« Vous êtes fous. » Si on lui avait dit, il y a six ans, qu’il scorerait 32 points pour son tout premier match en finale NBA, voilà ce que Pascal Siakam aurait rétorqué. C’est pourtant ce qu’il s’est passé dans ce Game 1 face aux Warriors. L’ailier fort des Raptors a été d’une activité de tous les instants dans cette première manche.
Au « scoring » d’abord, où il s’est montré capable de convertir quelques tirs primés (2/3), plutôt laissés ouverts par la défense des Warriors. Mais c’est dans le jeu de transition que le Camerounais s’est le plus exprimé. Profitant d’un repli défensif adverse parfois douteux, il s’est régalé avec des finitions parfois plus compliquées qu’il n’y paraît, tant le Raptor file à toute vitesse.
« Je prends ce que la défense me donne », répète-t-il après la rencontre en conférence de presse. En l’occurrence, la défense des champions lui a beaucoup « offert » ce soir. Outre ce jeu de transition fatal, le Raptor a également été en mesure de prendre l’avantage de plusieurs « mismatchs » au poste, notamment face à Stephen Curry en début de partie. Puis, toujours au poste, face à Draymond Green, avec sa main gauche.
Il plante 11 tirs d’affilée !
« Je l’ai laissé trouver son rythme en première période », avoue d’ailleurs ce dernier, qui qualifie la défense en transition de son équipe « d’horrible ». « Donc je dois faire mieux pour le sortir de son rythme. Il a fait un super match, mais c’est pour moi. »
Bien en rythme en attaque, Pascal Siakam ne s’est pas économisé dans les autres secteurs du jeu. Actif au rebond, il a également été colossal dans les aides, sortant notamment un gros contre sur… Draymond Green en fin de partie. Avec ses 32 points (14/17 dont 11 de suite), 8 rebonds, 5 passes, 2 contres pour 43 d’évaluation, il signe une sacrée ligne de stats pour une première !
« Il a été brillant », qualifie Steve Kerr, qui pensait même que son bourreau de la soirée avait rentré quatre tirs primés. Pour le coach des Warriors aussi, la clé pour le contenir, c’est bien sûr cette défense en transition. « J’essaie de courir en transition, d’obtenir des tirs faciles près du cercle », se contente de décrire le MVP de la soirée, qui a dédié sa performance à son père, décédé il y a quelques années dans un accident de voiture. « C’est quelque chose que je n’ai pas vraiment été en mesure de faire sur la totalité des playoffs. »
Il ajoute : « C’est tellement cliché de le dire mais c’est l’histoire de ma vie : bosser dur pour atteindre ce niveau et savoir que j’ai beaucoup à apprendre, que j’ai une marge de progression. » Draymond Green lui-même en profite pour rendre hommage à son vis-à-vis : « Il faut lui tirer notre chapeau pour ce qu’il a été capable d’accomplir cette année. Il a beaucoup bossé et je respecte ça. C’est devenu un mec ! »