Comment les Warriors ont freiné LeBron James

Il n’y a qu’avec LeBron James qu’un match à 29 points, 13 passes et 9 rebonds peut paraître si décevant.

Si le King a donné une leçon à la défense des Warriors dans la première manche, cette dernière a parfaitement répondu dans la seconde : le défaut d’intensité sur lequel tout le monde s’accordait dans la Baie a rapidement été réglé et LeBron James, lui, a été harassé et bien moins influent. Une tendance inversée à coup d’ajustements.

Pointé du doigt à l’issue du Game 1, Kevin Durant a planté le décor d’entrée de jeu hier soir, pour finir avec seulement 13 points encaissés contre 30 lors du match précédent, et 4 balles perdues provoquées contre 2. Et même si son adversaire a inscrit 10 points dans le premier quart, il y a laissé beaucoup d’énergie.

« Défensivement, (Kevin) a été fantastique ce soir » pouvait apprécier Steve Kerr après la rencontre. « (LeBron) score dans tous les cas, donc c’est une question d’intensité défensive. J’ai trouvé qu’il avait donné le bon ton, tôt dans le match. »

À l’usure

« Je crois avoir mentionné qu’il était très libre dans le Game 1 » dit l’entraîneur. « Là au moins, on lui a compliqué la tâche quelques fois. Il faut faire de son mieux, lui mettre la pression. Il faut aussi comprendre qu’il va planter 30 points, faire un triple-double, ce genre de truc, parce qu’il est bon. Mais on lui a rendu la vie un peu plus compliquée cette fois-ci. »

Kevin Durant a commencé le travail donc, et ses coéquipiers sont venus lui donner un coup de main. Car quand Cleveland se débrouille pour offrir Stephen Curry à son « go-to-guy », celui-ci doit faire avec des aides solides. En deux matchs, les deux hommes se sont retrouvés face-à-face à 15 reprises. Résultat : 0 point pour LeBron James, alors que le meneur de jeu est dépassé à chaque fois, preuve que ces aides sont efficaces. Dans ce cas de figure, ses coéquipiers marquent d’avantage, mais le ratio est forcément raisonnable avec des « role players » sur courant alternatif.

Quid des prises à deux ? Ron Adams, assistant de Steve Kerr chargé de la défense chez les Dubs, confiait hier « qu’historiquement, seules quelques équipes ont eu du succès face à LeBron ».

Golden State s’y est risqué cette fois-ci, avec un résultat mitigé dans les faits – tantôt un 3-points de Kevin Love, tantôt une balle perdue – mais des effets secondaires intéressants : l’impact sur la jauge d’énergie du King. Lui assure qu’elle n’a été complètement vide qu’une seule fois, mais il n’avait clairement pas les mêmes intentions offensives qu’à l’accoutumée en deuxième mi-temps. Comme sur ce matchup face à Stephen Curry où il arrête son dribble en tête de raquette.

« Je n’ai été fatigué qu’à un seul moment » assure-t-il. « Ils m’ont pris à deux quelques fois quand j’avais la balle au poste, chose qu’ils n’ont pas faite dans le Game 1. Donc j’ai du lâcher le ballon, faire confiance à mes coéquipiers. Mais pour ce qui est de l’énergie, je n’ai été fatigué qu’une seule fois. »

Moins LeBron James tire, moins les Cavs ont de chance de gagner

Contraint de passer en mode distributeur, il a réussi à trouver ses partenaires, ses 13 caviars en témoignent, de même que la capacité de Cleveland à rester dans la partie. Mais cette version des Cavaliers peut-elle espérer gagner quand son patron ne prend que 20 tirs – dont 16 avec un défenseur à moins d’un mètre vingt – soit 22% des tentatives de son équipe ?

On imagine que Steve Kerr prend sa chance à tous les coups. D’ailleurs, depuis le début des playoffs, les Cavs n’ont gagné que 3 fois sur les 9 matchs où il a tiré 22 fois ou moins. À l’inverse, il ont gagné 9 fois sur 11 quand il a dépassé ce total.

« Il a fait mieux qu’un match classique. Il a vraiment bien joué, mais il faut lui compliquer la vie au maximum » insiste Draymond Green. « C’est déjà un grand joueur, donc si tu lui donnes des paniers faciles, qu’il prend son rythme, il va dérouler. À ce moment-là, il n’y a plus rien à faire. Dès le début de match, on a joué avec plus de force. Je pense que ça nous a aidé sur le reste de la rencontre. »

Et le rapport de force fut inversé.