Luka Doncic a pris le rebond défensif, relancé le jeu vers Dennis Smith Jr., puis ce dernier a envoyé DeAndre Jordan au « alley-oop » avec une passe du milieu de terrain. Cette action, deux passes donc et aucun dribble, venait de sceller la victoire des Mavs sur les Clippers. Et confirmer la belle soirée de retour de Smith. Ses 17 points, 8 rebonds et 4 passes font même dire à Rick Carlisle que le meneur a joué « l’un de ses meilleurs matchs » depuis son arrivée à Dallas.
« Il a apporté tout ce dont on avait besoin : de la vitesse, de l’agressivité, des tirs, quelques passes décisives incroyables. Il a vraiment été phénoménal. Je suis vraiment content pour lui. Ça a été dur pour lui d’être à l’écart de ses coéquipiers. »
Les commentaires dithyrambiques du coach texan sont un bon moyen pour tenter d’oublier ces deux dernières semaines étranges entre la franchise et son joueur. Une période mystérieuse sur laquelle Rick Carlisle ne veut pas s’étendre, y compris au sujet de sa mise au point, par téléphone il y a quelques jours, avec son joueur : « Tout ceci est privé. Je peux vous dire en gros qu’il nous manquait en défense et en attaque et ce soir, il est de retour. J’en suis heureux et je crois qu’il l’est également. »
À chacun son tour avec Luka Doncic
« C’était dur », confirme le meneur, à propos son absence de six matchs. « Mais vous savez, ce sont des choses qui arrivent. On a gagné ce soir et c’est le plus important. » Une victoire marquée par ses 17 points donc, le même total que son coéquipier, Luka Doncic. La combinaison entre les deux hommes est scrutée de près. Cette nuit, le Slovène a été le titulaire le moins utilisé (32 minutes), tout l’inverse du revenant (37). Et chacun a eu droit à de longues séquences sans l’autre.
« J’ai peut-être eu mon plus gros temps de jeu de la saison », lâche Dennis Smith Jr, à juste titre. « La façon dont Rick a fait ses rotations, avec du temps de jeu en commune puis des passages en solo, je trouve que c’est efficace. »
Et comparable par exemple à la façon dont Mike D’Antoni gère ses deux manieurs de ballon à Houston, James Harden et Chris Paul. À voir si ces bonnes ondes d’un soir à Dallas se confirment. Parce qu’à entendre Luka Doncic, ce genre d’épisode « ne devrait pas arriver. J’ai pas du tout aimé, c’est mauvais pour l’équipe, pour le joueur, pour tout le monde. Je suis content que ce soit terminé. » Même sentiment pour Dirk Nowitzki : « Tout le monde doit avancer, c’est bon de le voir de retour. »
Dallas, ton univers impitoyable…
Que cet épisode soit terminé pour de bon ou non, Mark Cuban salue déjà la gestion des événements par son coach.
« J’aime la façon de faire de Rick. Un coach sans différends avec des joueurs, ça n’existe pas. J’ai connu trois coaches depuis mon arrivée, avec des joueurs qui prenaient leur année sabbatique, même si ce n’est pas le bon mot, ou qui ne jouaient pas pour je ne sais quelle raison. Et ça arrivera à nouveau. Mais avec tout ce que j’ai lu sur ces histoires de meneur de jeu, ça n’a pas empêché J.J. Barea ou Devin Harris de revenir. On les a échangés deux fois et ils sont revenus. »
Peut-être. Mais beaucoup d’autres (O.J. Mayo, Darren Collison, Rajon Rondo, Nerlens Noel…) sont partis et Dallas est une franchise connue pour son instabilité chronique au niveau de l’effectif, Mark Cuban n’hésitant jamais à chambouler son effectif. Ça passe peut-être chez des vétérans, mais ça peut braquer un sophomore, comme le club vient de l’expérimenter.