Draft et début de saison : le propriétaire des Grizzlies tire un premier bilan

Propriétaire des Grizzlies depuis 2012 mais désormais actionnaire majoritaire depuis le rachat des parts de Steve Kaplan et Daniel Straus en avril dernier, le jeune Robert Pera (40 ans) est revenu auprès de The Daily Memphian sur ses derniers mois à la tête de l’organisation, à commencer par le maintien de Chris Wallace au poste de General Manager malgré les critiques à son égard.

Le propriétaire assume notamment une part des responsabilités dans les décisions du dirigeant et lui maintient sa confiance.

« J’ai évidemment eu mes mains dans la plupart des mouvements de cet été mais de la façon dont je vois les choses, on prend des mauvaises décisions collectivement, on en prend des bonnes mais on ne pointe jamais du doigt une personne à part », explique-t-il. C’est un effort collectif. Je pense que Chris et le reste des dirigeants ont vraiment dépassé beaucoup d’attentes au cours de cet été. »

D’ailleurs, Robert Pera rappelle la difficulté de maintenir une équipe solide tout en la renouvelant. Au bout du compte, les blessures de Mike Conley et Marc Gasol la saison passée ont certes amené la franchise à sa pire campagne depuis 2009 (22-60) mais ses résultats ont permis à la franchise de drafter un énorme potentiel en la personne de Jaren Jackson Jr. Une opportunité de luxe maintenant que les deux stars de l’équipe reviennent à leur meilleur niveau.

« Pour obtenir de très bons atouts, il faut parfois en passer par une reconstruction », poursuit Pera. « Mais si vous reconstruisez et vous commencez à perdre des matches, c’est parfois impossible de maintenir une identité professionnelle au sein de laquelle les joueurs veulent se battre chaque soir et ne développent pas de mauvaises habitudes. C’est le piège. Comment parvenir à conserver une culture et, d’une manière ou d’une autre, à récupérer des atouts pour revenir dans l’élite ? Dans une situation où vous n’êtes pas dans un no-man’s land et dans la médiocrité pour toujours. Je pense que nous avons réussi à tirer profit de notre mauvaise saison l’an passé et nous en avons tiré Jaren. Je pense que nous avons réussi à obtenir un très bon groupe de role players. Donc voyons ce qu’il se passe, peut-être que nous pourrons répéter ça au cours de l’intersaison et nous améliorer encore davantage. »

Jaren Jackson Jr, symbole d’une transition dans la douceur

Au sujet de Jaren Jackson Jr, le propriétaire est d’ailleurs ravi de ce qu’il entrevoit du joueur depuis le début de saison. Avec 12.7 points à 50.9% aux tirs, 4.6 rebonds, 1.8 contre et 1.2 interception en 25 minutes, l’ailier-fort s’est déjà imposé parmi les piliers d’une équipe en course pour les playoffs en dépit de ses problèmes de fautes, inhérents à sa découverte de la NBA.

« L’une des raisons pour laquelle nous avons drafté Jaren mais aussi Jevon (Carter) est que nous avions un joueur avec un excellent passé en termes de personnalité et d’éducation. Sa mère [Terri Jackson] est la mère de l’association des joueuses de WNBA. Quand vous avez des joueurs avec ce genre de qualités physiques, ce sens du jeu et cette éducation, ce sont les caractéristiques de joueurs les plus uniques de la ligue, comme Stephen Curry. Jusqu’ici, tout va bien. Il n’a que 19 ans et on peut voir son développement en temps réel cette année. Il a beaucoup progressé. »

Quant à la situation de Marc Gasol, free agent l’été prochain, le propriétaire espère le voir porter le maillot des Grizzlies jusqu’à la fin de sa carrière. « Je ne peux pas lire ce qu’il a dans la tête mais si cela ne tenait qu’à moi, j’aimerais sans aucun doute qu’il prenne sa retraite en tant que Grizzly ».

En tant que Grizzly certes mais à Memphis ? De nombreux doutes subsistent sur la volonté de Robert Pera à maintenir son équipe dans ce petit marché : « Les secteurs qui nous permettraient de faire du profit sont les droits télé ou les recettes de la salle, beaucoup de choses qui dépendent du marché local. » Mais le propriétaire l’assure, il ne veut pas « prendre part à un déménagement ».