On parle beaucoup de la révolution offensive menée par Mike Budenholzer chez les Bucks en ce début de saison. Mais ce qui impressionne peut-être encore davantage, c’est l’attitude défensive de cette équipe de Milwaukee. L’an passé, la troupe du Wisconsin était ainsi la 19e défense de NBA (110.1 points encaissés sur 100 possessions). Sur les six premiers matchs, Giannis Antetokounmpo et ses camarades ont grimpé à la 2e place (98.4 points encaissés sur 100 possessions).
Bien sûr, ce n’est que le début mais le changement de philosophie défensive est clair. À son arrivée chez les Bucks, Jason Kidd avait ainsi misé sur une défense hyper agressive, qui s’appuyait sur la taille et l’envergure des joueurs pour couper au maximum les lignes de passe et toucher les ballons, afin de gêner la circulation et de pouvoir compenser les retards créés.
Une défense agressive pour « toucher » les ballons sous Jason Kidd
Le problème, c’est que si ce système avait surpris et fonctionné la première année, il avait vite montré ses limites, les adversaires arrivant à utiliser l’agressivité constante pour provoquer des déséquilibres impossibles à compenser.
De son côté, Mike Budenholzer est partisan d’une approche beaucoup plus pragmatique. Pour lui, il n’est pas question de forcer les adversaires à multiplier les passes, en espérant les dévier ou les intercepter, car l’essentiel est d’être présent devant l’adversaire au moment où celui-ci shoote, afin de réduire le pourcentage de réussite.
Une tactique qui a aussi pour but de limiter le nombre de 3-points, et pousser l’attaque vers le jeu à mi-distance.
Une défense pragmatique pour gêner les tirs sous Mike Budenholzer
Cette séquence face aux Pacers illustre assez bien cette nouvelle approche. Khris Middleton vient en aider sur Domantas Sabonis pour obliger le Lituanien à lâcher le ballon. Mais Malcolm Brogdon ne se jette plus sur la ligne de passe. L’ancien ROY attend que la balle soit partie pour monter sur Tyreke Evans. Encore plus intéressant, on peut voir que Donte DiVincenzo ne va pas directement sur Darren Collison. Il reste entre le meneur et Victor Oladipo, dans une position intermédiaire.
Cela lui permet de venir coller l’arrière lorsque ce dernier reçoit le ballon. Victor Oladipo rend alors le ballon à Darren Collison mais Malcolm Brogdon est revenu et le Pacer doit donc quitter la ligne à 3-points. Et faire un marcher…
La conséquence, c’est que Milwaukee n’était que 29e (sur 30) en termes de shoots à mi-distance autorisés par match l’an passé, ce qui signifie que ses adversaires shootaient soit près du cercle, soit à 3-points. En ce début de saison, ils sont 2e et c’est une vraie volonté, le tir à mi-distance étant statistiquement le shoot le moins efficace du basket moderne.
« Ce sont les tirs que nous voulons », confirme Brook Lopez. « Nous sommes confiants dans le fait que si nous réduisons au maximum ces tirs (notamment les 3-points dans les corners), que nous limitons les possessions adverses à un tir, que nous prenons nos rebonds et que nous appliquons notre schéma offensivement, nous allons être compliqués à battre chaque soir. »
La carte des shoots et de l’efficacité (bleu étant les zones peu efficaces et rouge les zones efficaces) des adversaires des Bucks l’an passé et cette saison illustre d’ailleurs assez bien ce changement de mentalité. Moins téméraire mais plus efficace.