Mise au repos des stars : Derrick Rose constate l’évolution des mentalités

Élément désormais essentiel dans le cours d’une saison, les mises au repos des stars ont montré leur efficacité avec les Spurs pendant des années, et surtout avec Kawhi Leonard la saison passée.

Plus encore peut-être, elles illustrent en partie certaines erreurs du passé. Derrick Rose, par exemple, n’a pas profité de cette gestion précise et précautionneuse quand il est revenu de ses blessures au début des années 2010 avec Chicago. Ne pas jouer tous les matches était alors mal vu.

Davantage de patience avec les superstars

« On n’en parlait pas à l’époque », se souvient le MVP 2011 sur NBA.com. « De mon temps, on disait qu’on était des grosses feignasses. Désormais, on s’attend à ce qu’un joueur manque des matches. On sait qu’il ne jouera pas les 82 matches afin d’être prêt pour les playoffs. C’est marrant de voir comment les choses ont évolué. »

Quand il se blesse au printemps 2012, Derrick Rose part alors sur 17 mois de rééducation. Néanmoins, comme une rupture des ligaments croisés demande autour de 9 à 10 mois d’absence, un retour était envisageable pendant la saison 2012-2013, notamment en fin d’exercice, avant les playoffs.

Sauf que comme le meneur des Bulls n’avait pas voulu précipiter les choses, et des doutes étaient apparus sur son mental, sa combativité. Des commentaires qui ne devraient pas surgir cette année pour Klay Thompson ou Kevin Durant. On comprendrait très bien qu’ils prennent une saison entière pour récupérer.

De plus, lors de son retour en 2013-2014, Derrick Rose n’avait pas vraiment été ménagé par Tom Thibodeau, connu pour tirer le maximum de ses joueurs. Il avait joué dix matches en 24 jours, avec 31 minutes de moyenne, dont un back-to-back. Lors du second match de cet enchaînement, contre Portland, son genou droit lâche…

C’est aujourd’hui qu’il est surveillé

Derrick Rose est donc arrivé trop tôt, ou ce management trop tard, mais le meneur des Pistons peut toujours se réjouir d’être encore sur les parquets et performant alors que certains ont été sacrifiés, ne disputant qu’une demi-carrière pour certains comme Brandon Roy, Penny Hardaway ou encore Yao Ming.

Trop tard peut-être, c’est donc aujourd’hui qu’il a le droit à cette gestion. Dwane Casey ne veut pas tirer sur la corde avec son sixième homme. « Je dois surveiller ses minutes », confirme le coach de Detroit. « J’essaie de les laisser autour de 27-28 minutes. C’est notre limite avec lui. Si le match est serré, on peut dépasser un peu, mais sinon, on va s’y tenir chaque soir. Je ne vais pas ruiner le comeback de ce joueur, en étant impatient et en le faisant jouer 30 minutes, pour le perdre ensuite pendant deux ou trois matches. »

Après ces blessures et opérations, et cette évolution des mentalités, Derrick Rose a-t-il des regrets ? « Je ne rejette la faute sur personne. J’aimerais moi aussi que mon joueur préféré revienne de blessure et fasse une grosse saison. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.