Ce mardi, Enes Kanter a quitté Boston pour s’offrir une virée plus au sud, à Washington. Direction le Capitole américain à la rencontre des sénateurs démocrates, Edward Markey (Massachusetts) et Ron Wyden (Oregon), qui avait déjà affiché son soutien à l’intérieur turc.
Ces derniers viennent de proposer une loi (« Turkey Human Rights Promotion Act ») pour « exhorter à la libération des prisonniers politiques et d’opinion, promouvoir la liberté de la presse, internet et l’état de droit » en Turquie. Opposant de longue date à Recep Tayyip Erdogan, Enes Kanter s’est affiché à leurs côtés en soutien.
« Vous connaissez mon histoire parce que je joue en NBA mais il y a des milliers d’histoires bien pires que la mienne », défend-il. « C’est pourquoi j’essaie d’utiliser cette tribune pour soutenir davantage les innocents. »
Ils sont nombreux, parmi ses coéquipiers et ses fans, à lui demander pourquoi il s’est autant investi politiquement, au point de se sentir menacé et d’avoir dû couper tout contact avec sa famille. « Ils me disent : Excuse mon langage, mais ferme-la, fais ton job et sois heureux. Pourquoi parler de ces sujets ? », rapporte Enes Kanter, qui devrait obtenir la citoyenneté américaine en 2021. « C’est plus important que ma personne, que la NBA, que le basket parce que ce qu’il se passe en Turquie est une tragédie humaine. Quand je dis quelque chose, cela fait débat. Je n’ai qu’un regret : est-ce que j’en fais suffisamment ? »
Dans le même temps, Enes Kanter vient de lancer une pétition en ligne, signée pour l’heure par un peu moins de 4 000 personnes, pour stopper « un despote » au nom de la « démocratie, de la justice et de l’humanité ». Le dirigeant turc rend visite aujourd’hui à son homologue, Donald Trump.