Assistant de Bryan Colangelo depuis 2006 à Toronto, Maurizio Gherardini est le premier européen à évoluer à un poste aussi élevé en NBA.
En exclusivité pour Basket USA, l’ancien homme fort du Benetton Trevise revient sur le récent trade avec les Hornets, et évoque le présent et le futur de sa franchise.
L’interview a eu lieu avant le match face à Boston (vendredi soir) et l’annonce de la blessure de Reggie Evans.
Etes-vous satisfait du début de saison de votre formation ?
Finalement, ce qui s’est passé cet été s’avère être un changement positif pour nous. On a rencontré quelques problèmes et on était un peu inquiet pour notre développement. On se battait sur le terrain, et on perdait de peu. Maintenant, on doit retrouver la confiance et poursuivre notre progression. Je pense que maintenant nous sommes plus complet qu’avant et nous sommes satisfaits de la façon dont nous jouons en ce moment.
Le but cette année c’est de faire les playoffs ?
Je crois que le but, c’est d’être le plus compétitif possible. Cette année, dans la conférence Est, c’est vraiment une lutte imprévisible. Tout le monde veut être un challenger pour faire les playoffs mais beaucoup d’équipes peuvent être évincés de la course rapidement. Je pense que cette année, on est là, présent. On a seulement raté un match contre Washington où on manquait d’énergie et d’agressivité. On a tenu tête à Los Angeles, Miami ou Orlando. On a dominé les Hornets au rebond…
Mais les playoffs, ça reste un objectif, non ?
Bien sûr, si on fait les playoffs, on sera très satisfaits. Mais encore une fois, après notre été tumultueux, la perte de notre superstar… La priorité, c’est d’être compétitif.
Pourquoi avoir réalisé le trade avec les Hornets ?
On devait éclaircir notre position sur le poste de meneur de jeu. On a obtenu un bon joueur de complément en la personne de Jerryd Bayless qui vient seulement d’avoir 22 ans. Il peut jouer sur différentes positions et c’est également un vrai talent. Concernant Stojakovic, c’est un joueur qui apporte une certaine présence sur le terrain et il peut également nous aider dans le futur avec son contrat qui expire à la fin de la saison. Dorénavant, les rôles sont mieux répartis et on a plus de pièces pour d’éventuels futurs trades.
On a donné les clés de l’équipe à Jose Calderon
Même si Jack est parti, il reste encore beaucoup de meneurs. Ce n’est pas un problème ?
Je ne suis pas d’accord. Avec ce trade, c’est ce qu’on a essayé de corriger. Avant, on avait Jack, Barbosa, Calderon et Banks qui évoluaient à cette position. Maintenant, on a Calderon en meneur titulaire, et éventuellement Bayless ou Barbosa qui peuvent le seconder.
On a lu beaucoup de rumeurs de départ sur Calderon …
Il y a beaucoup de rumeurs et de discussions en NBA. Le trade montre bien qu’on a décidé de donner les clés de l’équipe à José. Il va devenir la pièce maitresse de notre backourt.
Vous êtes toujours en discussions avec d’autres équipes pour un trade ?
On n’est pas nécessairement en discussions avec les autres équipes pour changer des choses . On est toujours à l’affût jusqu’au All-Star game pour améliorer l’équipe. S’il y a un deal éventuel, ce sera uniquement avec des joueurs remplaçants. Là, actuellement, on a besoin d’un pivot maispeut-être que personne ne viendra. Tout dépend du marché, mais encore une fois notre philosophie c’est d’être prêt à n’importe quelle moment à faire des trades pour améliorer l’équipe.
A propos des remplaçants, Sonnie Weems est impressionnant en ce début de saison ?
On compte sur lui depuis le 1er jour où il est arrivé chez nous. On a fait des changements pour apporter un maximum de temps de jeu pour lui. On est très content de ses efforts, de sa progression et de la façon dont il s’entraîne pour devenir un meilleur joueur. Il nous apporte son talent, ses qualités athlétiques … C’est vraiment un jeune très prometteur pour les Raptors, il n’y a pas de doutes.
DeMar DeRozan doit progresser dans sa lecture du jeu
Pourquoi avez-vous envoyé Ed Davis en D-League ?
On l’a envoyé en D-League parce qu’il revient de blessure. Il est encore en phase de rééducation et il doit reprendre en douceur. Il est rookie, et c’est important de jouer. De ce point de vue, la NBDL est très intéressante car cela va lui permettre de jouer.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à le drafter ?
C’était le meilleur talent encore disponible lorsque notre tour est arrivé. Ed Davis est un grand leader mais c’était aussi le leader d’une bonne équipe de North Carolina qui possède un programme de basket réputé dans le pays. Il a un bon sens du rebond, du contre et c’est tout ce dont nous avions besoin . Ce n’est pas encore un très grand athlète, il doit encore améliorer son jeu sans ballon mais il a du talent.
Après une année de rookie moyenne, DeMar DeRozan progresse. Que doit-il désormais travailler pour franchir un nouveau cap ?
Je dirais qu’il doit surtout travailler sa lecture du jeu. C’est un vrai talent et un gros défenseur. Il a travaillé son shoot qui devient plus régulier. Il passe beaucoup de temps à bosser chez lui et il a été phénoménal lors des summer league l’été dernier. On est prêt à lui donner une vraie chance d’avoir du succès mais il doit encore continuer de jouer des matches à un gros niveau pour progresser.
Que peut-on attendre d’Andrea Bargnani cette saison ? Une sélection au All Star Game ?
J’attends de lui qu’il soit le joueur majeur de notre attaque. Il est toujours en train de se développer dans ce rôle. Cela fait 3 ans qu’il est à Toronto et cette année, il a vraiment progressé comparé à l’an passé. Je ne sais pas si il va avoir le statut de superstar dans la ligue. Il peut en tout cas être le visage de notre équipe. Je ne sais pas si il deviendra définitivement une superstar mais il peut assurément être une star.
Pourquoi avoir signé Linas Kleiza sur plusieurs années ?
On aime son jeu et le fait qu’il puisse évoluer au poste 3 et 4. Il a joué avec succès en Europe et en NBA. C’est un joueur technique qui peut alterner le jeu intérieur et extérieur. C’est les raisons pour lesquelles on l’a choisi.
Calderon, Barbosa, Kleiza, Stojakovic, Bargnani… Il y a toujours eu beaucoup de joueurs étrangers dans votre équipe. Est-ce une manière de s’inspirer du système « Spurs » ?
On ne raisonne pas en fonction de la nationalité du joueur. On cherche d’abord des joueurs qui apportent une plus value à l’équipe comme Kleiza, Bargnani ou Barbosa. Je pense qu’il n’y a pas un système ou un championnat meilleur qu’un autre. On choisit juste le joueur en fonction de la situation de l’équipe, du joueur et bien sûr de nos possibilités financières.