Draft 2011 : gros plan sur les candidats au Top 10

En NCAA aussi on a atteint la mi-saison, il est temps pour nous d’évoquer la prochaine draft qui se déroulera fin juin.

Pas de « mock draft » mais plutôt un baromètre des meilleurs joueurs NCAA avec les bonnes surprises, mais aussi les déceptions. La place de numéro 1 est très indécise, et il faut remonter à 2007 pour retrouver une situation pareille sans de véritable favori.

Pourquoi Harrison Barnes n’est plus le No.1 annoncé ? Qui voit sa cote grimper ? Qui répond aux attentes ? C’est à découvrir et à commenter dans la suite de cet article !

Ceux qui montent

Perry Jones, Baylor, Intérieur

Pour l’instant, c’est lui qui semble tenir la corde pour être le premier à avoir l’honneur de serrer la main de David Stern en juin, et cela grâce au potentiel immense que les scouts voient en lui. La preuve, pour le match Kansas-Baylor, 21 des 30 équipes de la ligue étaient représentées, soit 30 scouts et 10 GMs ! Certes Perry Jones n’était pas le seul observé, on attendait de voir comment il se comporterait face aux frères Morris, et le garçon a plutôt bien joué malgré la déroute de son équipe (85-65), marquant 20 points, mais ne prenant que 2 rebonds. C’est là peut-être sa plus grande faiblesse pour le moment, son manque de force, de puissance face à d’autres intérieurs au « profil NBA ».

Jones est très polyvalent, il dribble comme un ailier, possède un bon petit shoot, est très athlétique, mais il est parfois irrégulier (un match sans marquer cette saison…) et ne domine pas comme son talent pourrait le lui permettre (13.5 pts, 6.9 reb en 32 min), la faute peut-être à son équipe de Baylor qui ne sait pas trop comment tirer le maximum de lui. En tout cas, un sérieux candidat au poste de No.1.

Jared Sullinger, Ohio St, ailier-fort

S’il y a un joueur à qui on peut comparer Jared Sullinger c’est Kevin Love. Même poste, même aptitude au rebond, tous les deux jouent au basket depuis leur plus tendre enfance ce qui leur a permis d’acquérir des fondamentaux irréprochables avant même d’arriver en NBA.

A le voir évoluer avec Ohio State on dirait plus un senior qu’un freshman, avec ses 18 points et 10 rebonds de moyenne. D’ailleurs, Thad Matta a complétement recentré sa tactique autour du panier sur lui, malgré qu’il soit entouré par 4 upperclassmen (Juniors et Seniors). Sullinger impressionne tellement que certains l’ont élu comme le meilleur joueur de la NCAA à mi-saison. Là où Blake Griffin à Oklahoma dominait au-dessus du panier avec ses qualités athlétiques hors du commun, Sullinger domine sous le panier avec sa force et son intelligence. Capable d’enchainer les 3-pts, il ne le fait pas car « il n’a pas besoin », rare d’entendre ça quand on sait que les big men qui possèdent un minimum d’adresse à plus de 2 mètres du panier se prennent souvent pour des Ray Allen en puissance (voir Tiny Gallon, Renardo Sidney et autres). Capable de faire un impact dès son arrivée en NBA, il ne sera surement pas choisi en premier choix de la draft car il ne semble pas avoir le profil d’un franchise player, mais il est certains qu’il restera longtemps dans la ligue et qu’il participera à plusieurs All-Star game.

Kemba Walker, UConn, Meneur

Comment ne pas parler de Kemba Walker? Le meneur de Uconn est en course pour être le meilleur joueur universitaire de l’année, il est en tout cas celui qui a le plus progressé.

En jouant le même nombre de minutes que l’an dernier (35) il marque 11 points de plus en moyenne (25.5), prend 5.4 rebonds et distribue 3.8 passes par match. Certes il prend 18 tirs par match et force un peu parfois mais il a une adresse très correcte de 45%, et il n’est pas très bien entouré dans son équipe…Il est aussi pas mal à 3-pts, 37% de réussite, il pénètre beaucoup (environ 7.5 lancers tentés par match) et on le voit réussir des moves de joueur NBA, en plus il est clutch : 3 game-winners cette saison!

Du côté des défauts, on peut citer sa petite taille (1m80), son irrégularité au tirs extérieurs, et critiquer sa mentalité de tirer d’abord et passer ensuite. Un peu comme Brandon Jennings en somme. Attendu vers la 10e place.

Nolan Smith, Duke, Arrière/Meneur

La star de Duke n’a jamais été très aimée par les scouts mais c’est en train de changer. Joueur très complet, athlétique, bon shooteur, et surtout expérimenté ! La saison que fait Landry Fields avec les Knicks a peut-être aussi aidé à changer un peu la vision de certains sur les seniors au potentiel un peu limité. Certes Smith ne sera jamais une star NBA, mais il peut grandement aider certaines équipes. De plus avec une année en plus au compteur et son rôle de meneur depuis la blessure de Kyrie Irving, sa vision du jeu s’est améliorée, et on voit que même lorsque son adresse est en berne il peut s’en sortir grâce à d’autres aspects de son jeu (contre Maryland il a eu 8 passes et 7 rebonds). Un joueur qui pourrait bien grappiller un spot dans une rotation NBA. En plus, il est peut couvrir les deux positions de guard, que demander de plus ? Attendu en fin de premier tour.

