Steven Adams : un bon, une brute mais pas un truand

Quand on le voit, on a du mal à croire qu’il n’a que 25 ans. A la fois parce qu’il fait partie des meubles au Thunder, mais aussi parce qu’il a le jeu et le physique d’un vieux briscard. Un très bon jeu d’ailleurs. Rangé dans la catégorie d’un Dellavedova ou d’un Bogut, au point d’être classé second en 2016 d’un sondage sur les joueurs plus « sales » de la NBA, le Kiwi réalise la meilleure saison de sa carrière, et sa réputation a changé.

« Il joue au basket comme il faut » estime Billy Donovan dans The Oklahoman. « On ne le voit pas prendre des fautes techniques ou faire des fautes flagrantes. Je pense que c’est un joueur malin qui lit vraiment bien le jeu, et c’est un joueur très cérébral, très intelligent. Il essaie de tirer profit de ses points forts comme joueur et de faire ce qu’il peut pour aider l’équipe. »

Parmi les pivots, ils possèdent l’un des meilleurs ratios sur 100 possessions, et quand il est sur le banc, OKC a un bilan négatif : -9 sur 100 possessions. On n’en parle peu car il y a Russell Westbrook et Paul George au Thunder, mais Adams est tout aussi indispensable. Il ne compilera jamais 35 pts et 15 rbds comme un Joel Embiid ou réalisera un triple double comme Nikola Jokic. Mais à l’instar de son « grand ami » Draymond Green, il est expert dans tout ce qui ne se voit pas dans les stats.

« Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est un joueur qui a plus que des qualités » estime Doc Rivers, qui l’a croisé samedi soir. « Je pense que les gens le voient juste comme une machine coriace et costaude à prendre des rebonds offensifs alors qu’il peut aussi scorer quand il a la balle. Il est la preuve qu’il n’y a pas besoin de parler. Il suffit d’être dur. Je l’aime comme joueur. J’aime ce qu’il dégage. »

« À la maison, si tu craques en premier et que tu tapes ton frère ou ta soeur devant tes parents, tout le monde prend. Mais sur le terrain de basket, si tu tapes en premier, tu es le seul à te faire sanctionner en général. »

Du côté de ses adversaires aussi, on ne le considère pas comme un « sale joueur ». Un exemple avec Nikola Jokic, qui le défie quatre fois par an en saison régulière. »Franchement, on est tous plus ou moins des sales joueurs » ironise le Serbe. « Mais ce n’est pas parce qu’il est costaud que ça signifie que c’est un sale joueur. »

En clair, le Néo-zélandais est victime d’une sorte de délit de faciès, et dans son livre sorti cet été, il avait expliqué que son attitude et sa dureté venaient de son enfance puisqu’il lui fallait sortir du lot au milieu de 17 frères et soeurs !

« Ce sont des trucs de petit garçon qui marchent tout aussi bien sur un terrain de basket » écrit-il à propos de sa roublardise. « À la maison, si tu craques en premier et que tu tapes ton frère ou ta soeur devant tes parents, tout le monde prend. Mais sur le terrain de basket, si tu tapes en premier, tu es le seul à te faire sanctionner en général. Je pense que ce qui a pris les vétérans par surprise, c’est que j’étais un rookie mais j’avais cette capacité à les embêter et les faire craquer. Je pense que certains considéraient ça comme un manque de respect ou de fair-play. Mais non, c’était juste que dans ce domaine en particulier, j’avais toute une vie d’entraînement. Quand j’ai commencé en NBA, j’encaissais déjà les coups comme un vétéran. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.