Le Prince domine le Roi

Le Game 7, c’est comme le tie-break au tennis. C’est là qu’on voit les grands joueurs. Ceux qui ont les nerfs solides et qui sont capables d’élever leur niveau de jeu pour emporter la décision.
Cette nuit, à Detroit, on a cru pendant une mi-temps que LeBron James serait le héros de la soirée. Après un début de match complétement raté (-13 très rapidement), les Cavs avaient recollé au score grâce au talent de James.
A la mi-temps, Detroit mène seulement 40-38, et la star des Cavs a déjà inscrit 21 pts! En face, les Pistons auraient pu faire le break mais ils atteignent la pause avec un 6/15 aux lancers-francs.
Au retour des vestiaires, place aux barbelés. Tayshaun Prince entre en scène. Déjà bon en première mi-temps, c’est lui qui va élever son niveau de jeu. C’est lui qui va faire basculer le match en faveur de sa formation. En attaque, où il plante 20 pts. Mais surtout en défense puisqu’il va complétement museler “King” James.
Extrêmement rapide sur ses jambes et profitant des aides de Ben Wallace, Prince coupe James de ses coéquipiers. Les Cavs tentent de résister (46-45 à 6 minutes de la fin du troisième acte) mais le travail de sâpe de Detroit commence à payer.
James force des des tirs. Larry Hughes n’a plus la vista de la première mi-temps. Sous les panneaux, Ilgauskas, Marshall et Gooden sont transparents. Et puis, Lindsey Hunter porte l’estocade. En cinq minutes, le vétéran des Pistons inscrit 7 points dont un 3 pts avec la main levée qui permet aux Pistons de mener 61-51. Derrière, Prince puis Hamilton ajoute un panier chacun.
Cleveland, mené 67-52, est assommé. La défense des Pistons a frappé et la fin de match sera anecdotique.
Au final, Detroit s’impose 79-61 et affrontera Miami en finale de conférence.
“Dans un Game 7, c’est la volonté qui fait la différence, explique Chauncey Billups. Les deux équipes se connaissent. Aucune équipe ne peut sortir une arme secrète. C’est uniquement la volonté qui fait pencher la balance“.
Comme Michael Jordan avant lui, LeBron James se casse les dents sur l’obstacle Detroit. Les Pistons 2006 ne sont pas des “bad boys” mais leur défense leur permet de contenir le talent, certes exceptionnel, d’un joueur comme James.
“Ils ont fait du bon boulot sur moi, conclut la star des Cavs. Ils m’ont collé dès le demi-terrain, m’obligeant à lâcher la balle immédiatement. Maintenant, je suis évidemment déçu mais il faut conserver en tête les aspects positifs. Nous avons tenu tête aux Pistons. Nous avons eu la possibilité à domicile de gagner la série. Cà se joue à quelques détails. Des détails que les Pistons connaissent car ils ont bossé dur pour en arriver là“.