All-Star game 2011 : Kobe Bryant éclipse le triple double de LeBron James

Happy Birthday to you All Star Game !

Pour ses 60 bougies, le match des étoiles a offert une soirée qui restera dans le livre d’or de la Grand messe annuelle de la NBA. Kobe Bryant ne détrônera décidément jamais Wilt Chamberlain, cette fois pour un autre record, mais le MVP dominical se console en devenant le premier joueur à être sacré à quatre reprises. Et en donnant la victoire à l’Ouest (148-143). Le triple-double de LeBron James (29 pts, 12 rbds, 10 assists) reste vain face aux 37 points de Kobe et aux 33 de Kevin Durant. L’Est y a cru dans le money-time après avoir couru derrière du lever de rideau à l’épilogue. 

Le All Star Game est avant tout un show. Et dans l’usine à rêve droguée au show business, le produit d’appel commercial de David Stern prend tout son sens. La NBA a sorti l’artillerie lourde dimanche pour régaler cet enfant gâté de Staples Center, indigne du spectacle offert:  un concert rock& roll de Lenny Kravitz en préambule, Rihanna (était-ce bien obligatoire ?) et Kanye West à la mi-temps ; des bande-annonces tordantes d’un faux film de Spike Lee moquant l’acting bidon des protagonistes ; de la magie et des gambettes de pom-pom.

Mais le All Star Game, c’est aussi parfois un match de basket. Et cette 60^e édition a soufflé ses bougies en Bryant, de lèvres aussi tendres qu’un bœuf de Kobe d’un restaurant japonais trendy de  Sunset Boulevard. Rapidement, le Laker prend possession de son jardin. Après trois minutes il casse les chevilles de Rose ligne de fond pour un dunk renversé sur Stoud’, l’autre n°1 de l’Est. Durant maladroit à distance compense dans les airs et l’arceau prend cher. Le Thunder se donne du rythme dans une ambiance de cathédrale et enchaîne sur un jump shoot. Le Staples se réveille un tantinet pour huer l’entrée des quatre C’s.

Deron Williams dans le pâté

Le air ball de Ray-Ray sur son premier shoot ravit un écrin mortifère sorti uniquement de son coma pour rendre hommage au Black Mamba, très en jambe en début de joute. Le MVP 2008 est le seul à rester sur le parquet quand Popovich ouvre son banc. Les Etoiles sont appliquées, l’intensité est au niveau de l’ambiance : nulle. Mais le spectacle est plaisant, et carrément amusant quand Deron Williams nous régale d’un retour en zone d’une passe balancée sous le panier. Le Jazzman continue de souffler à l’envers dans la trompette en ratant un double pas de collégien. A-t-il reçu un texto de Jerry Sloan avant le match ?

Les ratés de Williams ne perturbent pas Pau Gasol et Chris Bosh, sobres et d’une rentabilité fordienne avec 8 pts en moins de 6 minutes. L’Ouest prend 10 points d’avance après 12 minutes, c’est la folie dans un Staples en mode cocotte-minute. Nan, je déconne, l’orgue post buzzer sied bien à l’atmosphère monacale.

LeBron attend trois minutes en deuxième quart-temps pour dépuceler son poignet. La moyenne de Monsieur 23,4 pts en carrière au All Star Game fait la tronche, à l’image d’une reprise soporifique. Le spectacle de magie de fin de premier quart a ramolli les jambes. Mais pas celles de Blake Griffin ni Russell Westbrook, lents au démarrage mais chefs artificiers pour un court instant. L’ex-Bruin se la joue à la Allen Iverson cuvée 2001 pour endormir un Rose fané.

L’attraction Kobe

L’Est revient quand même à -6 (43-49) avant que le trio Gasol-Durant-Bryant ne mette la misère à la défense poreuse des Blues d’un Chris Bosh impeccable (12 pts) : +12 à une minute de la pause. Quatre points consécutifs de Kobe et une cuillère au buzzer de CP3 laissent le matelas identique à la mi-temps  (76-64). L’Ouest capitalise sa domination au rebond et la forme impériale d’un Kobe Bryant sur les traces du record de Wilt Chamberlain de 42 points : 21 unités pour l’icône locale.

Après six minutes, le compteur du quintuple champion affiche un pimpant 32. Le souffle de l’histoire crée un courant d’air dans l’église de Figueroa Street. Comme en face, LBJ s’emballe, la cuvée 2011 enfile son costard de cérémonie. A l’Ouest du Mississippi, coach Pop’ rappelle son pistolero sur le banc pour les cinq dernières minutes du troisième quart-temps. Sans conséquence, Melo prend le relais (6 points de rang) au moment où les Celtics se souviennent qu’un match se joue ce soir, Paul Pierce en tête. Allen le maçon oublie ses briques d’une feinte de grand père esthétique. L’Est bafouille et le principal intérêt du dernier quart-temps, pense-t-on présomptueux, se résume à deux chiffres : 2 et 4 comme 24 et 42.

Le sursaut de LeBron

Kobe démarre pourtant sur le banc, mais c’est Blake Griffin que les seuls angelinos à donner de la voix réclament. Durant enfile son 25 points sur un tir primé avant que le nouveau VRP de luxe de KIA retrouve le panier de son dunk victorieux de la veille, le bolide en moins. Seuls les lancers permettent à l’Est d’un Elu en mode leader de ne pas couler. Popovich remet Kobe sur la piste, il reste 8 minutes et l’Ouest garde le cap (+11). KB24 prend son propre rebond sur un lancer manqué, trois points de plus dans la musette. L’Ego de LeBron est piqué au vif. L’Amigo claque un « tomar » puis un « and one » et sert Bosh pour ramener l’Est à -7. Joe Johnson imite James, le banc bleu se lève. Le suspens ne tourne plus seulement autour de Bryant. Deux lancers du banni d’Akron réduisent l’écart à deux points.

Kevin Clutch Durant rentre cinq points consécutifs mais Amare se permet un tir primé. Les anges sont sur le parquet dimanche à LA. James profite d’une balle perdue de Kobe pour donner une dernière minute à l’image d’un match somptueux. Et comme un autre symbole, c’est sous les panneaux que l’Ouest empêche le hold up des patients du Doc: une claquette de Gasol et deux prises offensives amenant deux lancers de CP3. L’unique trois point de Ray-Ray à cinq secondes du terme sera vain. Pour Kobe, le record est cuit comme les carottes de Radio Londres. Mais le Laker peut préparer la venue cruciale des Hawks mardi avec le sourire de celui qui a ouvert une autre porte de l’histoire.

Le résumé

Kobe Bryant MVP

La feuille de match