-23% sur TNT, -20% sur ESPN et -13% sur les chaînes locales. Les audiences TV du début de saison NBA aux Etats-Unis sont très inquiétantes, sauf à Los Angeles, et les premières difficultés se confirment.
Comment les expliquer ? Il y a déjà des raisons sportives à cette baisse d’engouement avec bien sûr les blessures des stars (Stephen Curry, Kevin Durant, Klay Thompson, Zion Williamson…) ou la fin de la dynastie des Warriors, désormais derniers de NBA. Golden State était ainsi devenu le « vilain » que tout le monde aimait détester.
Mais il y a aussi des raisons techniques. La majeure partie des superstars étant à l’Ouest, la NBA court après son public « traditionnel » de l’Est, en avançant notamment l’horaire des rencontres de LeBron James, Kawhi Leonard et compagnie car avec le décalage horaire, les matchs à Los Angeles débutent trop tard pour les fans de basket de Boston, Philadelphie ou New York. Et puis, comme le notait Mark Cuban, un autre problème vient de la diffusion même de TNT et ESPN. Ces chaînes passent par le réseau câblé, et nécessitent un abonnement.
Une baisse « naturelle » lié à un abandon de la télévision classique ?
Or les Américains, et en particulier les jeunes, ne s’abonnent plus au câble. En comparaison, la NFL est de son côté diffusée sur des chaînes gratuites du bouquet télévisuel, et même si l’audience générale des programmes est en baisse, les téléspectateurs peuvent toujours accéder aux rencontres du championnat de football américain sans rien payer. Un peu comme si les matchs de la NFL étaient diffusés sur TF1, et ceux de la NBA sur Canal+.
La NBA s’attend en tout cas depuis quelque temps à cette chute des audiences TV et c’est pour ça qu’elle mise autant sur le streaming et le développement de sa diffusion sur le Web.
La baisse est-elle donc « naturelle » ? Peut-être, mais ce n’est quand même pas bon pour les affaires de la NBA, l’accord entre la ligue et les diffuseurs TV étant la principale source de revenus pour les franchises et les joueurs. Si les rencontres ne ramènent plus assez de personnes sur le câble, ESPN et TNT pourraient donc revoir à la baisse leurs investissements lors de la négociation du prochaine accord de diffusion, à l’horizon 2024.
Et c’est peut-être pour ça que la NBA, pourtant historiquement très laxiste sur la question de la diffusion des highlights pirates sur YouTube, a agi ces derniers temps contre des chaînes publiant mix et résumés officieux.