Mais aussi : Kawhi Leonard, Jon Leuer, Kenneth Farried, Jordan Hamilton, Derrick Williams, Tyller Zeller, Josh Selby, Brandon Knight, Terrence Jones, Markieff Morris.

Ceux qui se sont stabilisés

Kyrie Irving, Duke, Meneur

Après un début de saison magnifique (17.4 pts, 5.1 ast, 3.8 reb de moyenne en 8 matchs), le virevoltant meneur des champions en titre a été stoppé en plein vol par une blessure à un orteil qui l’a laissé sur la touche probablement jusque à la fin de la saison. Excellent meneur, Irving a tout pour réussir en NBA, surtout à une époque où un grand nombre de franchises sont en quête d’un jeune meneur de talent. Faisant presque l’unanimité comme No.1 avant sa blessure, le cas Irving reste un gros point d’interrogation car on ne sait pas s’il se présentera à la draft cette année, surtout si un lockout se produit. Une équipe le prendrait-elle avec le premier choix alors qu’il aura manqué presque toute la saison ? Mystère. En tout cas, un superbe joueur capable de dynamiter toutes les défenses.

Enes Kanter, Intérieur

Malgré le fait qu’il passe une saison blanche (suspendu par la NCAA pour avoir touché de l’argent en Turquie), Enes Kanter est encore vu comme un joueur du top 5 par les scouts. Ils ont été impressionnés par ses performances en High School et au Nike Hoop Summit où il avait dominé des joueurs comme Jared Sullinger et Patrick Young. De plus son corps est « NBA Ready » et il représente moins une inconnue que certains Européens comme Jonas Valanciunas ou Jan Vesely.

Ceux qui baissent

Harrison Barnes, North Carolina, Ailier

Comment ne pas parler d’Harrison Barnes dans cet article ?

Le premier freshman  à avoir été élu dans la First Team All-America de pré-saison, celui qui devait tout dominer sur son passage d’un an en NCAA et être choisi en premier à la draft. Aujourd’hui tout cela a bien changé, et non seulement Barnes ne domine rien du tout, mais sa présence à la draft apparaît de plus en plus risquée.

Alors quelles sont les causes de ses difficultés? Elles sont multiples. Celle qui semble être à l’origine de tout ça est son physique. L’ailier ne possède pas un premier pas qui lui permet de mettre les défenseurs dans le vent et il n’est pas très explosif. Dès le début de la saison, on a pu remarquer qu’il allait très peu au panier, comme s’il avait du mal à faire la transition entre le niveau lycéen et universitaire sur le plan de l’impact physique. C’est ce qui l’a conduit à attendre les shoots à l’extérieur, que ce soit des 3-pts grands ouverts ou de longs 2-pts contestés. Sa sélection de tirs n’a pas été extraordinaire, et dans le système de Roy Williams il y a peu d’écran hauts qui lui permettraient d’utiliser sa taille pour shooter à mi-distance. A mesure que les performances se sont fait attendre, les critiques ont grandi et sa confiance a chuté. C’est aujourd’hui clairement son principal souci. Le freshman manque tout ce qu’il tente. Il tourne à 11.8 points (à 40%), et 5.3 rebonds par match, mais il commet plus de turnovers que de passes ! On ne pas passer sous silence le fait que la mène des Tar Heels connait de gros problèmes de qualité depuis 2 ans, Larry Drew ou Kendall Marshall cherchent en priorité leurs intérieurs Tyler Zeller ou John Henson. Et à côté de ça vous avez un manque de cohésion flagrant. Les Dexter Strickland ou Reggie Bullock qui étaient des stars au lycée, veulent tous prendre la moitié des shoots de leur équipe…

Bref, vous l’aurez compris le contexte n’est pas idéal pour ce jeune joueur très talentueux. D’ailleurs plusieurs observateurs prédisent une 2e partie de saison meilleure à Barnes, mais il se pourrait bien qu’il soit obligé de rester au moins un an de plus à Chapel Hill s’il ne veut pas squatter le banc d’une équipe de D-League dès la 2e semaine de la saison NBA…

Kalin Lucas, Michigan State, Meneur

Le meneur Spartans n’est plus aussi explosif depuis sa blessure au tendon d’achille à Wisconsin l’an dernier. Il a désormais beaucoup de mal à passer son défenseur comme il le faisait avant, et il n’est tout simplement pas bon dans son rôle de distributeur. Le senior a intérêt à finir la saison en trombe s’il veut être drafté au premier tour, car ce n’est pas sa petite taille ni son athlétisme limité qui vont le sauver…

Mais aussi : Rodney Williams, Elias Harris, Chandler Parsons, Malcolm Lee, LaceDarius Dunn.