Si Pat Riley n’est pas le plus volubile pour chanter les louanges de ses équipes, le septuagénaire est particulièrement serein, preuve en est son discours déjà très optimiste alors que cette campagne vient à peine de débuter.
Du plaisir à voir jouer ce groupe
« L’équipe joue bien. Spo [Erik Spoelstra] a fait du très bon boulot« , confie-t-il ainsi au Miami Herald. « Dès la Summer League, nous avons vu quelque chose. Lors des exercices de développement, nous en avons vu davantage. Lorsque les gars se sont préparés pour le camp d’entraînement, nous en avons vu encore plus. Pendant le camp d’entraînement, nous en avons beaucoup vu. En présaison, idem. J’ai dit : ‘Commençons la saison régulière, nous avons déjà vu beaucoup de choses jusqu’ici. Voyons ce que les vingt prochains matchs nous amènent.’ Je suis enthousiaste à l’idée de regarder cette équipe. »
Pourtant, en coulisses, ces premières semaines ont loin d’avoir été un fleuve tranquille pour les Floridiens, entre la mise au vert de James Johnson et la suspension de Dion Waiters après un énième incident. Des péripéties que l’homme aux dix bagues de champion préfère mettre derrière lui.
« C’est toujours décevant », reconnait-il. « Il y a un rétroviseur et ce qu’il s’est produit est dans le rétroviseur (…). Il n’y a pas une année dans ma carrière où il n’y a pas eu d’adversité et il faut faire avec. Je n’essaye pas de rendre ça léger ou quoi que ce soit. C’est mauvais. Mais cela a été géré. On passe à autre chose. »
Une équipe complète des deux côtés du terrain
Le Heat n’a en effet pas souffert de ces périodes d’instabilité : avec une avance moyenne de plus de 14 points lors de leurs neuf succès (dont un impressionnant +29 contre les Rockets), l’équipe d’Erik Spoelstra impressionne aussi bien en attaque (meilleur « True Shooting Percentage » de la ligue avec 58.7% et le second pourcentage de passes décisives de la ligue avec 65.5%) qu’en défense (101.2 pts concédés sur 100 possessions, soit le 4e Defensive Rating), le signe d’une équipe complète, selon son président.
« Sans l’ombre d’un doute, rentrer les tirs est une grande priorité pour nous et notre coach. Je pense que nous avons ces joueurs qui n’ont pas peur de cet instant lorsqu’ils sont ouverts ou lorsqu’ils sont défendus », détaille-t-il. « On rentre un bon volume de tirs à 3-points, on est capable d’aller au cercle. Ils peuvent faire un certain nombre de choses qui les rendent polyvalents (…) Nous avons une équipe capable de shooter, capable de scorer, qui peut courir et très polyvalente en défense. »
Et si l’arrivée de Jimmy Butler a été déterminante dans cette progression, l’ailier a tout de même manqué les trois premiers matchs, ce qui n’a pas empêché ses coéquipiers de montrer un visage prometteur, qu’il s’agisse de Bam Adebayo, tout simplement le deuxième passeur de la ligue à son poste (4.6 offrandes par match) en plus de ses 10.5 rebonds et 14 points par rencontre, de Justise Winslow, toujours aussi polyvalent (13.8 points, 8 rebonds, 4.8 passes et 1 interception par match), de la surprise Kendrick Nunn (17.8 points à 47%), de l’autre rookie Tyler Herro (13.3 points à 37% de loin et 4.5 rebonds) ou encore l’autre recrue, Meyers Leonard (7.4 points à 62% aux tirs en 20 minutes).
« Quand nous avons signé Jimmy Butler, nous savions que nous serions bons, peut-être même mieux que bons. À quel point c’était dépendant d’autres facteurs, des performances d’autres joueurs ? Est-ce que Meyers Leonard allait pouvoir s’adapter ? Nos jeunes joueurs ? Le développement de Bam [Adebayo] et Justise [Winslow]. On ne cesse de réfléchir à tout ça. Donc oui, jusqu’ici, je suis ravi. »