Jusqu’à la reprise des entraînements, Basket USA vous propose d’étudier la free agency des 30 franchises NBA à travers une interrogation majeure. Quel sera le rôle de LeBron James aux Lakers ? Comment les Wizards utiliseront Dwight Howard ? Dennis Schröder peut-il jouer aux côtés de Russell Westbrook ? Etc.
Aujourd’hui, place aux Wolves, qui ont retrouvé les playoffs après 14 ans de disette ! Sauf que l’ambiance n’est pas forcément au beau fixe du côté de Minneapolis. Recruté la saison passée, Jimmy Butler est en fin de contrat, et il pourrait déjà faire ses valises. Pour ne rien arranger, ses rapports avec certains coéquipiers ne seraient pas terribles. Quant à Tom Thibodeau, ses méthodes restent conflictuelles. La saison passée, c’est Jamal Crawford qui s’est plaint, et il n’est plus là…
Etat des lieux
Tout devrait sourire pour les Wolves puisqu’ils ont retrouvé les playoffs pour la première fois depuis 2004. À l’époque, la star s’appelait Kevin Garnett et la franchise jouait les yeux dans les yeux avec les meilleures formations. La saison passée, Minnesota a alterné le très bon et le très mauvais, et la blessure de Jimmy Butler n’explique pas tout.
L’équipe a su arracher les playoffs sans lui, mais son irrégularité a donné des sueurs froides aux fans puisque Minnesota est capable de perdre face aux Hawks, aux Grizzlies décimés ou encore le Magic. Mais dans le même temps, les Wolves ont battu les Warriors et ont remporté trois matches sur quatre face au Thunder.
Le potentiel est là, mais l’intersaison est mouvementée. Jimmy Butler, libre dans un an et adepte du travail acharné, serait agacé par le comportement d’Andrew Wiggins et Karl-Anthony Towns. Jamal Crawford a fait ses valises. Nemanja Bjelica aussi, et seuls James Nunnally, Anthony Tolliver et les rookies Josh Okogie et Keita Bates-Diop sont arrivés. Dans une conférence Ouest où les Lakers et les Nuggets veulent s’inviter en playoffs, est-ce que ce sera suffisant ?
Gérer le cas Jimmy Butler
Los Angeles, New York, Brooklyn… Toujours sous contrat avec les Wolves, Jimmy Butler est déjà annoncé un peu partout, et le plus souvent comme Lieutenant d’une superstar (LeBron James, Kyrie Irving…). Mais pourquoi les rumeurs s’emballent alors qu’il est encore sous contrat et qu’il joue avec deux phénomènes, Andrew Wiggins et Karl-Anthony Towns ? Tout simplement parce que l’ancien arrière/ailier des Bulls est semble-t-il déçu par le manque d’implication de ses deux jeunes coéquipiers.
Voici ce qu’il disait en février, sans viser personne en particulier…
« Une grande partie de l’équation est l’effort. La défense dépend entièrement de ta volonté de jouer, et de ta volonté de prendre ton duel au sérieux. Beaucoup de gars s’en fichent. La ligue est comme ça maintenant. Ça n’a pas toujours été le cas. Beaucoup de gars sont guidés par l’attaque, ce qui est bien par moments, mais très mauvais à d’autres. Et à beaucoup d’autres ! J’aimerais pouvoir dire que tout le monde veut défendre aussi fort que moi mais ce n’est pas la réalité. »
Peut-être que Jimmy Butler a aussi la tête ailleurs parce qu’il rêve d’un projet plus ambitieux dans une gros marché, comme New York ou Los Angeles. En tout cas, il n’a pas prolongé cet été comme il en avait la possibilité et son agent a refusé une offre de 110 millions sur quatre ans. De quoi effectivement alimenter les rumeurs (surtout que l’agent en question avait déjà bizarrement recadré le propriétaire Glen Taylor) et envisager une saison minée par les incertitudes autour de son avenir.
Le tir à 3-points pour franchir un cap
Bon dernier de la NBA au nombre de tirs inscrits et tentés à 3-points (20 tirs de moins que les Rockets !), Minnesota est obligé de s’adapter au basket actuel, et les dirigeants ont recruté deux shooteurs avec James Nunnally et Anthony Tolliver.
Ils doivent permettre d’écarter le jeu, alors que l’équipe manque de spécialistes dans le domaine. Jeff Teague, Jimmy Butler ou Andrew Wiggins peuvent shooter de loin, avec des pourcentages corrects (36.8%, 35% et 33.1% à 3-points, respectivement) mais ce n’est pas leur spécialité, ni leur force. Les trois extérieurs sont d’abord à l’aise en percussion et sur leurs qualités de un-contre-un. D’ailleurs, le joueur le plus adroit de loin l’an passé était… Karl-Anthony Towns (42.1% de réussite).
Tom Thibodeau peut-il évoluer ?
Et si le problème des Wolves venait du coach ? L’ancien entraîneur des Bulls propose un jeu à l’ancienne, aux antipodes de ce qui se pratique actuellement. Quand il a les joueurs idoines, ça défend dur et c’est agressif, et ça bouscule les meilleurs.
Le souci, c’est que Tom Thibodeau oublie souvent qu’il a un effectif de 15 joueurs. La saison passée, le cinq de départ jouait entre 33 et 37 minutes par match, et les Wolves plaçaient trois joueurs dans le Top 15 des joueurs qui passent le plus de temps sur le terrain. Sur une saison à 82 matches, c’est problématique et quand il y a les playoffs au bout, ça l’est encore davantage. Pour impliquer tous ses joueurs et économiser ses stars, il va devoir ouvrir davantage son banc avec une rotation à 9-10 joueurs. À Derrick Rose, Anthony Tolliver ou encore Tyus Jones et James Nunnally de lui forcer la main.
Plus globalement, il serait assez intéressant qu’il force sa nature, lui qui aime contrôler tous les détails, quitte à priver ses joueurs de la liberté et à imposer un rythme de jeu lent. Faire courir cet effectif jeune et athlétique pourrait en effet aider.