Miami est une équipe du ventre mou de la NBA. Cela implique deux choses très liées : elle est assez forte pour se mêler à la course aux playoffs, mais pas suffisamment pour viser le titre.
Pour ne rien arranger, la franchise est plombée par plusieurs lourds contrats et des cadres fragiles et souvent blessés handicapent sa progression. Sans oublier qu’en étant tout juste à l’équilibre, on s’écarte des bons choix de Draft. Actuellement neuvième de l’Est, il semble – pour le moment – compliqué d’imaginer le Heat passer un tour de playoffs si qualification il y a, en avril prochain.
Conséquence de tout ça, pourquoi ne pas envisager une saison de transition, pour obtenir un choix de Draft intéressant ? Hors de question, ce n’est pas le genre de la maison !
« Le sport professionnel, c’est se battre chaque soir pour gagner », estime Erik Spoelstra. « Essayer de gagner, pas de perdre. Bien entendu, on n’a pas une vraie chance de gagner le titre chaque saison. Mais depuis le premier jour, avec Pat Riley, ça a toujours été la route à suivre. Pour moi, ça apporte une grande clarté : on garde toujours cet objectif. Le reste, c’est de la connerie. »
Depuis que Riley est aux commandes de la franchise en 1995, Miami n’a manqué les playoffs que cinq fois et surtout, avec Spoelstra, elle n’a jamais cédé à la tentation d’un « Process », même avant ou après l’aventure dorée du Big Three, entre 2010-2014.
Le meilleur exemple demeure sans doute la saison 2016-2017. L’équipe arrive à mi-parcours avec un bilan assez vilain : 11 victoires pour 30 défaites. Les chances d’aller en playoffs semblent nulles. Mais elle n’abandonne pas et termine en boulet de canon : 30 succès et 11 revers. Malheureusement, ce bilan équilibré ne suffit pas pour arracher un premier tour.
Pour un « Process » abouti, combien ne donnent rien ?
Mais cette seconde partie de saison reste remarquable et constitue un joli hommage au travail de Spoelstra, qui ne croit pas vraiment dans les vertus supposées du « tanking ».
« Il suffit de regarder dans le passé. Quelles franchises ont connu le succès le plus régulièrement depuis 24 ans ? On est dans le Top 3 ou 4. Les équipes qui perdent volontairement, je ne sais pas où cela les mène. Ça serait un bon sujet de discussion. »
Si Philadelphie offre le parfait exemple de « Process » réussi, les contre-exemples sont beaucoup plus nombreux : Orlando, Sacramento et Phoenix par exemple galèrent depuis plusieurs saisons et les choix de Draft empilés n’ont rien donné. Et sans LeBron James, qui sait si les Lakers n’auraient pas continué de stagner encore cette année…
On le sait, Riley a toujours préféré miser sur des superstars pour booster son équipe. Ce fut le cas avec Shaquille O’Neal en 2004, puis avec James et Chris Bosh en 2010 et encore il y a quelques semaines puisque Miami était intéressé par Jimmy Butler. En attendant qu’un All-Star pose ses valises en Floride, il faut jouer sérieusement et tout tenter. Une attitude louable.