoi pré-olympique. Il va avoir lieu fin juin [2012]. Donc si tu vas en finale NBA [qui a lieu la première quinzaine de juin], tu vas enchaîner direct avec un tournoi qui n’existe que pour qu’ils puissent faire des recettes. »

Yvain Mainini, ancien président de la FFBB et aujourd’hui président de la FIBA, acquiesce plus ou moins.

« C’est un peu cela, mais pas seulement ça, » admet-il. « Le tournoi pré-olympique a un vrai intérêt sportif car il permet d’évaluer la valeur des sélections sur les différents continents. »

Mouais. Yvan Mainini, qui a hérité de cette situation à son arrivée à la tête de la FIBA, reconnait que les dates pénalisent les joueurs qui évoluent de l’autre côté de l’Atlantique. Tout est pourtant bloqué jusqu’en 2016.

Ensuite, des idées permettront peut-être de faire quelques progrès, comme celle « d’associer la NBA » à l’organisation d’une compétition internationale. En 2018, le Championnat du monde pourrait ainsi être remplacé par une Coupe du monde, organisée par la FIBA en partenariat avec la NBA.

Quant au tournoi pré-olympique, il pourrait être remplacé « par des qualifications par groupes, avec matches aller-retour, pour exposer la sélection nationale dans son pays. »

Il serait temps que les choses changent. La guerre entre la NBA, extrêmement puissante et qui traîne des pieds pour laisser partir ses joueurs lors des différentes compétitions internationales, et la FIBA, qui semble tout mettre en place pour refroidir encore plus ces intentions, a déjà fait beaucoup de dégâts.

Les championnats du monde et d’Europe sont ainsi démunis des principales stars nationales, comme ce fut le cas l’an passé. Et les étés à rallonge n’arrangent pas une équipe de France dont les cadres vieillissent.

« Il va falloir être prêt physiquement, parce que c’est très long, » confirme Tony Parker. « Avant c’était sept, huit matches. Maintenant, onze ? Il faut un programme de préparation béton. »

Reste qu’il faudra en plus compter sur tout le monde pour se qualifier pour les Jeux Olympiques. Joakim Noah serait alors un atout considérable, surtout dans un groupe relévé (Italie, Serbie, Allemagne, Lettonie et Israël).

« C’est la pièce la plus importante, » continue le meneur de San Antonio. « Tu ne peux pas gagner un Euro sans pivot. C’est la première fois depuis longtemps que la France a un pivot de cette taille, qui peut dominer. C’est une pièce maîtresse des Bulls, et j’espère qu’il pourra faire la même chose en bleu. »

Tout comme nous.

Crédit : Michael Ponomarenko