Les progrès de Kawhi Leonard à la création continuent d’impressionner

Qui aurait pu imaginer il y a deux ou trois ans, que Kawhi Leonard serait dans le Top 10 des meilleurs passeurs de la NBA ? Évidemment, l’échantillon de matches est maigre mais après quatre matches, le nouvel ailier des Clippers tourne à 7.5 passes par match. C’est le double de sa moyenne en carrière, et Monty Williams n’en revient toujours pas. Il a connu l’ailier comme assistant aux Spurs, et il est bluffé : « Je vous mets au défi de trouver quelqu’un qui a progressé de manière aussi spectaculaire. C’est tout simplement un joueur phénoménal et complet ».

Il y a quelques jours, c’est un autre ancien assistant des Spurs, James Borrego, qui exprimait son admiration. « Il progresse dans ce domaine. Il a toujours été un joueur collectif, qui voulait faire des passes. Il lit mieux les situations, ce que la défense lui propose. Jamais elles n’ont jamais aussi variées sur lui, mais il essaie de faire le bon choix. Il n’a jamais aussi bien fait tourner la balle. Il n’était pas comme ça en début de carrière. »

À écouter Monty Williams, c’est même le jour et la nuit : « Il y a quelques semaines, je regardais les Finals 2014 face à Miami et j’étais soufflé de le voir aussi hésitant dans cette série. Il n’était pas le même joueur. On le voit aujourd’hui, c’est un joueur complètement différent ».

« Le sentiment que c’était le moment pour endosser ce rôle »

Kawhi Leonard a progressé d’abord au niveau du dribble. C’est devenu un formidable joueur de un-contre-un, et sa combinaison dribbles-appuis lui permet de prendre le dessus à de nombreux endroits du terrain.

Ensuite, il y a bien sûr la vision du jeu, et la lecture des écrans de ses coéquipiers et de la défense. Pour lui, ce sont les circonstances qui l’amènent à briller dans la création. « Dans les deux dernières équipes pour lesquelles j’ai joué, il y avait des meneurs dominants avec Tony Parker et Kyle Lowry qui créaient beaucoup » rappelle le MVP des Finals 2014 et 2019. « Mais dans le même temps, j’ai le sentiment que c’était le moment pour endosser ce rôle, et de trouver les joueurs démarqués ».

Dans les chiffres, ça donne donc 7.5 passes par match, mais aussi un « usage rate » de 37% et environ dix situations de pick-and-rolls par match. Selon Synergy, ils ne sont que neuf à atteindre ce total par match, et les huit autres sont… des meneurs comme Kyrie Irving ou Damian Lillard. Le plus impressionnant, c’est que les Clippers marquent 1.7 point de moyenne sur les pick-and-roll lancés par Kawhi Leonard. La meilleure marque de toute la NBA.

Ce qu’apprécie Doc Rivers, c’est que son nouvel ailier n’en fait pas trop. Il n’y a pas le dribble de trop, ou la fraction de seconde de retard sur une passe. « Beaucoup de joueurs ont plus ou moins tendance à garder la balle, puis à passer. Ça met les shooteurs hors de rythme. Kawhi fait un super travail pour donner la balle lorsqu’un joueur est démarqué. Et il continue de le faire simplement ».

Et pour le coach, ça va continuer : « Kawhi est facile à intégrer. Il suffit de lui donner la balle. Je ne suis pas fou. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.