Passé pour ainsi dire de la dixième division espagnole à la NBA en un an, Rodion Kurucs se sent néanmoins comme un poisson dans l’eau chez les Nets. Avec le feu vert de Kenny Atkinson, l’ancien de Barcelone joue son jeu l’esprit libre, avec toujours l’envie de relancer !
Basket USA a fait le point avec la pépite balte sur sa première campagne dans la Grande Ligue, son adaptation au jeu NBA, la passion familiale pour le basket ou encore le Rookie Wall. Le garçon n’a peur de rien et il est ambitieux.
« Le Rookie Wall ? Je l’ai explosé ! »
Rodions, comment vous sentez-vous pour votre première campagne en NBA ?
« J’adore ça, je prends beaucoup de plaisir avec un bon temps de jeu. Je profite de chaque instant et j’essaie d’améliorer mon jeu chaque jour, chaque semaine, chaque mois, et encore plus l’été à venir. »
Vous tournez à 9 points et 4 rebonds de moyenne, êtes-vous satisfait de vos prestations ?
« Franchement, je m’en fiche des stats. Je veux simplement jouer au basket. Je fais ce que j’ai à faire pour l’équipe et je prends ce qu’on me donne. J’espère continuer comme ça et revenir encore plus fort la saison prochaine en ayant travaillé sur mes points faibles. »
C’est le sprint final en NBA, êtes-vous fatigué à ce moment de la saison ? Surtout venant d’Europe avec moins de matchs…
« Non, je me sens bien physiquement. On travaille tous les jours sur notre physique et ici, on a des préparateurs qui s’occupent très bien de nous au quotidien. »
Le Rookie Wall serait donc un mythe, selon vous ? Vous l’avez évité ?
« Je pense l’avoir évité, oui. Je suis passé au travers… Je l’ai explosé [rires] ! »
Qu’aimez vous le plus dans votre saison rookie ?
« Le fait qu’on soit en course pour les playoffs, c’est sûr ! Je n’ai jamais connu les playoffs donc j’espère bien qu’on y sera. Mais globalement, on a un super groupe de gars qui travaillent bien ensemble, qui se serrent les coudes. C’est super agréable de faire partie de ce groupe. On m’aide dès que j’en ai besoin, c’est ça qui est le plus important. »
« J’étais prêt à venir jouer en NBA »
Comment définiriez-vous la culture des Nets, avec beaucoup de joueurs revanchards et laissés pour compte ailleurs, pour ainsi dire ?
« On joue dur ! [ndlr : « We go hard », le hashtag officiel des Nets sur Twitter] On se bat jusqu’au bout. Il y a toujours quelqu’un qui prend le relais au scoring. Le gars qui entre apporte toujours quelque chose à l’équipe, on reste prêt. Et on se bat, les uns pour les autres. »
Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous dans votre adaptation venant d’Europe ? Est-ce l’aspect physique, la vitesse, le nombre de matchs ?
« Pour être honnête, rien de tout ça ! J’étais prêt à venir jouer en NBA. Je savais à quoi m’attendre. Avant la draft, mon agent m’a conseillé de regarder beaucoup de matchs NBA pour m’imprégner déjà de la vitesse et du style de jeu. Je pense que j’étais bien préparé. »
Malgré votre physique un peu frêle, vous n’êtes donc pas le dernier pour jouer physique ?
« Je joue physique tout le temps. Mes adversaires m’agressent mais ça ne me dérange pas car je joue physique aussi. Il vaut mieux être le premier à agresser son adversaire direct. »
Mais face aux pivots et aux intérieurs plus lourds en général, vous n’avez pas eu de difficultés ?
« Non, c’est facile… enfin, je ne dirais pas que c’est facile mais j’y arrive bien. Je pense pouvoir contenir tous les pivots et les ailiers forts de la NBA. Je vais continuer à travailler sur mon corps pendant l’intersaison et ça sera encore plus facile la saison prochaine. »
Quel est votre meilleur souvenir de la saison ?
