Estomaqué, embarrassé sans doute et impuissant. Condamné à rester en civil sur le banc, avec sa blessure aux ischio-jambiers, James Harden a assisté au triste spectacle offert par sa troupe, cette nuit. Le retour de suspension de son compère Chris Paul n’a pas eu grand effet sur des Clippers sans complexe, qui s’imposent très largement dans le Texas (133-113). Ironie de cette nouvelle déroute : les anciens Rockets, Lou Williams (23 points) et surtout Montrezl Harrell (30 points, record en carrière) ont été les principaux bourreaux de Houston.
Outre Harden, Mike D’Antoni devait également composer avec l’absence de James Ennis. Ces hommes manquants font au moins un heureux : Carmelo Anthony. Sa première titularisation avec les Rockets lui permet de retrouver un gros volume de shoots, comme lors du match précédent face à Utah. Tant mieux pour les Rockets car son adresse lointaine est au rendez-vous dès l’entame de la rencontre. Là où la ligne arrière texane est beaucoup plus à la peine, tout le match durant. Eric Gordon et Chris Paul cumulent un affreux… 6/27 aux tirs. La paire adverse, Beverley-Bradley, y est bien sûr pour quelque chose.
Pourtant, Houston reste dans le coup pendant quasiment trois quart-temps. Le match commence à basculer de façon spectaculaire en fin de 3e quart-temps, quand le banc des Clippers décide de prendre les choses en main. Dans cette affaire, il y a principalement trois hommes. D’abord Lou Williams dont la partition offensive hyper propre fait quasiment oublier son début de saison très moyen niveau adresse. Moins porté sur l’attaque que ce dernier, Milos Teodosic, qui faisait son retour, joue au chef d’orchestre. Et le troisième homme, Montrezl Harrell, profite des offrandes du Serbe.
Milos Teodosic à la passe, Montrezl Harrell à la finition
Les Clippers font tout pour tirer profit des « switchs » défensifs adverses, avec la volonté d’impliquer Carmelo Anthony. Trop énergique, Harrell est tout simplement intenable dans la raquette texane. À lui seul, l’intérieur obtient davantage de lancers-francs… que le cinq adverse. Et le rasta n’est pas non plus en reste en défense. Il vole même un ballon puis part en « coast-to-coast » dans la foulée, avant de bloquer Eric Gordon (« Give me that shit ! », crie-t-il). Mais c’est toute la défense des Clippers qui éteint subitement Houston. Malgré l’impact du bulldog P.J. Tucker, les Rockets sont complètement grippés.
Même Chris Paul est à la peine face au rookie Shai Gilgeous-Alexander. Mike D’Antoni a beau prendre temps-mort sur temps-mort, son équipe encaisse un invraisemblable 24-4 à cheval sur les deux quart-temps. Les « drives » des Clippers ne sont plus tenus et le repli est défaillant (cf. le « touchdown » de Milos Teodosic envoyé à Mike Scott). Carmelo Anthony rentre encore quelques tirs dans le « garbage time » et tente de garder le sourire. Houston vient pourtant d’exploser en plein vol.
Avant-derniers à l’Ouest, les Rockets (1-4) tenteront de relever la tête mardi contre Portland. Les Clippers (3-2) accueillent les Wizards ce dimanche.