Les statistiques compilées par la NBA permettent de comparer l’efficacité de toutes les combinaisons de joueurs alignées depuis le début de la saison – à 2, 3, 4 ou 5 – par l’ensemble des trente équipes. Et de voir, bien sûr, lesquelles sont les plus efficaces.
Sur un minium de trente minutes disputées ensemble, c’est le cinq de Boston composé de Kyrie Irving, Marcus Smart, Jayson Tatum, Marcus Morris et Aron Baynes qui se détache avec 137.8 points marqués sur 100 possessions (ration offensif), et dans le même temps seulement 87.2 points encaissés (ratio défensif). Soit un ratio net de 50.5 points, le meilleur de la ligue. Le choix de Brad Stevens d’insérer les deux Marcus dans le cinq ne pouvait pas mieux porter ses fruits.
Pour donner un ordre d’idée, on retrouve juste derrière une combinaison de Mike D’Antoni avec Harden, Gordon, Clark, Tucker et Capela (50.3 points sur 100 possessions), puis un étonnant cinq des Sixers avec Simmons, Redick, Korkmaz, Chandler et Embiid (47), et un peu plus loin en 9e position les quatre All-Stars de Golden State avec Kevin Looney (30.5), par exemple.
Quand on passe aux combinaisons à quatre, le même cinq celte sans Aron Baynes est premier (27.4) devant un Big Four de Toronto composé de Lowry, Green, Valanciunas et Siakam. À trois ? Toujours les mêmes en tête, sans Marcus Smart : le trio Kyrie Irving/Jayson Tatum/Marcus Morris est le plus efficace de la ligue dans cette catégorie statistique assez représentative, qui n’a rien d’anecdotique.
Un Kyrie Irving plus passeur que jamais
La rencontre face aux Hawks la nuit dernière en est la preuve : Boston s’est imposé malgré une petite frayeur en début de match, grâce à la force de frappe d’Irving (25 points à 8/15 aux tirs), Tatum (22 points à 8/14) et Morris (20 points à 7/12). Les C’s ont notamment pu compter sur le 12/18 de loin cumulé par ce trio constitué d’un formidable joueur de un-contre-un capable de créer pour lui et pour les autres, d’un super élève en la matière, et d’un joueur qui sait attendre que le ballon viennent à lui.
« Je m’adapte aux joueurs présents à mes côtés, explique Morris au Boston Herald. J’essaie de rentrer de bons tirs quand je suis avec des gars comme Kyrie, Tatum et Smart. Ils dribblent, attirent beaucoup d’attention, donc je me retrouve ouvert. Et je tire. »
« Je trouve le jeu plus ouvert parce que je comprends ce que les équipes essaient de faire pour limiter mes opportunités, au cercle comme derrière l’arc » complète Kyrie Irving, qui n’a jamais fait autant de passes décisives en carrière (6.4 de moyenne cette saison), exploitant au mieux les failles des défenses concentrées sur lui.
« S’ils me prennent à deux, ou qu’ils ne montent pas, ou qu’ils sont très agressifs sur pick-and-roll, ou qu’ils envoient de l’aide, je sais quand je dois renverser le jeu pour laisser mes coéquipiers jouer. »
Une attaque retrouvée
Avec huit victoires de suite (dont une de 56 points) et une circulation de balle retrouvée, les Celtics peuvent se réjouir d’avoir enfin trouver de la régularité en attaque. « En fin de compte, les gars sont toujours dans des situations différentes mais on comprend ce qu’on doit faire, décrit Marcus Morris, et je crois que ça marche. »
Non seulement Boston va mieux collectivement, grâce à une communication retrouvée d’après plusieurs joueurs, mais ceux qui étaient en difficulté semblent aussi trouver leur rythme. Comme Gordon Hayward (19 points en 18 minutes la nuit dernière), Terry Rozier (11 points de moyenne sur la série de victoires) ou Jaylen Brown, auteur de belles prestations sortie de banc avant ses quatre points de cette nuit.
« Il y a des moments plus pénibles dans une saison, mais on est capable de faire ça et je crois qu’on est à l’aise dans ce qu’on fait en ce moment, note Brad Stevens. Ils aiment jouer ensemble, et il y a encore certaines combinaisons qui peuvent être plus efficaces. C’est encourageant. Le ballon ne va pas toujours rentrer dedans mais hier soir, nos bons mouvements et nos bonnes décisions ont été récompensés. »