« Le match contre Sacramento, il y a dix jours. C’était un énorme match car on est revenu de 30 points [25 en fait, la 4e équipe à réussir un comeback de cette ampleur] en dernier quart pour gagner. C’était incroyable. »
« La Lettonie a quatre joueurs en NBA, c’est dingue ! »
Que retenez-vous de votre participation au All Star Weekend, avec le Skills Challenge ?
« C’était sympa de passer du temps avec tous les gars et d’apprendre à les connaître dans un autre contexte. Mais bon, on jouait pour s’amuser, pour les fans, donc c’était juste un bon moment. »
Votre petit frère, Arturs, suit vos traces dans un autre club espagnol, Vitoria. D’où vient cet amour du basket dans votre famille ?
« De mon grand-père. Il a eu deux garçons qui ont joué au basket mais ils ont connu de brèves carrières. Du coup, il avait de grandes ambitions pour nous, il voulait qu’on atteigne le plus haut niveau possible. C’est lui qui a été mon premier entraîneur. Il a travaillé avec moi jusqu’à mes 13 ans. On est une famille de basketteurs, ma mère jouait, ma grand-mère jouait aussi. Tout le monde jouait au basket dans ma famille. »
Y a-t-il eu un moment où vous avez pris conscience que vous pourriez atteindre la NBA, le plus haut niveau possible ?
« Non, pas vraiment. C’est arrivé petit à petit. J’ai pris les étapes les unes après les autres, j’ai continué à travailler. Ça s’est fait naturellement. »
Malheureusement, la Lettonie ne sera pas à la prochaine Coupe du Monde, quel est votre sentiment, et que peut-on attendre de votre nation à l’avenir ?
« On a une grosse équipe et on avait des grandes ambitions. Mais malheureusement, le conflit entre la FIBA et l’Euroleague ne nous a pas permis de nous qualifier. Mais on va continuer à avancer et on reviendra à la charge l’an prochain, et les années suivantes. Je suis persuadé qu’on participera un jour à la Coupe du Monde. Et qu’on y gagnera une médaille ! »
Peut-on dire que c’est la génération dorée du basket letton avec Kristaps Porzingis, les frères Bertans, vous… et votre frère bientôt peut-être ?
« Oui, c’est sûr. On a beaucoup de bons joueurs. On a quatre joueurs maintenant en NBA. C’est dingue ! »
Propos recueillis à Portland
Rodions Kurucs | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2018-19 | BRK | 63 | 21 | 45.0 | 31.5 | 78.3 | 0.9 | 3.0 | 3.9 | 0.8 | 2.3 | 0.7 | 1.2 | 0.4 | 8.5 |
2019-20 | BRK | 47 | 15 | 44.6 | 36.7 | 63.2 | 0.5 | 2.4 | 2.9 | 1.1 | 1.9 | 0.5 | 1.0 | 0.1 | 4.6 |
2020-21 * | All Teams | 21 | 6 | 34.4 | 28.6 | 75.0 | 0.2 | 0.9 | 1.1 | 0.5 | 0.8 | 0.4 | 0.6 | 0.2 | 1.5 |
2020-21 * | HOU | 11 | 7 | 23.8 | 13.3 | 50.0 | 0.2 | 0.8 | 1.0 | 0.4 | 0.6 | 0.6 | 0.8 | 0.4 | 1.2 |
2020-21 * | BRK | 5 | 3 | 33.3 | 50.0 | 0.0 | 0.0 | 0.6 | 0.6 | 0.4 | 0.2 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.6 |
2020-21 * | MIL | 5 | 7 | 62.5 | 75.0 | 100.0 | 0.6 | 1.2 | 1.8 | 0.8 | 1.6 | 0.6 | 0.8 | 0.0 | 3.0 |
Total | 131 | 16 | 44.4 | 32.9 | 73.9 | 0.7 | 2.4 | 3.1 | 0.9 | 1.9 | 0.6 | 1.0 | 0.3 | 6.0 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.